Trahison

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J'ai attendu Nii-san toute la journée, le soleil commençait à se coucher. Je restais droite sur le canapé, complètement crispée. J'avais hâte de le retrouver mais en même temps je redoutais énormément son retour. Je ne regrette pas ma décision. Quand j'avais pris cette résolution, j'étais prête à en subir les conséquences. Mais ce qui me fait le plus peur c'est-

*clic*

J'entendis une clé tourner dans le verrou. Mon cœur s'accéléra. A la seconde où il pénétra dans le salon, je me levai brusquement et me dirigeai vers lui.

Haruki : Nii-san! Bon retour! Je-

Il passa à côté de moi sans même m'accorder un regard.

... Hein?

Il s'assit tout simplement sur le canapé, en m'ignorant totalement. Je crois que c'est la réaction la plus dure à encaisser pour moi...

Haruki : ...

J'ouvris la bouche pour parler mais les mots étaient restés au fond de ma gorge.

Haruki : Nii-san! Je-

Shōta : J'avais la certitude de pouvoir te faire confiance sur ce point.

Haruki : ... H-Hein?

Shōta : A quoi tu joues? A transgresser les règles et les lois ainsi?

Haruki : : Je..! Je voulais à tout prix sauver Bakugou-kun!

Shōta : Au point de trahir notre confiance?

Haruki : Ce n'était pas mon intention! Je ne voulais pas trahir ta confian-

Shōta : Je me fiche que tu trahisses ma confiance. Tu as trahi la confiance de la société.

Haruki : Et moi je me fiche de la société! Tout ce qui compte pour moi, ce sont les êtres chers à mes yeux! Pour toi, j'aurais fait-

Shōta : Je crois que tu n'as pas compris. Tu devrais le savoir mieux que quiconque, non? Comment les autorités te voient. Comment la société te voit. Ils pensent que tu es comme ton père. Et tes actions n'ont fait que renforcer leur avis. Si les Vilains ont cherché à t'enlever, c'est bien pour une raison. Et la société se doute pourquoi.

Haruki : Je...

Je m'arrêtai soudainement. Ses mots viennent de résonner dans ma tête... Une terrible pensée vint me traverser l'esprit. Attends...

Haruki : Pendant tout ce temps... Tu me voyais de la même façon qu'eux...?

Shōta : ...

Son silence me transperça le cœur.

Haruki : T-Tu penses comme eux...? Tu trouves que je suis comme mon père ou du moins que  je vais devenir comme lui...?

Il ne me répondait toujours pas.

Haruki : Tu veux dire que... C'est pour cette raison que tu m'as prise sous ton aile...? Pour me surveiller?! Pour voir si je n'allais pas mal tourner?! Toi et tous les autres... Vous m'avez toujours tous vu comme une menace?!

Il baissa les yeux.

Haruki : En vérité, tu m'as toujours considérée comme une nuisance?! Pendant tout ce temps?! Toutes ces années?!

Shōta : ...

J'étais détruite. Je ne pouvais rester en ces lieux plus longtemps. Je partis en courant sans fermer la porte. Je courais, je courais. Encore et encore. Si je m'arrêtais, je pense que je me briserais. Je continuais ma course interminable jusqu'à ce que je tombe en fonçant dans un mur. Ou plutôt, un dos. Le dos de quelqu'un. D'un blondinet. Il se retourna vers moi.

Mirio : Ah! Mais c'est la petite Haru-chan! Est-ce ça v... Tu pleures?!

J'éclatai en sanglots. Je ne pouvais contenir tout cela plus longtemps. Je me mise à pleurer comme une enfant.

Mirio : Ah...! Qu'est-ce qui t'arrive?? Ne pleures pas! Euh... Ah! Tiens! Tu peux prendre mon t-shirt pour essuyer tes larmes si tu veux!

Haruki : *snif* ...

On était en face de la plage, il me fit asseoir sur le bord du trottoir.

Mirio : Calme-toi... Ça va aller... Tu peux parler...?

Haruki : *snif* ... Oui...

Je lui racontai tout ce qui venait de se passer avec Nii-san.

Mirio : ... Je vois. Je peux comprendre que tu te sens blessée mais ne déprime pas!

Haruki : Hein?

Mirio : Je suis certain que Sensei ne pense pas comme ça!

Haruki : M-Mais... Il ne l'a pas nié!

Mirio : Ne pas nier ne signifie pas forcément affirmer!

Haruki : Je sais bien mais...

Mirio : Mais...?

Haruki : Ce qui me fait le plus mal, c'est qu'il n'a rien dit pendant tout ce temps... S'il pensait réellement comme ça, à chaque fois qu'on passait du temps ensemble, je me rend compte qu'il se fichait de ma présence, de mon existence... Alors qu'il est tout pour moi... C'est la personne la plus chère à mes yeux... S'il me méprise, j'aurais aimé le savoir dès le début...

Oui... Je n'aurais pas à souffrir si je le savais dès le début.

Haruki : J'étais prête à recevoir ses reproches... J'étais même préparée à me faire frapper! Je me suis dis que je l'aurais bien mérité pour avoir trahi sa confiance! Mais en fait depuis le départ... il n'y avait jamais eu de confiance...

Mirio : Hm... Je pense que vous devriez vous expliquer correctement tout les deux!

Haruki : Mais...! Et si tout cela s'avérait être vrai?!

Mirio : Tu t'éloignerais de lui?

Haruki : J-Je...

Mirio : S'il comptait autant pour toi pendant tout ce temps, je ne pense pas que tu sois du genre à haïr les autres pour si peu, je me trompe?

Haruki : ...

Mirio : Alors tu dois aller le voir et vous réconcilier!

Haruki : Mais...! Je ne peux pas! Pas après ce qui vient de se passer! Je n'oserais même pas le regarder en face!

Mirio : Dans ce cas, tu peux prendre ton temps! Pas besoin de te presser! Tu n'as qu'à y aller quand tu te sentiras prête!

Haruki : Hm...

Mirio : D'accord?

Haruki : Oui... Mais ça veut dire... Que je ne peux pas rentrer à l'appartement!

Mirio : Aïe, c'est vrai ça... Je vais appeler Hadō pour voir si tu peux pas dormir chez elle...

Haruki : Ah, non! Ne dérange pas Nejire-senpai pour ça!

Mirio : T'es sûre?

Haruki : Oui! J'irai chez Hizashi et ça ira!

Mirio : Comme tu voudras. Tu arriveras à rentrer toute seule?

Haruki : Oui! Merci beaucoup de m'avoir aidé, Mirio-senpai!

Mirio : De rien! Fais attention en rentrant! Et n'hésite pas à m'en parler si tu as des soucis!

Et il partit. Je fis de même de mon côté mais je m'arrêtai en voyant une touffe verte au loin. Il faisait déjà sombre mais on dirait bien...!

Izuku : Tsukishima-san?!

Haruki : : Midoriya-kun??

Fin du chapitre

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