Dimanche 2 Novembre
Roxane
Salut personne !!
Dois-je vraiment vous parler de la soirée... ? Vraiment ? Bon d'accord, mais je résume !
Par où commencer ? Mon incapacité à agir normalement ? Ou bien ma capacité à tout foirer ?
En gros, puisque je refuse de m'épancher, ça a donné ça : Noah m'a invitée à une soirée d'halloween pour se faire pardonner, jusque-là tout va bien. On arrive détendu à la soirée, sur le chemin on s'était « rapproché » (de toute façon ma capacité à dire non est toute relative) donc on était tranquille. Et puis j'ai commencé à boire... Pourquoi ? Peut-être parce que ça faisait longtemps, que j'étais stressée pour le volley, que je voulais impressionner Noah... C'est là que c'est carrément mal parti parce que : primo je n'ai impressionné personne et j'ai désespéré tout le monde... Et secundo, ce qui me perturbe le plus : je ne me souviens de presque rien... J'ai des flashs du début de la soirée et rapidement de Noah qui me gueulait dessus et de mes sœurs qui me ramenaient... et c'est tout. Mais mes frangins ont rapidement réglé le problème en me faisant un récit, un peu romancé, je suppose, enfin j'espère surtout, de la soirée. Comme quoi, j'avais commencé à monter sur les tables en hurlant « Et on fait tourner les serviettes », que j'avais tenté d'embrasser Carla... C'est quand mon frère m'a dit que j'avais mangé des limaces tout en dansant la macarena sur une jambe que j'ai commencé à douter de la véracité de leurs témoignages...
Bref, en fait, le seul truc qui aurait été cool que je me souvienne c'est pourquoi Noah a rompu avec moi. Oui, ça aussi je l'ai découvert après coup ! C'est quand j'ai reçu un message « C'est finit adieu (même si on a rompu l'autre soir je voulais que tu sois au courant) Noah » que j'ai appris notre rupture... Je ne sais pas trop quoi penser... Il était bizarre... Mais surtout, pourquoi a-t-il rompu maintenant alors qu'il m'avait limite harcelée avant... ? J'ai mis le problème de côté dans la case « à régler plus tard ». Bref, bref, bref, j'avais une gueule de bois le lendemain mais j'ai quand même fait mes valises et j'ai quand même pris le train avec ma sœur et le reste de l'équipe de volley pour Strasbourg.
Arrivée là-bas, en début d'aprem, on est allé se balader dans la ville. C'était vraiment magnifique, un des plus beaux endroits que j'ai jamais visité ! Mais c'est dommage : je n'ai pas trop profité ! J'étais super hyper stressée... J'avais peur de mal jouer, de faire perdre l'équipe, qu'on ne veuille plus jamais que je joue au volley, que... Grosse crise de stress et de paranoïa ! Le dimanche matin, j'avais tellement mal dormi et j'étais tellement sur les nerfs que je faisais les cent pas dans la chambre comme une demeurée, enfin jusqu'à ce que ma sœur, à moitié endormie, me demande d'arrêter. Je me suis alors assise et j'ai commencé à taper du pied par terre. Là, Lou s'est redressée :
«Bon, c'est quoi le problème ?
-Je crois que je stresse pour le volley...
-Oui je crois aussi, deux crises d'angoisse en...
-Trois ! l'ai-je coupée parce que j'étais vraiment sur les nerfs.
-Mais ça va alleeeeeer ! a répondu Lou en se rendormant déjà.
Puisque ma sœur semblait décidée à faire la grasse mat', j'ai opté pour une douche puis un café (dégueulasse) puis pour sortir prendre l'air puis de nouveau pour une douche... Et puis je me suis retrouvée en tenue sur le terrain de volley. Je ne sais pas trop comment je suis arrivée là... Je crois que mon corps a agi sans me consulter. Du coup, je me suis entrainée jusqu'à ce que les filles arrivent. Vu le visage de certaines, je n'étais pas la seule à avoir mal dormi... Le coach nous a briefées. Toujours les mêmes consignes. La capitaine a pris l'échauffement et j'ai suivi sans réfléchir. S'en est suivi les exercices d'attaque en quatre puis en deux et finalement service.
Quand l'arbitre a demandé les capitaines et que le coach nous a regroupées pour nous donner les placements, j'étais en train de prier pour être sur le banc même si dans tous les cas il y avait peu de chance que je joue direct. Mais à mon étonnement, j'ai entendu « Roxanne, en un ». C'est limite si je n'allais pas crier « Comment ? » et lui demander des explications. Mon pic de stress a ré-augmenté et je tremblais presque quand j'ai pris place sur le terrain. J'ai aperçu Lou sur les gradins, déjà prête à hurler pour nous encourager, mais j'étais totalement à l'ouest. C'est alors que l'arbitre a lancé la balle sur notre terrain et que toutes les filles m'ont regardée. J'ai bugué puis, très lentement, mon cerveau a accepté d'analyser la situation. La capitaine avait gagné le service et j'étais en un : c'était donc à moi de servir. J'ai récupéré la balle et me suis placée. L'arbitre a sifflé le service et j'ai tapé dans la balle. Evidemment, je l'ai raté. J'étais limite en train de me suicider mentalement mais les filles sont venues me taper dans la main en me disant que ce n'était pas grave et qu'on passait au point suivant. Nous n'étions plus à l'entrainement mais en match. Soudées pour gagner. Je me suis concentrée. Les premiers points, j'étais un peu perdue mais assez vite les réflexes sont revenus, l'adrénaline est montée et le stress a disparu. Et sincèrement j'ai plutôt bien joué. Je me suis bien débrouillée en réception et j'ai fait une ou deux belles attaques. J'ai fait deux sets entiers dans tous le match (qui a duré cinq sets) ce qui en soit, pour mon niveau, était plutôt exceptionnel et... ON A GAGNEE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Après, on est allé boire un coup avec les autres joueuses et j'ai parlé avec quelques-unes. Je crois que j'avais été totalement parano en croyant qu'elles ne m'aimaient pas et que je les énervais.
Quand on est rentrée sur Bordeaux avec Lou, j'étais aux anges.
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Le Journal des Quatre Indécis
Teen Fiction4 ados. 4 journaux. 1 existence commune. Chacun son point de vue sur leur petite vie tranquille : école, collège, lycée, disputes, rabibochages... Tout un train-train bien réglé soudain bouleversé par une arrivée inattendue qui fait l'effet d'une...