Lou - 01/11

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Samedi 1er novembre

Lou

Humeur du jour : lessivée.

Bon avant toutes choses, je pense qu'il faut que je vous raconte la soirée d'hier. Et qui dit soirée, dit Quentin. Ça ne vous semble pas logique, chers frangin et frangines ? Attendez la suite !

Vendredi, 18 heures, de plus mauvaise humeur tu meurs, je suis en train de m'engueuler avec Arthur - ça défoule tellement - lorsque Roxane me crie du rez-de-chaussée : « Lou, c'est pour toi !!! ». Naïve que je suis, je pense qu'elle parle du téléphone fixe et je dévale les escaliers pour aller répondre. Sauf que ce n'est pas le téléphone qui m'attend mais quelqu'un à la porte. Quentin, évidemment.

Gros instant de panique. Je l'évite depuis quatre jours maintenant : j'ai trop honte. Je ne réponds à aucun de ses appels - très nombreux - ni à aucun de ses SMS - très nombreux aussi. Hier, ce fourbe m'a contactée via Messenger. Du coup, il pouvait voir que j'avais lu son message. Comme une idiote, je ne m'étais pas méfiée... J'ai déconnecté mon portable, ai mis en quarantaine mon ordi et ai fait main basse sur le Nutella. Enfin, j'ai essayé mais papa qui allait partir pour Londres - histoire de boulot -m'a stoppée dans mon élan : « On l'a fini hier, mon chou. ». Bref, j'étais orpheline de Nutella, d'internet et en grande détresse affective. Et là, pour m'achever, il se pointe chez moi.

AAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH !!!

Roxane, qui a donc ouvert et qui sait très bien dans quelle panade je suis, me lance un regard d'excuse style « Je savais pas que c'était lui, sinon j'aurais pas ouvert ! ». Roxane ne regarde jamais par le judas avant d'ouvrir la porte. Un jour, il valui arriver malheur et je pourrais dire : « Je te l'avais dit ! ». Bon, trêve de plaisanteries, retournons à nos moutons, à Quentin.

Donc, je suis pétrifiée dans les escaliers, Roxane m'a lâchement abandonnée et il sait que je suis là parce que j'ai légèrement déboulé dans le hall il y a deux minutes avant de trouver refuge ici. Je sens le courant d'air venant de la porte ouverte et je vois son ombre s'étaler sur le sol jusqu'à mes pieds...

«Lou ? lance-t-il alors.

-Je ne suis pas là ! je couine.

Il rit. D'un rire gêné. Je vous en prie, aidez-moi à me sortir decette situation !!!!!!!!!!!!

-Est-ce que je t'ai fait quelque chose de mal l'autre jour ?

Son ombre s'avance d'un pas dans le hall. S'il s'approche plus, je pars en courant.

-Lou ? appelle-t-il une seconde fois parce que je ne réponds pas.

-Non, tu n'as rien fait. C'est juste moi... Toujours moi....

L'ombre fait encore un pas. Ok, prendre une grande inspiration, s'avancer dans hall... ALERTE MAXIMALE : JE SUIS ENCORE EN PYJAMA !!!!!!!!!! Oh mon dieu, oh mon dieu, oh mon dieu !!!!

-Lou ?

-Je... j'arrive ! Une minute ! Tu... Juste assieds-toi dans le salon ! Je reviens !

Je crois que je n'ai jamais monté aussi vite des escaliers de ma vie. Je m'habille en un éclair et la seconde d'après, je suis dans le salon et Quentin est là aussi, l'air aussi gêné que moi et ça me rassure tellement que j'éclate de rire. Alors il rit aussi et je lui propose de sortir en ville parce que je ne veux pas qu'Arthur, Aliénor ou Roxane ne vienne se taper l'incruste et tout gâcher.

Voilà, on est rue Sainte Catherine, à se réfugier dans les magasins, lorsqu'il me parle de la fête :

«Hé, tu fais quoi pour Halloween ?

Le Journal des Quatre IndécisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant