Lou - 25/11

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Mardi 25 novembre

Lou

Humeur du jour : diplomate en force !

Bon, Roxane, il va falloir instaurer un code pour que je sache quand Tristan est là ou non. Je propose que tu accroches un ruban rouge à la poignée de ta porte quand tu n'es pas seule dans ta chambre. Et puis, je ferais pareil pour Quentin. Comme ça, on évitera les moments gênants comme celui d'hier. Parce que, forcément, le timtamarre que tu as fait, Roxane, ben moi, ça m'a attirée !Et, évidemment, il a fallu que vous soyez enlacés par terre, au milieu de la chambre... N'empêche, les lits, ça existe !

Ensuite, Arthur, je te félicite. Tu assumes enfin ton côté bisousnours !Ça doit être l'influence d'Ophélie... Moi, je trouve que ça te vas bien, cette facette pleurnicharde : ça fait ressortir tes yeux verts.

Enfin, je commence à en avoir marre des interdictions de sortie collectives ! Papa n'a aucune preuve que je n'étais pas en train de travailler chez une amie, vu qu'il m'a ratée au Macdo. Alors, pourquoi est-ce que moi aussi je suis confinée à la maison ?! C'est injuste !!!!!!! En réalité, je sais qu'au bout d'une semaine, papa se lassera et qu'on pourra alors faire ce qu'on veut mais quand même... une semaine... c'est long... Bref, je m'ennuie à la maison et, je l'avoue, maman me manque. Du coup, j'ai décidé d'aller la voir à l'hôpital, ce soir après les cours.

A 17 heures, je sors du lycée. J'explique la situation à Quentin qui s'exclame : « Encore ! Mais qu'est-ce qu'ils ont tes parents à vous cloîtrer comme ça chez vous ?! C'est illégal, non ? ». Je lui réponds que je n'en sais rien et lui dis au revoir. Sauf que j'ai à peine fait un pas qu'il me rattrape par le bras et après m'avoir faite pivoter vers lui, il m'embrasse. Je reste un moment sans réaction. Il sait que je n'aime pas les effusions de tendresse en public et on est légèrement au milieu d'une foule de lycéens claqués par une jounée de cours... J'essaie de le repousser mais il resserre son étreinte... Du coup, je cède et cette fois, on s'embrasse vraiment. Lorsque, enfin, il me lâche, il a un sourire mi-idiot mi-soulagé et il me lance un :

« Pffiouuu, on l'a échappé belle !

Je ne comprends pas, alors il me montre une Sophie qui s'éloigne, l'air contrarié.

-Je te parie tout ce que tu veux qu'elle voulait te parler de vendredi dernier, me dit-il.»

Je lui donne raison puis m'enfuis avant qu'il ne recommence avec une de ses idées farfules de diversion.

Arrivée à la maison, je trouve une Aliénor qui végète, affalée sur un canapé du salon. Je lui ébouriffe les cheveux puis lui demande où est papa. « Sorti, me répond-t-elle. ». Parfait. J'abandonne mon sac de cours dans ma chambre et redescends dans le hall avec un sac bien plus petit ne contenant que le strict minimum -clés, portable, porte-monnaie, écouteurs - nécessaire pour aller voir maman. Je m'apprête à franchir la porte d'entrée quand celle-ci s'ouvre toute seule sur papa.

« Tu vas où comme ça ? m'agresse-t-il.

-Voir maman. J'ai encore le droit de parler à ma mère ou on est définitivement passé sous une dictature du pater familias ? »

Cela lui cloue le bec juste assez de temps pour que je sorte dans la rue en claquant la porte. Papa angoisse à l'idée de l'accouchement de plus en plus proche et on en fait tous les frais.

Trente minutes plus tard, je me retrouve dans la chambre d'hôpital de maman qui m'accueille avec un grand sourire.

« Lou, ma chérie ! Ça fait plaisir de te voir !

-Hey m'man ! je réponds en m'asseyant sur le lit à côté d'elle.

-Alors, ta journée, ça s'est bien passé ? Comment va Quentin ?

Le Journal des Quatre IndécisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant