Arthur-16/09

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Mardi 16 septembre

Arthur

Salut à tous mes fans !

Cela fait huit jours que je suis parti de la maison. Et depuis trois jours, je ne parle plus qu’à mon journal. J’avoue, je m’ennuie et j’ai peur surtout. Après ma nuit à l’hôtel, je devais prendre le train pour Berlin mais je me suis défilé. Ce n’est pas le problème de la langue – je la parle très bien ou presque – mais surtout celui de ne pas savoir ce qui va m’arriver. Si Bérénice dit oui, je resterai combien de temps chez elle ? Et si elle dit non ? Je devrais rentrer à Paris et je serai ruiné.

Du coup, j’ai décidé d’aller au commissariat le lendemain, pour qu’on me ramène à la maison. J’étais assis en face de l’hôtel de police quand je me suis posé la question : papa et maman me cherchent-ils ?

Rien que ces quelques mots m’ont donné envie de continuer. De me cacher encore. Mes parents sont sûrement à Bordeaux, pénards en train de sortir la nuit ensemble, en amoureux, au lieu de me chercher. Mais quand même, je pourrais m’être fait enlever ou simplement être en danger !

J’allais m’en aller quand je les ai vus. Papa et maman avec son ventre ressortant un peu, accompagnés d’un policier et qui se dirigeaient vers le commissariat. J’avais envie de courir et de les rattraper pour qu’ils me serrent dans leurs bras mais je n’ai pas bougé. Quand ils sont ressortis, une demi-heure plus tard, j’ai levé la tête. Ils se dirigeaient vers moi. Je me suis levé. Ils m’avaient vu et venaient me chercher… Mais non. Ils sont passés devant moi sans me voir, alors que maman disait à papa : « Ce n’est qu’un égoïste ! Comme si le fait que je sois enceinte ne suffisait pas ! ».

Ça a été la goutte qui fait déborder le vase. J’ai crié : « Égoïste toi-même ! » et suis parti en courant, bousculant papa au passage. « Arthur ! » a appelé ma mère. Mais je ne me suis pas arrêté. Ma course folle n’a pris fin qu’à l’hôtel.

Je savais que la police ne mettrait pas longtemps à me trouver et j’ai eu raison. Le lendemain – aujourd’hui -, je me suis levé et j’étais à peine sorti qu’un policier est venu me voir. Il m’a emmené au commissariat avec mes affaires et a prévenu mes parents.

De toute façon, je n’avais plus d’argent pour l’hôtel alors je pouvais rentrer. Papa et maman sont arrivés bien vite. Chacun leur tour, ils m’ont fait des câlins mais je suis resté stoïque. Les parents ne m’ont adressé que des mots gentils mais je n’ai pas répondu. Ils m’ont installé dans le train direction Bordeaux avec eux et j’ai obéi sans un bruit. Je savais qu’ils voulaient m’engueuler mais devant mon mutisme, ils se sont retenus.

Voilà, là, je suis dans le train à ignorer mes parents et à redouter l’accueil de mes sœurs qui vont, au plus vite, lire mon journal, je le sens.

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