Aliénor-11/10

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Samedi 11 octobre

Aliénor

Cher Journal,

Je n’ai jamais autant été mal à l’aise de ma vie : aujourd’hui a été une catastrophe !

On jouait tous au volley dans le jardin : Arthur râlait, Lou disait toutes les trente secondes que son devoir de physique-chimie n’allait pas se faire tout seul et qu’il allait falloir qu’elle arrête (mais elle dit ça parce qu’elle est nulle au volley) et Roxane jouait comme une pro. Moi, je me débrouillais assez pour rattraper quelques-uns de ses smatchs.

A un moment, elle a fait un smatch si fort que la balle est passée tout droit chez les voisins : direct chez Axel. On a entendu un cri aigu qui provenait de son jardin et un bruit de vaisselle cassée. Quelques minutes plus tard, on sonnait à la porte. Maman est allée ouvrir : une femme blonde, un homme moustachu, Axel et une jeune fille tenant notre balle sont entrés. C’est la dame qui a pris la parole en premier :
« Non, mais ça va pas ?! Votre balle a ruiné notre repas et je ne vous parle même pas de la vaisselle ! Qui a lancé cette balle ?!
On s’est tous regardé mais personne n’a craché le morceau. Maman avait l’air exaspéré.
- On se calme, a-t-elle fait à la dame sur le ton qu’elle prenait quand on avait six et trois ans, Arthur et moi, et qu’on se disputait. Pouvez-vous m’expliquer un peu plus clairement ce qu’il s’est passé ?
- Vos enfants ont fichu mon repas en l’air avec leur stupide balle ! Si vous voyiez dans quel état est ma vaisselle… C’était celle de ma grand-mère ! a répondu la dame à maman.

A cet instant, Arthur a eu la mauvaise idée de rigoler.
- On peut savoir ce qui vous fait rire jeune homme ? a demandé agressivement l’homme moustachu.
- Rien désolé…, a fait Arthur en baissant la tête mais en souriant toujours.
- Vous êtes un petit insolant ! l’a coupé la femme, Non mais, c’est même à se demander si on vous a un jour éduqué !

La fureur de maman a été si grande que j’ai voulu disparaitre, ou au moins, m’enterrer six pieds sous terre. Elle s’est énervée toute seule contre les parents d’Axel. C’était assez gênant et à un moment, j’ai craqué.
- Stop ! ai-je soufflé.
Au début, je pensais que j’avais parlé dans ma barbe et que personne ne m’avait entendue mais tout le monde s’est arrêté. Je ne savais que j’étais aussi autoritaire….
- Je suis désolée. C’est moi qui ai envoyé la balle.
J’avais si chaud (je crois que c’est parce que j’avais rougis) que je suis partie dans la cuisine me chercher un verre d’eau pour le boire. Je serais bien restée là mais j’ai entendue maman me rappeler. La mère d’Axel était rouge elle aussi mais de colère, je crois.
- Tu sais quoi ? m’a-t-elle lancé, Le fait que tu t’excuses ne change rien ! Je vais quand même porter plainte !
- Contre une balle ? n’ai-je pas pu m’empêcher de m’étonner. 
- Horrible petite fille ! Tu fais aussi peine à voir que ton malpoli de frère !

J’ai réagi sans prendre le temps de réfléchir : je lui ai lancé l’eau du verre que je tenais à la figure.
- Maintenant, il n’y as pas que moi qui fasse peine à voir ! Votre maquillage est aussi raté que votre repas !

J’ai tourné les talons et ai monté les escaliers suivie de mes sœurs et d’Arthur. Je ne vous raconte même pas comment cette imbécile s’est énervée.

Bien sûr, je n’ai reçu aucun sms d’Axel de la journée.

Le Journal des Quatre IndécisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant