Jeudi 11 septembre
Roxane
Salut ! OH MY GOODNESS !
Je vais tuer, égorger, décapiter, brûler, ma sœur !
Comment te dire Lou, que se retrouver en face de Tristan, c'est déjà« cardiaquement » dangereux mais savoir que tu l'avais déjà rencontré, ça donne des envies de meurtre ! Et si tu m'expliques que ce n'était pas un mensonge mais que c'était mentir par omission, je te jette par la fenêtre ! Même encherchant ardemment, je ne vois pas comment tu as pu oublier de me le dire. Ou alors, t'en a rien à foutre, que je me crois folle, trahie et légèrement stupide ! Parce que voici la conversation si intéressante que nous avons eue (je rappelle que lui savait que j'étais au lycée mais qu'il n'a pas pensé que c'était utile de me le dire...).
J'allais au volley : le mercredi soir j'ai entrainement. Je me change dans les vestiaires, je monte les escaliers, désespérant de trouver une bonne excuse pour mon retard, et j'entre dans la salle. Je vais poser mes affaires, sans jeter un coup d'œil aux personnes m'entourant. J'entends mon prénom, c'est l'entraineur qui me demande de faire des tours de terrain avec les autres filles, je tape la bise aux autres joueuses, et je les suis. Les garçons qui jouent avec nous courent aussi autour du terrain mais à l'opposé, comme si nous étions des pestiférées. Jusque-là rien d'anormal.
C'est là qu'une des filles me dit en gloussant qu'un garçon m'observe. N'étant pas d'humeur à ce genre de gaminerie, je m'apprête à lancer un regard noir à ce voyeur ! Je relève la tête et mon cœur s'arrête littéralement de battre ! Je m'arrête (moi aussi) de courir, mais je le fais si brusquement que la fille derrière moi me rentre dedans. Elle me demande sûrement si ça va mais je ne l'entends pas !! Je retiens ma respiration comme si ça allait m'aider à mieux voir ou mieux comprendre et, pendant ce qui me parait un long moment, on se regarde tous les deux. Je suis essoufflée par la course. Et, forcément à bout de souffle, je ne respire pas assez et je me mets à haleter et je me rends bientôt compte que je n'arrive plus à respirer. Et là, cerise sur le gâteau, je commence à faire une crise panique ! À moitié à cause de Tristan (au sujet duquel je reste persuadéed'être folle), à moitié à cause de ma pseudo crise d'asthme. Les filles s'agglutinent autour de moi. Je commence à avoir chaud alors je me dégage et je cours en bas, dans les toilettes des filles. Je pleure tout ce que je peux. Et puis, reniflant, pleurant et dégoulinant de sueur, je me défoule sur mon entraineur qui vient d'arriver, paniqué et inquiet, et qui repart sans dire un mot. Jepense qu'il a informé le reste du groupe de mon humeur... comment dire... peu joviale car personne ne descend pendant un moment. Un bon quart d'heure plus tard, quelqu'un toque à la porte.
« Je n'ai pas envie de vous écouter ni de raconter ma vie, alors partez.
-désolé, je te laisse alors, je ..., bredouille en réponse une voix un peu apeurée.
Evidemment, c'est Tristan. J'inspire un grand coup et je lui lance :
-Rentre, enfin si ne t'es pas un fantôme.
Il ouvre la porte et me sourit timidement :
-T'as pleuré ?
-Non je suis allé faire un tour à la piscine ! Qu'est-ce que tu fous la ? je lui demande un peu agressivement (j'avoue).
C'est la première question qui me vient à l'esprit. Et en y réfléchissant bien, c'est juste stupide.
-Et bien je te retourne la question vu que j'habite ici et que je fréquente ce club de volley depuis que j'ai 7 ans, me lâche-t-il : une réponse à la hauteur de ma question.
-Mais... tu... tu vas dans quel lycée ?
-Et bien je vais à Caju comme toi.
-Et... tu... Attends comment tu sais que je suis à Caju ?
-Et ben... j'ai vu ta sœur...
-T'as vu ma sœur ? Elle n'a pas du te voir, elle... , je remarque plus pour moi-même que pour lui. Mais quand t'as su que j'étais dans ce lycée, ça t'es pas venu à l'idée de venir me voir ? Enfin merde, on s'est peut-être pas quitté en très bon terme mais on a quand même passé un mois dans le même camping et fait quelques trucs ensemble non ! T'as déjà oublié ? Ou peut-être que t'en a juste rien à faire de moi...
Je recommence à pleurer, plus de colère qu'autre chose. Lui me regarde embêté :
-Pas du tout, c'est bien le contraire ! Pleure pas,s'il-te-plait. C'est juste que je m'en voulais de ce qu'il s'est passé là-bas... Je cherchais un moyen de m'excuser...Mais je... c'est pour ça que j'ai demandé à ta sœur de ne pas te le dire. C'était bête, j'avoue...
-Quoi, je hurle presque, elle était au courant ?!!!
-Ce n'est pas sa faute c'est moi...
-Evidemment que c'est sa faute !
-Tout se passe bien ici ? c'est mon entraineur qui vient d'entrer, il regarde Tristan d'un œil mauvais comme s'il était en train de m'agresser.
-Génial, je lui réponds. Je crois que j'ai eu ma dose pour la journée, je rentre.
-Tu ne peux pas rentrer, je suis responsable de toi jusqu'à la fin de l'heure ! me fait-il en m'attrapant la main.
-Rien à foutre.
Je me dégage (j'ai fait un peu de self-défense) et je me mets à courir dans la nuit.
Je l'entends crier mais je cours jusqu'à la maison sans m'arrêter, sans même ressentir de la fatigue (l'adrénaline je suppose). Arrivée à la maison je m'arrête, j'ai la tête qui tourne et je me couche dans mon lit. Je m'endors, épuisée, les yeux trempés de larmes.
Voilà ce que tu as fait, Lou ! Toi qui as toujours essayé de combattre mes crises d'angoisses, tu en a causé une. Toi en qui j'avais confiance, tu m'as trahie !
J'espère que tu as une bonne excuse ! Tu te rappelles ma liste de chose à toujours respecter ? Il y avait écrit toujours croire sa sœur... Eh ben plus maintenant.
Depuis hier soir où personne ne m'a vue à table, tu ne sais pas que je sais...
VIVE LA RENTREE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
VOUS LISEZ
Le Journal des Quatre Indécis
Teen Fiction4 ados. 4 journaux. 1 existence commune. Chacun son point de vue sur leur petite vie tranquille : école, collège, lycée, disputes, rabibochages... Tout un train-train bien réglé soudain bouleversé par une arrivée inattendue qui fait l'effet d'une...