Mercredi 19 novembre
Arthur
Salut à tous mes fans !
Cela fait six jours qu'Ophélie et moi sommes en couple. Tout se passe presque à merveille : le seul bémol, c'est mes sœurs. Elles sont quand même allées jusqu'à regarder sous ma porte, hier, pour savoir ce qu'on faisait !! C'est pas parce qu'elles ont une vie sentimentale nulle (Aliénor a cassé avec Axel recemment), lassante (Lou et Quentin) ou compliquée (Roxane avec Tristan ET Noah) qu'il faut empiéter sur la mienne !
D'ailleurs, petite parenthèse sur Noah. Lou relate dans son journal qu'il serait maintenant avec Sophie et forcément, Roxane ne l'a pas lu. Il serait grand temps qu'elle évolue ! C'est fini le temps où on se dit les choses : maintenant on doit les lire. Fin de la parenthèse.
J'ai vu Ophélie durant le week-end, Basil et Gabriel étaient là aussi. Ils s'entendent super bien. Tant mieux. Lundi, en cours, les sarcasmes ont continué mais je m'en foutais. Le plus dur, ça a été en français. Ophélie devant moi pendant une heure, c'est un vrai clavaire ! Pourtant, Matéo n'a pas ouvert la bouche ducours.
Mardi. Journée compliquée. A 16h30, ma dernière heure de cours, le principal, M. Boudau est venu parler à la classe. Quand on s'est tous levés à son arrivée, je savais déjà de quoi il allait nous parler. Et j'en avais peur. Comme je l'avais prédit, il a commencé à nous expliquer que « le harcèlement, c'est mal ». Et que celui qui le subissait se trouvait dans la classe. Forcémment, tout le monde s'est tourné vers moi. Je n'ai rien fait, je n'ai pas flanché.
« Ce dernier, a repris M. Boudau, n'a pas jugé nécessaire de nous le dire, mais grace aux enseignants, cette affaire de harcélement a été mise à jour. Et comme je ne peux pas punir toute la classe, je vais convonquer les meneurs et leurs parents un jour qui reste à convenir. Bien évidemment, ces meneurs sont Matéo Sablio et Mégane Chianti. »
Sur ce, il est sorti et j'ai eu le droit au regard noir des deux« meneurs ». La classe est partie en débat et mon nom a été evoqué plusieurs fois
« Nicht mehr schwatsen, bitte ! a hurlé Frau Brot. »
Quand la sonnerie a retenti, je me suis précipité dehors et me suis dépêché de descendre les escaliers pour attendre Ophélie. Des élèves sont descendus à leur tour. Certains sont sortis, d'autres se sont dirigés vers un autre bâtiment. Mais pas d'Ophélie. Quand le flot s'est tari, j'ai remonté quatre à quatre les escaliers. Arrivé presque en haut, la voix de Matéo a rententi. Je me suis arrêté. Aucune envie de la voir.
« Alors, il est où l'autre lâche ? s'époumonnait-il.
J'allais redescendre quand la petite voix d'Ophélie s'est faite entendre.
-Lâche-moi Matéo ! Je ne sais pas où il est !
-Pourtant vous sortez ensemble, non ?
-Et alors ? Tu crois que c'est une raison pour faire l'imbécile ?
Petite pause.
-Ne repète jamais ce que tu viens de dire !
-Tu n'es qu'un... !
-T'es vraiment qu'une... !
Le cri d'Ophélie m'a empêché d'entendre la fin, mais cela m'a suffi. J'ai vu rouge et ai monté les marches restantes.
-Matéo ! ai-je hurlé, T'as même pas le courage de me dire les choses en face ?! T'es obligé de martyriser plus faible que toi ?
-Ah ! quand on parle de loup ! s'est-il exclamé, satisfait.
Il tenait Ophélie par le bras. C'était sûrement pour cela qu'elle avait crié.
-Lâche-la, si tu ne veux pas avoir de problèmes !
-Ouh ! J'ai peur ! Au secours !
