Mardi 11 novembre
Arthur
Salut à tous mes fans !!
Aujourd'hui jour férié ! Et un jour de cours en moins ! Malheureusement, le psy travaille quand même. Et je m'en fous de gagner un pot de Nutella (ça me ferait prendre du poids et je veux garder mes muscles en béton), mais je suis prêt à gagner pour montrer mes capacités. Mes sœurs les connaissent déjà, c'est surtout pour le psy. Il en a bouffé d'ailleurs, le psy, de mes capacités. J'ai évidemment lu le journal de mes sœurs et j'ai décidé, à mon tour, d'avoir des problème avec « ma vie sexuelle ». Mais je vous remets dans le contexte :
J'arrive avec papa. On attend dans la salle d'attente et je lui demande s'il peut rester ici le temps de ma consultation. Il accepte. Quelques secondes plus tard, il me dit :
« Tu verras, il est très gentil. Moi aussi à ton âge, je cachais des choses à mon psy...
-Tu voyais un psy ?
-Oui, mais on parle pas de moi là.
-OK, OK...
-Donc... Oui, il ne faut pas que tu aies honte. C'est normal d'en voir un quand on a un problème. N'oublie pas de lui parler de ta...
-Fugue, je termine.
-Oui. D'accord ?
-T'inquiètes, c'est pas dans mon habitude de cacher des choses pendant des mois entier. Comme une grossesse par exemple.
-Arthur...
-Arthur Aurion, c'est à toi. »
Je suis le psy sans un regard pour papa. Lou et Roxane n'ont pas menti, Aliénor. Il est horrible. Et j'ai l'intention de lui en faire voir de toutes les couleurs à ce monsieur... Cochard. Quand on rentre, je m'arrête et croise les bras.
« Un problème ?
-Il est où le divan ?
-Il n'y en a pas. Assied toi sur une chaise.
-Hors de question ! Le divan ou rien !
-Et bien rien, alors ! souffle-t-il.
-D'accord, d'accord ! »
Finalement, je prends une chaise mais m'assois de manière à avoir le dossier contre mon ventre. Et je me balance. Le psy parle de tout et n'importe quoi et je réponds à trois quarts faux. Les regards vers ma chaise se font de plus en plus pesants de telle sorte qu'il finit par baisser son calepin et me demande d'arrêter. Je m'exécute.
« Et ton père m'a parlé d'une...fugue ?
-Exact. En début d'année.
-Et... ?
Vu qu'il ne m'a pas encore parlé de ma « vie sexuelle » je vais en parler. Si tu ne viens pas à César, César viendra à toi.
-Ben je suis allé à Paris. J'avais ma copine là-bas. Ça faisait longtemps que..., enfin, qu'on avait pas...
-Que vous ne vous étiez pas embrassés ?
-Hum... Oui, on peut dire ça.
Le psy lève les yeux. Je recommence à me balancer sur ma chaise. Il griffonne quelque chose sur son calepin. Je me penche pour lire.
-D'accord. Et tu as dit « avait » ?
-On est plus ensemble.
Il griffonne encore. Je me penche un peu plus. Il ne lève pas les yeux.
-Pourquoi ? J'ai besoin que tu me dises la vérité, Arthur.
-Ça dérangeait Mégane que je sois impuissant.
A interpréter comme vous vous voulez. Et c'est la vérité, en plus. Le psy fronce les sourcils et écrit encore. Je ne peux toujours pas lire. Je me penche encore.
-Rappelle-moi ton âge, Arthur ?
-14 ans, pourquoi ? »
Il écrit encore. Je me penche. Le psy lève la tête et rencontre mon front. Je bascule en arrière et tombe en cassant la chaise. Dans ma chute, je me cogne le nez qui se met à saigner. M. Cochard me relève. Il me demande si ça va. Après une réponse affirmative, il lève la séance et laisse papa gérer son fils en train de pisser le sang. Mais je m'en fous, j'ai lu son calepin : « parler aux parents, voir avec la dernière de la famille ! ». Je souris.
Sinon, les rumeurs perdurent au collège. Je m'en fous. Mégane fait en sorte qu'on la voit bien avec Matéo. Mais je m'en fous. Ophélie est de plus en plus belle. Peut-être que je l'aime finalement. Va falloir que je vérifie ça.
A plus sur Arthur tv, pub !
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Le Journal des Quatre Indécis
Fiksi Remaja4 ados. 4 journaux. 1 existence commune. Chacun son point de vue sur leur petite vie tranquille : école, collège, lycée, disputes, rabibochages... Tout un train-train bien réglé soudain bouleversé par une arrivée inattendue qui fait l'effet d'une...