Le Journal des Quatre Indécis

Arthur - 14/10

Mardi 14 octobre

Arthur

Salut à tous mes fans !

Je suis en vacances dans trois jours ! Le vendredi 17 octobre au soir. D’après ce que j’ai lu, je suis le seul à m’en préoccuper. Aliénor est obsédée par Axel, Lou par Sophie et je cite, « monsieur je mate » - entre nous, il était grand temps. Quant à Roxane, elle est à fond sur Tristan et Noah. D’après son journal intime, elle a des problèmes. Enfin moi, si je dois choisir entre un mec qui prends des photos – je ne dirais pas à quelle sorte de photographie je pense ou on me traiterait d’obsédé – et un autre qui part voir son père et qui me brise le cœur rien que pour ça… Je choisis le premier !

Mais revenons aux vacances. Pendant celles de la Toussaint, il y a Halloween. Je ne vous apprends rien, j’espère. Bref, pendant le week-end, maman m’a demandé si ça me ferait plaisir d’inviter ma classe pour faire une fête. Voilà ce que j’aurai voulu lui répondre : « Non, mais t’es conne ou quoi ? Personne ne m’aime dans ma classe et puis une fête avec toi et papa, c’est pas une fête ! Laisse-moi tranquille et occupe-toi de ton cinquième gosse ! » (Et oui parce que la pilule n’est toujours pas passée et parce que c’est la vérité.) Au final, j’ai répondu : « Non, c’est bon maman. Et puis si tu t’occupais plus de ton fils, tu saurais qu’il n’a pas d’amis. Et puis… Laisse-moi tranquille et… » La fin de la phrase et morte avant d’avoir franchi mes lèvres. Papa venait d’entrer dans la cuisine et vu la tête qu’il faisait, ce que je venais de dire ne lui plaisait pas.
« Arthur…, a-t-il commencé.
- Oui, papa ?
- Tu as vu comment tu parles à ta mère ?
- C’est bon, John, je me…
- Non, Véronique, ce n’est pas bon ! Tu te laisses marcher sur les pieds. »

Là, j’ai deviné que ça allait partir en cacahouète. J’ai marché à reculons jusqu’à la porte et je suis parti en courant, direction la chambre d’Aliénor. J’ai ouvert sa porte, sans toquer mais je m’en moquais, et je lui ai lancé : « Les parents vont s’engueuler ! ». J’ai tout de suite regretté mon geste. Avant les grandes vacances, on se prévenait toujours en cas de conflits parentaux. Ensuite, elle se mettait à pleurer et je l’amenais voir Lou. Surtout pas Roxane parce que sinon, on ne s’en sortait pas. Et quand ça commençait, Roxane arrivait en pleurs et s’étonnait (à chaque fois !) qu’on soit déjà au courant.

Mais ça, c’était avant. Avant que ma petite sœur me trahisse. Une autre pilule qui ne veut pas passer. Alors, j’ai refermé la porte et je suis allé dans ma chambre. J’ai failli pleurer. Mais je ne l’ai pas fait. Au lieu de ça, j’ai décidé de remuer le couteau dans une autre plaie, à une autre personne : Roxane. Je sais, c’est sûrement elle qui a le plus de problèmes juste après moi en ce moment, mais ce week-end, je ne le savais pas encore.
Alors, j’ai récupéré les pages que j’avais déchirées du journal d’Antoine, bien décidé à les montrer à ma grande sœur. (Je ne vais pas les réécrire, alors, rendez-vous au vendredi 12 septembre.) Je suis monté dans sa chambre mais elle n’était pas là. Alors, j’ai abandonné. Du coup, je lui donne les deux qui la concerne ce soir. Lou aussi aura droit à celles où Antoine parle d’elle.

Changeons de sujet. Parlons du collège. Ce que j’ai dit à ma mère est faux. Je n’ai pas « pas d’amis ». Au contraire. Maintenant, j’ai deux nouveaux « potes ». Ils s’appellent Basil et Gabriel. Le premier est grand, le second est de taille moyenne. L’un est brun aux yeux bleu pâle, l’autre est roux aux yeux marrons très foncés. Ils ont l’air très proches.
Ils sont venus me voir hier. Et depuis, ils restent avec moi. Ils m’ont dit qu’eux aussi étaient « rejetés de la société » et j’ai pas vraiment compris à quoi ils faisaient allusion. Avec eux, j’ai parlé de tout et n’importe quoi. Je connais pratiquement toute leur vie. Basil est fils unique et ne vit qu’avec son père vu que sa mère est morte. Gabriel a un grand frère et une petite sœur. Ses parents sont divorcés, il ne vit qu’avec sa mère. Et ils connaissent pratiquement tout de la mienne (de vie).

Mais le sujet qu’on a le plus abordé est celui des filles. Enfin, il y a que moi qui en parlait. Basil et Gabriel ne faisaient qu’acquiescer.
La dernière fois que j’ai écrit, je parlais de Mégane, sans en préciser le nom. J’avais dit que j’allais lui demande de sortir avec moi, hier, mais je me suis dégonflé. Mais bon, c’est décidé, demain je me jette à l’eau.

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PS : Matéo semble avoir oublié Ophélie, ou alors, il a vu qu’elle ne m’intéresse pas.