Dimanche 14 septembre
Lou
Humeur du jour : déprimée, sur les nerfs (j'ai pas passé une bonne nuit).
J'ai parfois vraiment l'impression de ne pas avoir de vie. Entre Arthur qui fugue, Aliénor qui part en virée nocturne avec son nouveau (et premier) petit copain (Aliénor, si tu veux garder des trucs secrets, ne les écris pas dans ton journal intime !) et Roxane qui se tape des crises toute seule pour un oui et pour un non (sa vie sentimentale est très mouvementée), je ne vois pas comment je pourrais avoir une seconde à moi !
D'abord, depuis presque une semaine, je joue la sœur rassurante avec Aliénor qui flippe pour Arthur (comme s'il le méritait), la sœur chiante et en colère, toujours avec ma benjamine, parce que « Oui, les parents ne sont pas là mais ce n'est pas une raison pour se croire tout permis et partir seule, la nuit, en plein Bordeaux !
- Mais j'étais pas seule, j'étais avec Axel !
- Raison de plus ! T'aurais fait quoi s'il t'avait plantée là et s'était cassé ?!
- Ben il l'a pas fait, c'est l'important ! »
(Petite retransmission de mon engueulade avec Aliénor. Ah, et j'ai oublié de préciser les étincelles qui s'allumaient dans ses yeux à chaque fois qu'Axel revenait dans la conversation.)... là j'ai perdu le fil de ma phrase donc tant pis, je vais la laisser en plan et passer à une autre.Alors..., j'en étais à énumérer mes prestations en tant que sœur rationaliste avec les parents qui se rongent les sangs pour Arthur (il ne le mérite toujours pas !) et surtout, j'excelle dans le rôle de sœur raisonnable, qui se veut compréhensive avec Roxane qui me fait la gueule sans raison depuis quatre jours. Roxane, il faut quand même que tu saches que je suis à bout maintenant et que si tu me dis pas ce qui se passe, j'irais le lire dans ton journal !
Bref, les parents sont montés à Paris chercher ce débile d'Arthur qui, heureusement pour lui, n'est pas une fille sinon ça aurait déjà mal tourné (je parle évidemment d'enlèvement et tout le bazar). A bien y réfléchir, jamais une fille n'aurait fait un truc aussi stupide.
***
Devinez qui vient d'avoir une super engueulade avec sa sœur jumelle chérie ! Moi évidemment. Il faut avouer que j'ai horreur de lire le journal de Roxane (je préfère qu'elle me dise les choses en face) et du coup, je l'ai provoqué en direct. Y a quand même un moment où ne faut pas abuser ! J'ai patienté quatre jours et tu m'as juste rembarrée à chaque fois que j'ai voulu aborder le sujet donc je suis passée aux choses sérieuses. J'ai beaucoup apprécié la manière dont tu m'as gentiment demandé de dégager de ta chambre. J'avoue que la façon dont je t'ai mise au pied du mur était pas mal du tout. En tout cas, c'est la première fois qu'on a une dispute aussi rapide : je rentre dans ta chambre, tu me rembarres, j'insiste, tu me vires en claquant ta porte et tu la rouvres pour me balancer la vérité en gueulant. Charmant.
Pour bien ordonner les choses, je vais faire une liste (je suis sûre que tu comprendras mieux vu que tu passes ta vie à en faire) :
1) J'aurais aimé pouvoir m'expliquer : j'ai fait ça (ne te parler de rien) parce que je savais que t'allais mal réagir en le voyant mais aussi parce que c'est tes oignons, pas les miens, et que vous ramenez tous les deux bourrés au camping m'a suffi, je ne veux plus me mêler de vos affaires.
2) MAIS POURQUOI CE CON FAIT-IL DU VOLLEY ?!!!!! Je ne pouvais pas le prévoir, moi !
3) Je suis désolée mais quand même le seul fautif dans l'histoire c'est ce fauteur de trouble de Tristan et si tu décides de sortir avec lui, je ne veux absolument pas être mise au courant !Enfin bref, vous m'épuisez-vous tous, la famille, et si vous continuez, je fuguerai moi aussi ! Non je rigole, ce genre de grosses bourdes je les laisse à Arthur qui va se faire défoncer lorsque les parents le retrouveront.
Et puis je décerne le trophée du plus grand égoïste de la Terre à Arthur, qui fait bouger maman jusqu'à Paris alors qu'elle est aussi grosse qu'une baleine maintenant (j'exagère un peu mais quand même, elle est enceinte de son cinquième enfant : elle a autre chose à faire que courir après les ados mal dans leur peau) !
PS : Je suis désolée Arthur de me défouler sur toi comme ça mais bon, quand le chat n'est pas là, les souris dansent.
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Le Journal des Quatre Indécis
Genç Kurgu4 ados. 4 journaux. 1 existence commune. Chacun son point de vue sur leur petite vie tranquille : école, collège, lycée, disputes, rabibochages... Tout un train-train bien réglé soudain bouleversé par une arrivée inattendue qui fait l'effet d'une...