-Ok. »
J'ai parcouru les derniers mètres qui nous séparaient et lui ai envoyé une droite en plein dans le nez avant qu'il ne réagisse. Il a lâché Ophélie et s'est écroulé par terre. Il s'est relevé, des éclairs dans les yeux, le nez en sang, caché par ses mains. Mais il n'a rien ajouté et est parti.
Blanc.
« Merci, a finalement soufflé Ophélie.
-C'est qu'un con ! ai-je fulminé toujours hors de moi alors qu'elle marmonnait : « mais je ne suis pas faible... ».
Du coup, on est sorti et, pour me faire pardonner de ce qui lui était arrivé, je l'ai invitée à la maison. Quand on est arrivé, Aliénor a dévalé les marches de l'escalier. En appercevant qui m'accompagnait, elle a souri.
-Qu'est-ce qu'il y a ? lui ai-je demandé.
-Rien rien, a-t-elle répondu sans perdre pour autant son sourire. »
J'ai soufflé et après avoir enlevé nos chaussures et manteaux, Ophélie et moi sommes montés dans ma chambre, Aliénor sur les talons.
« Euh..., tu fais quoi là ?
-Ben, je viens !
-Ben, non : hors de question.
Et,je l'ai poussée gentiment dehors. Comme elle a protesté, je l'ai poussée plus violemment.
-C'est pas parce qu'Axel t'a quittée que je dois te supporter !
Et je lui ai claqué la porte au nez.
-C'est l'inverse je te rappelle, s'est insurgée Aliénor de l'autre côté de la porte.
Ophélie s'est installée sur une chaise et moi sur mon lit. Blanc.
-Tu n'es pas venu au volley, a-t-elle remarqué.
-Euh...
-T'en fais pas.
-Comment tu sais ?
-Une intuition.
-Pourquoi tu viens pas à côté de moi ? ai-je demandé pour changer de sujet.
Elle a rougi mais est venue s'assoir à ma droite. J'ai commencé à me pencher vers elle lorsqu'un chuchotemment m'a arrêté. J'ai reconnu la voix de Lou. Elle a repris plus fort :
« Arthur, tu fais quoi ?
-Des trucs bizarres avec Ophélie ! a hurlé Aliénor de sa chambre.
-Tu fais pas de bêtises, hein ? Rappelle-toi bien des interventions au collège !
-Non mais de quoi je me mêle ? ai-je hurlé à mon tour.
Pouffement derrière la porte puis plus de bruit.
-Désolé, ai-je fait à Ophélie.
-Pas grave...
Mais je l'ai sentie gênée. On est quand même arrivé à reparler et surtout à s'embrasser lorsque la voix de Roxane a retenti.
-Alors ? Rapport capitaine !
-Je m'excuse vraiment, Ophélie, mais je crois que je vais péter un câble.
Elle a souri. Je me suis levé et ai ouvert la porte. Lou se l'est prise dans la figure. Parce qu'elle regardait sous la porte en plus ?!!
-Non mais ça va pas ? s'est-elle plainte.
-Qu'est-ce que vous foutez devant ma porte ?!
Elles ont inventé une excuse bidon pour justifier leur présence mais je savais très bien qu'elles jouaient les commères. Non mais je vous jure !
Et Roxane, tu veux savoir où en est notre relation ? Tous les deux ensembles, ça va très bien mais dès que vous vous ramenez, toi, Lou et Aliénor, ça dégénère. Ophélie nous prend pour des fous et s'en va le plus rapidemment possible. Merci, merci beaucoup !
Aujourd'hui, Ophélie m'a évité toute la matinée. Encore merci !
Bon, ben A+ sur Arthur TV, pub !
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Le Journal des Quatre Indécis
Genç Kurgu4 ados. 4 journaux. 1 existence commune. Chacun son point de vue sur leur petite vie tranquille : école, collège, lycée, disputes, rabibochages... Tout un train-train bien réglé soudain bouleversé par une arrivée inattendue qui fait l'effet d'une...