Lou-06/08

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Jeudi 6 août

Lou

Humeur du jour : très fort ressenti d’injustice.

Premier point : je tiens à remercier Roxane pour avoir eu l’idée du siècle. Bon bien sûr, je ne dis pas que j’ai été irréprochable sur ce coup-là mais je ne l’ai accompagnée que pour limiter la casse !
Enfin franchement, Roxane : tu peux m’expliquer en quoi sortir en boite est une technique de drague ?!! Surtout quand tu y vas avec le type le plus coincé de la Terre ?! En quoi le fait qu’il te voit complétement bourrée améliore tes chances de sortir avec lui ?! En plus, on part dans quelques jours alors que tu sortes ou non avec Tristan ne change pas grand-chose…

Bref, j’hérite encore du rôle de la grande sœur rabat-joie. J’aime pas ça mais il faut bien que quelqu’un s’y colle. Et puis Roxane est trop occupée à cuver sa fin de gueule de bois.

Deuxième point : je trouve les punitions des parents un peu – voire carrément trop – extrêmes. Qu’ils punissent Roxane, je peux comprendre (après tout c’était elle le cerveau de ce plan foireux ! Quand c’est moi qui planifie, on n’a pas ce genre de problèmes !) mais de là à sanctionner Arthur – oui vous ne rêvez pas chères frangines : je suis bien en train de le soutenir – qui pour le coup a rien fait, je dis non !

J’aurais aimé en toucher deux mots à maman. D’habitude j’arrive toujours à négocier un allégement de peine. Elle sait très bien que si j’avais pas été en boite avec Roxane, ça aurait été pire.
D’ailleurs, je m’y suis bien emmerdée à cette foutue boite de nuit ! Roxane et Tristan buvaient verres sur verres ou se roulaient des pelles toutes les cinq secondes pendant que je réfléchissais à comment on allait expliquer sa gueule de bois le lendemain.

Après, je les ai paumés sur la piste de danse. L’enfer. J’ai tenté de me frayer un chemin parmi les danseurs mais ils étaient tous trop collés les uns aux autres ! Au bout d’un moment, j’ai arrêté de lutter contre cette mer de corps qui m’entourait et je suis restée plantée en plein milieu de la piste. C’était évidemment pas une bonne idée et j’ai manqué de mourir écrasée par tous ces dingues qui dansaient !

Après cet épisode assez fâcheux, j’ai entrepris de rejoindre ma place, bien à l’abri derrière une table. Ç’a pas été de la tarte mais j’ai réussi. Devinez qui y était tranquillement assis en sirotant un énième verre ? Tristan et Roxane bien sûr !! J’avoue que j’ai jamais eu aussi envie de tuer ma sœur que ce jour-là.

A ce moment, comme j’étais à bout de nerfs, j’ai décrété qu’il était l’heure de rentrer. Les deux bourrés ont un peu protesté mais bon, ils étaient ivres donc ça a été hyper simple de les convaincre de partir.

Le plus dur a été de retourner au camping. Tristan enchainait rot sur rot et Roxane chantait « Il était un petit navire, qui n’avait ja-jamais navigué ! Ohé, ohé ! »,  complétement faux et super fort évidemment. Les gens nous regardaient de travers et je pense que je n’ai jamais eu aussi peur de ma vie de croiser la police. Il a bien fallu passer devant l’accueil pour rejoindre nos tentes et heureusement que le concierge dormait – et que les ivrognes ne l’ont pas réveillé avec leurs beuglements !

Après, Arthur a très bien raconté la manière si discrète dont Roxane et moi sommes arrivées à notre emplacement.

Bref, je tiens absolument à décerner le trophée du plan le plus foireux, le plus débile et le moins intelligent de l’Univers à ma sœur chérie, j’ai dénommé : ROXANE !

Le Journal des Quatre IndécisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant