Dimanche 26 octobre
Arthur
Salut à tous mes fans !
Déjà, je souhaite fêter l'anniv de Calliope, la petite sœur de Gabriel qui doit avoir neuf ans environ, aujourd'hui.
J'imagine que vous attendez la suite de ma discussion avec Ophélie. Et bien... Il n'y a rien de nouveau. Le dernier sms est celui d'Ophélie qui me disait qu'elle n'a rien contre les gays. Je ne savais pas quoi lui répondre, alors je n'ai rien répondu. J'attends. Quoi ? Je ne sais pas. Mes vacances sont monotones. Je reste dans ma chambre à glander. Gabriel aussi est à Bordeaux, alors on se voit dès qu'on peut. Cet aprèm, par exemple.
Il est tard. Cette journée a été mouvementée. Il y a eu un tremblement de terre, qui a causé un incendie dans la maison. Tout le monde est mort, sauf moi. Non, c'est une blague. Je suis juste allé chez Gabriel.
Ce dernier habite plus loin de chez moi que Basil. Rue de la Croix Blanche. Je m'y suis rendu à pied, j'ai mis quinze minutes, environ. J'ai sonné. Il m'a ouvert et j'ai tendu la main pourqu'on fasse un check mais il m'a fait un câlin. Je me suis pétrifié et, vu ma réaction, mon pote m'a lâché.
« Ne refais jamais ça ! je lui ai ordonné.
-Désolé, c'est à cause de Calliope ! Elle reçoit des amies et depuis tout à l'heure, elles se font des bisous, des câlins... Ça me monte un peu à la tête.
-Mouais... Je te pardonne pour cette fois. »
On est monté dans sa chambre, et quand on est passé devant sa petite sœur, je lui ai fêté un bon anniversaire avec un de mes sourires irrésistibles. Elle a rougi et s'est détournée.
« Mec ! C'est ma sœur !
-C'est bon, j'ai rien fait. Encore..., ai-je ajouté avec un sourire moqueur. »
Il a souri et on est parti dans un énorme fou rire. Ensuite, on a joué à ses jeux vidéo et on est sorti pour aller marcher rue St Catherine, LA rue commerçante. J'avais pas de fric mais on ne faisait que se balader. On était dans une librairie quand j'ai reconnu le rire d'une personne bien trop connue : Matéo. J'ai failli fondre sur place. Encore lui. Et même pas au collège ! « Qu'il me lâche ! », j'ai pensé avant de faire le tour du rayon pour lui parler. Une ampoule d'alarme s'est allumée dans ma tête : je n'avais rien à lui dire. Je me suis retourné, près à partir en courant. Il était de dos et ne m'avait pas vu. Mais Gabriel a tout fait foirer : il m'a appelé et Matéo s'est retourné en entendant mon nom.
« Arthur ! Quelle coïncidence !
Gabriel est apparu au bout du rayon et avant de me retourner face à l'emmerdeur, je lui ai jeté un regard mi-noir, mi-« Sauve-moi ! ».
Tout sourire et fixant bien le blond dans les yeux, j'ai répondu sur le même ton :
- Matéo !
-Je te présente Marcel et Marcus, mes grands frères, a-t-il fait en me désignant les deux types qui l'accompagnaient.
Pour être grands, ils l'étaient. Deux têtes de plus que moi au moins pour le châtain clair aux mêmes yeux que son petit frère l'emmerdeur : Marcel. Pour sa part, Marcus était brun aux yeux très foncés. Mon sourire n'a pas disparu mais la bouche de Gabriel s'est ouverte en grand.
« Euh... Voilà Gabriel, ai-je présenté mon ami.
-Ravi de faire ta connaissance, lui a dit Matéo d'un ton mielleux assez ravi d'avoir ses frères pour m'impressionner et l'air de se foutre de rencontrer mon pote. Qu'est-ce que tu fais là ?
-Rien, on s'en allait. »
J'ai attrapé le bras de Gabriel et on a fait demi-tour. On avait pas fait deux pas que Matéo reprenait :
« Je ne savais que tu étais gay, Arthur. Mais vous faites un beau couple avec... Gaël, c'est ça ? Ah non, pardon : Gabriel.
Mon sang n'a fait qu'un tour et j'ai fait volte-face. De la fumée devait me sortir des oreilles parce que l'emmerdeur a reculé d'un pas. Je me suis approché de lui, tellement près, que nos nez se touchaient presque.
- Répète pourvoir !
-Marcus et Marcel se feront un plaisir de te descendre.
Les deux regardaientun livre, nous ignorant complétement.
- Tu n'as même pas le courage de te défendre tout seul, c'est pathétique, ai-je lâché.
Je me suis retourné prêt à partir (de nouveau).
- Arthur, reste si t'es un homme !
-Tu n'en vaux pas la peine, ai-je lancé par-dessus mon épaule.
-Ophélie sera au courant pour aujourd'hui, m'a-t-il menacé.
-Tu as déjà oublié ? Je suis gay ! »
Et pour appuyer mes propos, j'ai attiré Gabriel à moi et je l'ai embrassé. Lesyeux de Matéo se sont écarquillés et il n'a même pas répondu : il est juste parti. Je me suis éloigné de mon ami en m'excusant.
« Pas grave, tu embrasses très bien, m'a-t-il répondu.
Et ce n'est pas habituel, mais j'ai rougi.
Sur le chemin du retour, il n'a fait que parler de ça. Mais je n'ai pas écouté. Mes pensées étaient fixées sur les paroles de Matéo :« Ophélie sera au courant pour aujourd'hui ». Et qu'en pensera-t-elle ?
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Le Journal des Quatre Indécis
Ficção Adolescente4 ados. 4 journaux. 1 existence commune. Chacun son point de vue sur leur petite vie tranquille : école, collège, lycée, disputes, rabibochages... Tout un train-train bien réglé soudain bouleversé par une arrivée inattendue qui fait l'effet d'une...