Chapitre 20 : Retour sur Terre.

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- Maître, je vous jure que je ne voulais pas ...
- Ferme la, espèce d'incompétent. Il est temps de faire travailler mon petit soldat, susurra doucement Crowley en me jetant un regard entendu.

Tout en soupirant, je lève mon gros cul de la chaise inconfortable que m'avait donné le démon, priant pour que ma propre mort arrive rapidement. Reconnaissant l'ordre silencieux de Crowley, je claquais mes doigts, et quelques secondes plus tard, le pauvre démon qui avait faillit à sa mission fut réduit à l'état de mare visqueuse, son corps ayant fondu comme en ayant pris un bain de soude. Le démon qui me servait de professeur et maître hocha la tête d'un air satisfait avant de crier l'ordre au démon suivant d'avancer.

Ce train-train quotidien durait depuis quelques semaines déjà, soit depuis mon arrivée en enfer. Au début, je m'étais dit que cet espèce de rat allait me transformer en esclave sexuel, ou femme a tout faire. Ce ne fut pas le cas, à mon grand malheur. Oui , avec du recul, je pense que j'aurais plus facilement  supporté le tchi-tchi ou même la mort. Non, depuis mon arrivée dans ce lieu étrange, ce rat d'égout n'avait exigé qu'une seule chose de moi : le développement de mes capacités, afin de les rendre le plus compétentes possible. Pour résumer son entraînement, j'avais dû châtier un peu plus plus d'un millier de démon. Le tout, avec une migraine à s'en faire exploser la cervelle, les plus gros saignements de nez possible, et un nombre incalculable d'évanouissement dû a l'effort intensif.
Malgré ma condition, je commençais à trouver un certain style à ce rat répugnant. Impossible d'oublier ce qu'il a fait à ma famille, bien sûr. Mais à force de le voir traiter avec d'autres démons, de gérer des affaires administratives, et surtout, garder une patience d'ange au milieu de tout cela, j'ai acquis envers cet être étrange et complexe une sorte de micro respect, ou plutôt, une espèce de compassion étrange vis a vis de sa situation. Même si, pour rien au monde, je ne le lui avouerai. 

Après une centaine d'autres procès dans le même genre, qui furent quasiment tous clôturé par une exécution rapide de ma main, Crowley daigna enfin faire une pause, en envoyant balader les derniers démons présents dans la salle, qui, pour certains, soupirèrent de soulagement en songeant aux quelques heures de répit qui leur étaient accordées.
- Tu as fait un excellent travail, mon canard, déclare Crowley en me jetant un regard indéchiffrable. Je pense que tu mérites une petite récompense.    
- Une récompense, vraiment ? Serais-tu malade ? Atteint de diarrhée ? Ou alors d'une colique violente ?
- Mon offre ne tiendra pas longtemps, gamine. Alors choisis vite.
- Très bien. Je veux savoir ce qui se passe dans le monde extérieur. Ce qui arrive aux Winchester, à Logan, Kevin, si Metatron a pointé le bout de son nez, si ...
- C'est bon, je crois que j'ai saisi, soupira le vieux brun rabougri en levant les yeux au ciel. Concernant Baloo et Mowgli, je sais de sources sûres qu'ils ont tenté de te retrouver de toutes les façons possible, en passant d'un pacte de démon, à la torture, ainsi que rentrer en Enfer. Sauf que depuis qu'ils ont sauvé l'âme de leur ami Bobby, j'ai fait surveiller de près toutes les entrées de mon royaume. T'imagines l'état de mon business si n'importe qui entre et sort d'ici ? Pour tes amis, je n'en sais rien, ils sont tellement insignifiants à mes yeux que leur existence m'étaient sortie de la tête. Pour ses saloperies d'angelots, ils doivent s'activer pour rouvrir les portes du paradis puisque Castiel a réquisitionné les Winchester.
J'allais poser d'autres questions quand son téléphone sonna, et il décrocha en soupirant sous mon regard amusé. Voir un ennemi aussi blasé, il n'y a rien de plus réjouissant. Sauf que son regard et son ton changèrent du tout au tout. Après avoir insulté son interlocuteur de sale garce, il raccrocha et me lança un regard que je ne compris pas. 

- Bon, j'ai une autre mission pour toi, chérie. On va aller faire un petit tour sur Terre. Cette pute rousse a voulu me doubler.
Pour tout dire, je ne comprenais rien. La seule chose dont j'étais sûre, c'est que quelques instants plus tard, on était sur Terre, à l'entrée d'un hôtel banal, en plein centre ville. Et que Crowley avait troqué ma tenue d'entraînement contre une tenue sobre, noire et blanche. Il m'entraîna dans l'ascenseur, et appuya sur un bouton en silence.
- Je peux avoir des explications ?
- J'imagine que c'est préférable. Abadon a compris que je n'avais pas de point faible, vu que je n'ai plus de famille dans cette vie et que je peux sacrifier mes démons comme je le veux. Elle a donc trouvé un moyen de m'atteindre. Et ce moyen, c'est mon fils.
- Que .. ton .. attends, tu as eu ..
- J'avais, idiote. Il est mort en 1723 sur un navire. Enfin, d'après ce que je sais.
Après ses quelques mots, Crowley se tut et sembla se renfermer sur lui-même. Quand les portes s'ouvrirent, des démons nous accueillirent et nous guidèrent jusqu'à une grande pièce de réception où Abaddon nous attendait, en compagnie d'un jeune homme brun semblait ne pas comprendre ce qu'il faisait ici. 

- Crowley ! S'exclama la rousse. Et ma néphilim préférée ! Tu sembles un peu plus robuste que la dernière fois.
Je m'abstiens de tout commentaire, ignorant qui était le garçon en face de moi et surtout, le plan de Crowley. Le jeune homme, lui, ne semblait pas ravi de la présence du démon, même si Crowley ne semblait pas savoir quoi dire.
- Père ! Que faites vous là ? Et qu'est-ce que ce monde étrange ?
- Gavin, c'est bien toi, murmura Crowley, perdu.

C'est à ce moment que j'éclatais de rire, sous les regards outrés ou intrigués des personnes autour de moi. La situation est risible, je n'y pouvais rien.
- Gavin, sans déconner ? Tu m'étonnes qu'il n'est pas ravi de te voir, ton fils revenu d'entre les morts. C'est quoi ce prénom ? Bon, il a de la chance, il doit plus tenir de sa mère que de toi, question physique, c'est déjà ça.
- Qui es-tu ? Me demande le dénommé Gavin, en me regardant de trop près.
- Callie. Je suis une .. assistante de ton père. En tant que Roi des Enfers, il a besoin d'aide, tu comprends.
- Mon père est Roi ? Je suis donc un Prince, c'est ça ?
Mon regard se pose sur mon actuel professeur, et je ne peux m'empêcher de lui lancer un regard signifiant « c'est bien ton fils ». C'est le moment que choisit Abaddon pour intervenir, en proposant de stopper leur guerre de pouvoir en échange de la vie de son fils. Et bien sûr, elle ajouta au contrat la condition qui stipulait d'éliminer les Winchester au passage. Je me figeais à cette condition, et ma réaction ne passa pas inaperçue.
- Ton côté humain est toujours présent, à ce que je vois. Je pensais que la prophétie t'aiderait à choisir le bon camp, pourtant.
- Je n'ai eu que la première partie, ça risque d'être compliqué de réaliser quelque chose que j'ignore.
- Callie, j'ai besoin de parler avec ce charmant démon. Peux-tu accompagner Gavin dans l'hôtel pour lui parler de notre monde actuel ?
Le regard rageur que je lui lançais signifiait clairement que je n'étais pas sa baby sitteur, mais j'étais sous contrat, donc j'acceptais en souriant.

- Ce monde semble étrange. Comment se fait-il que la lumière apparaisse comme par magie en pressant un bouton ? Et ses véhicules, dehors, ils remplacent les chevaux ?
J'avais beau répondre à ses questions, il ne se tait jamais, et fini même par me demander si je suis la maîtresse de son père, ce qui me fige directement.
- Wooooooh du calme mon lapin ! Tu débarques peut-être, et t'es sûrement traumatisé par ce prénom stupide, mais imagines pas des choses aussi dégueulasses, hein. Je suis avec lui à cause d'un contrat stupide. Et je préférerais mourir que d'avoir de quelconques rapports avec la chose qui a assassiné ma famille.
Je regrettais aussitôt ce que j'avais dit quand il me posa d'avantage de questions. Crowley me sauva en nous rappelant, et en me lâchant une bombe au visage.
- C'est décidé. Les Winchesters vont venir ici et quand ils seront mort, le trône reviendra à Abadon. Gavin restera à notre époque, en échange. 

- Quoi ? C'est une blague ? Votre trône pour un fils qui vous détestait il y a encore deux heures ? Demandai-je, me souvenant des paroles du garçon dans le couloir.

- Laisse moi prendre les décisions qui s'imposent, déclara Crowley en sortant son téléphone, et en joignant Dean.

Avant que je n'ai le temps de faire quoi que ce soit, Abadon m'avait déjà plaqué sa main contre la bouche, me souriant sadiquement. Crowley donna des instructions à Dean, et fini par se retourner vers la rousse, en s'excusant des insultes qu'il avait dû utiliser pour la décrire. Mais la rousse sortit un flingue, et tira dans l'épaule du démon, qui s'écroula dans un siège.

- Les Winchesters, la première lame, et toi dans la pièce ? Je ne suis pas stupide, Crowley. Cette balle avec un piège de démon te calmera un moment. 

Ce dernier me jeta un regard suppliant, indiquant clairement qu'il avait besoin de mon aide. J'allais l'aider, pour respecter mon contrat, quand Abandon me sourit, et plaça sa main droite sur ma poitrine.

- Ma petite, tu as fait des progrès prodigieux en ce qui concerne tes capacités démoniaque, mais le sortilège que tu t'es infligée te retire tes émotions, et ça t'empêches de les maîtriser totalement. Ta colère sera ta force.

Et en parlant latin, elle retira le sortilège que j'avais placé sur mon âme. Je sentis petit à petit mes émotions revenir, notamment le manque de mes amis, de ma famille, et une profonde inquiétude pour Sam et Dean, qui allaient s'engouffrer dans un piège.

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Fin d'un nouveau chapitre ! Des avis sur Gavin ? Sur le marché de la rousse ?
Un vote, c'est un cours de prénom et de relation père/fils pour Crowley. Pensez-y !

Deux frères, une nouvelle vie. #SupernaturalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant