Lou-04/10

4 2 0
                                    

Samedi 4 octobre

Lou

Humeur du jour : euh…

Bon, déjà : est-ce qu’une journée peut réellement bien commencer par un réveil à six heure du mat’ ? La réponse est : je ne sais pas. En fait, je me pose cette question depuis que papa nous a déposées sur le quai et que nous – Aliénor, son copain, ses potes et moi – sommes montés dans le train. D’ailleurs, en parlant de ça : merci Aliénor pour m’avoir laisser seule dans ce BIP de train !

Maintenant je me morfonds, abandonnée et coincée entre la fenêtre et un mec aux jambes trop longues qui prend toute la place. Là, tout de suite maintenant, je regrette VRAIMENT d’avoir accepté de jouer les chaperons. Surtout qu’Axel et ses potes avaient l’air hyper heureux de se retrouver avec une seconde au sexe indéfini – je dis ça parce que y a un con (John je crois) qui m’a demandé « T’es une fille ou un garçon ? ». Tout ça pour dire que la journée s’annonce mal. De plus, on est un nombre impair ; ils sont six dans la bande à Axel : quatre mecs – avec Axel-, deux filles – en comptant Aliénor. Alors devinez qui va se taper tous les manèges toute seule ?

Le train entre en gare. Il va falloir descendre. Bon, allez, arrête de désespérer – ça donne des rides dixit maman –, prend ta patience à deux mains et affronte cette journée avec le sourire !

***

22 heures : retour dans le train de retour.

La journée a été éprouvante. D’abord, on a dû prendre le métro. Comme la charmante tante d'Axel avait appris que je venais, elle s'était décommandée, prétextant que j'étais tout a fait apte à gérer les petits. Et puis, comme il n’y a pas de métro à Bordeaux et que les membres de la bande à Axel ne sont venus qu’une ou deux fois à Paris, ça a pas été de la tarte. Je ne suis pas très douée en orientation mais si je n’avais pas été là, jamais ils ne seraient arrivés à Disney. J’ai demandé mon chemin à la première personne venue – soit mon ancien voisin de train. Il m’a indiqué la station de métro la plus proche et j’y ai conduit le reste du groupe. Après, on s’est assis dans le RER, direction « Marne-la-Vallée, Chessy ». Arrivés entiers à Disney – ô miracle – on a eu un moment de flippe : Axel ne trouvait pas les billets ! Moi, j’avais le mien puisque je n’étais pas invitée et que ça avait été aux parents de le payer. Après cinq minutes de stress, les billets sont réapparus et on a pu entrer.

Il était dix heures, tout allait bien. Miracle. On s’est planté au milieu du parc, aux pieds du château, et on a débattu pour savoir quelle attraction on ferait en premier. Le Train de la mine a gagné. Evidemment, il y avait déjà la queue – venir un samedi à Disney, c’est risqué – alors j’ai proposé qu’on aille chercher des fastpass pour la prochaine attraction. Personne ne m’a écoutée. Aliénor roucoulait avec Axel pendant que John, les deux autres mecs et la deuxième fille s’amusaient à faire les cow-boys. J’ai pris sur moi, suis passée à l’arrière du groupe et ai enfoncé mes écouteurs dans mes oreilles. Quarante-cinq minutes plus tard, on embarquait dans les wagons – moi toute seule, évidemment. Bon là, pour un instant, ma mauvaise humeur s’est envolée : le Train de la mine reste génial. Ensuite, ça s’est gâté : tout le monde voulait aller à Space Mountain donc on y est allé. Une heure et demi de queue. J’ai dit « Niet », on m’a dit que mon avis n’importait pas, un bébé s’est mis à pleurer quelque part et j’ai vu rouge.

Oui, j’aurais pu montrer un peu plus de patience mais non, j’allais pas me taper une heure et demi de queue ! Surtout pas avec une bande de cinquièmes immatures. Je les ai donc plantés là et suis sortie du parc pour aller me chercher un fast pass pour Rock’n’roll. Ensuite, je suis allée au Labyrinthe d’Alice – où y a jamais personne – et puis j’ai fait un peu la queue aux Tasses folles. J’ai pris sur moi pour faire la queue à la Maison hantée, mais bon ça valait le coup.

Mon ticket avait un problème : il fallait qu’on me passe les fastpass manuellement. J’en ai donc profité pour en prendre plusieurs même si c’est interdit : j’en ai pris pour Space Mountain, le Train de la Mine et Indiana Jones. J’ai croisé une ou deux fois Aliénor et les autres mais on ne s’est pas parlé. Enfin si : Aliénor m’a dit qu’on devait se retrouver vers 14 heures, devant le bateau pirate pour aller manger. J’ai fait des loopings à Indiana Jones et suis allée au rendez-vous. Après mon départ, ils avaient fait Space Mountain et Buzz. Et c’est tout. Quand Aliénor a daigné me demander ce que j’avais fait, ils sont restés muets. Bon, ça va, j’ai juste fait trois attractions de plus qu’eux !

On a mangé nos sandwichs en silence – enfin pour moi – et puis on a établi le programme de la journée. Ce coup-ci, mon avis comptait. Sauf que je les ai envoyés balader : j’avais mes fast pass pour Space Mountain et Rock’n’roll et j’allai les utiliser. Je les ai donc plantés là et suis allée faire mon premier manège de l’aprèm.

Comme d’hab’, je m’y suis éclatée et c’est de bonne humeur que je suis allée à Rock’n’roll. En arrivant là-bas, j’ai vu Aliénor et sa bande. Ils faisaient la queue. Avec des tronches de désespérés. Trop drôle. Je leur ai souri, trop contente de cette revanche, et me suis engouffrée dans l’accès des fast pass. Quand je suis ressortie, complétement euphorique, ils n’avaient pas beaucoup avancé !

Je me suis prise un milkshake à un stand à côté et les ai attendus. Au bout d’une demi-heure, ils ont disparu par la porte. Je m’ennuyais. Le milkshake touchait à sa fin, il faisait chaud et j’étais debout. Je suis allée du côté de Ratatouille, la toute nouvelle attraction : trop de queue, même aux fast pass. J’ai jeté un coup d’œil à Nemo : ouh là… Du coup, je suis sortie de ce parc pour aller à Pirates des Caraïbes : 20 minutes de queue. Ça se tente. Le temps de faire le manège et de revenir à Rock’n’roll, ils n’étaient pas encore sortis. Je n’avais plus de milkshake, il faisait toujours aussi chaud et je ne trouvais pas de siège.

Génial. Je me suis trouvée un coin d’ombre, ai posé mes fesses à même le sol, enfilé mes lunettes de soleil et regardé les passants. Une demi-heure a encore passé. Ils ne revenaient pas. En tendant l’oreille, j’ai entendu qu’il y avait eu un problème : le manège était bloqué. Là, j’ai eu très peur. Et s’il était arrivé quelque chose à Aliénor ? J’étais censée être avec elle, la surveiller, la remettre dans le droit chemin… J’aurais dû la forcer à rester avec moi, je n’aurais pas dû la laisser seule… De fil en aiguille, j’en suis venue à penser au nouveau bébé qui arrive, à la manière dont je parle de lui depuis le début : non, je n’en veux pas mais il reste de la famille. Elle reste ma petite sœur. Une de plus. Et alors ? Je me suis très bien débrouillée avec les trois autres, j’ai l’expérience suffisante pour une quatrième. Du bébé, j’en suis arrivée à Roxane et à ce Noah. Ma sœur a un don pour se mettre dans des situations impossibles et je ne sens pas ce mec. Il est bizarre… Arthur ne va pas bien en ce moment. Il devient fragile : il a laissé une fille lui tourner la tête. Jamais ce ne serait arrivé à Paris. Point positif : cette Ophélie a l’air très sympa. C’est la fille parfaite pour mon petit frère. Vivement qu’il s’en rende compte.

J’en étais à déprimer complétement lorsque j’ai entendu des éclats de voix joyeux : Aliénor me fonçait dessus en riant. D’après ses dires, rester coincé dans un manège, c’était grisant. Je m’en suis voulue de mettre inquiétée.
A la suite de ça, je ne les ai plus lâchés. Je les ai emmenés à Pirate des Caraïbes. On a fait Small world aussi puis on est retourné à Rock’n’roll. Après la Maison hantée, j’ai sonné l’heure du départ. Notre train était à 22 heures et on avait une heure de trajet jusqu’à la gare. Ça a râlé, trainé des pieds mais j’ai réussi à tous les amener jusqu’au train – et à temps.

Bref, c’était une chouette journée ou j’ai pu retrouver les joies de la vie parisienne comme le métro – oui, je suis métrophile – et passer du temps avec Aliénor. En réalité, ses amis ne sont pas si chiants que ça et Axel est sympa. Je lui décerne donc un trophée pour son anniv’ d’enfer.

***

01h00 du mat’ : arrivée en gare.
Papa est là. La fatigue aussi.

Le Journal des Quatre IndécisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant