Chapitre 45 : Les humains n'abandonnent jamais.

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La musique de mon iPod ne passait que des chansons déprimantes : c'était mon humeur, depuis ce matin. Cette nuit, mes pires souvenirs étaient revenus en force, et je n'avais pas pu fermer l'oeil. Et depuis, un présentement puissant m'avait envahi. C'était la fin. Je le sentais. Et j'étais désespérée. Profondément attristée par cette nouvelle qui s'imposait à moi à cause d'une force inconnue.

- Un café ? Proposa Sam, visiblement inquiet face à mes cernes.

- Non, merci, soupirai-je, avec « Because of you » dans les oreilles.

De ma chaise, je voyais Dean repasser la chemise de Sam, celle des Men in Black, avec de la bière. Il était de bonne humeur, visiblement.

- CALLIE ! Retire moi ses écouteurs, et mets des chaussures, on sort ! S'écria Dean.

Il me parlait comme à une gamine, mais pour une fois, je ne cherchais pas à répliquer : j'en avais pas la force.


En voiture, malgré la bonne ambiance qu'essayer d'installer Dean, mes pensées ne cessaient de partir vers mes parents : d'où ils étaient, que pouvaient-ils penser de mes choix actuels ? Qu'est-ce que mon père dirait s'il voyait que j'habitais avec deux hommes, enfin, des ados dans le corps d'adulte ? Et ma mère ? Et ma soeur, qu'aurait-elle fait, après le lycée ? Psychologie ? Médecine ? Droit ?

- Callie, tu as une tête affreuse. Parles nous, demanda Dean.

- J'ai juste le pire pressentiment au monde. Je pense qu'on aurait dû rester au bunker, et ne pas en sortir.

Sam se retourna, les sourcils froncés : son air inquiet, quand il me regardait, le rendait tout bonnement adorable. Mais même lui ne pouvait pas me faire changer d'état d'esprit, aujourd'hui.


- On ne comprend pas pourquoi il a fait ça, déclara le shérif. Il allait parfaitement bien, et d'un coup, il a décrété que la vie n'avait plus de sens, que personne ne l'aimait, avant de mettre fin à ses jours.

Les garçons interrogeaient le shérif, tandis que mon regard allait de droite à gauche. J'angoissais à l'idée d'être dehors, loin de mon lit. Je sentais que quelque chose allait mal de passer. Mais j'ignorai quoi.

Les garçons posèrent encore quelques questions, avant de rejoindre la voiture. Ils avaient besoin de faire des recherches, comme à leur habitude, et j'attendais avec impatience de pouvoir me terrer au fond d'un lit. Je ne me comprenais pas : j'étais pourtant moitié démon, moitié ange. Donc pourquoi avoir aussi peur d'un simple présentement ? Étais-ce mon côté humain qui subissait mon côté surnaturel ?

- Callie ? Tu veux quelque chose ? Demanda Sam en venant s'asseoir sur le bord de mon lit.

- Je ne sais pas. J'ai juste envie de ne pas être seule, murmurai-je. Sam, je ne la sens pas, cette affaire. C'est dangereux, on devrait partir.

- Eh, tout va bien, dit-il en me caressant le dos. Tu fais une crise d'angoisse, non ?

J'en savais rien, mais c'était possible. Il finit par m'attirer vers lui pour me serrer dans ses bras. Ça me faisait du bien, mais ce n'était pas suffisant pour me calmer.

- Si c'est vraiment la fin, je n'ai été qu'une idiote, murmurai-je. J'aurais dû écouter Lucifer et prendre des cours avec lui pour maîtriser mes pouvoirs angéliques. Je vous sers à rien, dans le cas présent.

- Arrête un peu, tu seras toujours utile. Et même si ce n'est pas le cas, je suis rassuré de t'avoir à mes côtés, déclara Sam, d'un ton se voulant rassurant.

Deux frères, une nouvelle vie. #SupernaturalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant