Vendredi 24 octobre
Lou
Humeur du jour : je n'ose pas l'avouer...
Hier, en plein milieu de la nuit, on est rentré sur Bordeaux. Après deux vols éprouvants – et oui, Munich-Bordeaux ça existe pas, il faut faire une escale à Paris –, on était de nouveau à la maison. Ah, les lits confortables ! Ah les volets qui ne laisse pas passer la lumière ! Ah le silence de la ville – et de notre quartier morne ! Bref, vous l'avez compris : je suis contente de rentrer. Même si j'ai été tentée de rester à Paris et de ne pas prendre l'avion Paris-Bordeaux. Non pas que cette dernière ville me manque... mais presque....
Seule ombre au tableau : Quentin. Comment ai-je pu lui balancer que je revenais hier ? Et comment ai-je pu accepter d'aller au ciné avec lui ?! Ahhhhhhhhhhh ! Si je ne me surveille pas un peu plus, je vais aussi finir par accepter d'aller en ville après-demain avec lui.
11 heures. Je me lève, descend dans la cuisine pour petit déjeuner. Roxane et maman sont en grande conversation : le lit du bébé, c'est Ikea ou pas ? Les murs orange, on laisse ou on change au final ? J'attrape un bol et un paquet de céréales et fuis vers le jardin avant qu'on ait le temps de me demander mon avis. Là, je rouvre mon journal et écrit ces quelques mots.
14 heures. Papa nous prépare des pâtes. Je me demande ce que je vais bien pouvoir mettre ce soir.
15 heures. J'élabore une excuse à servir aux parents pour justifier que je sorte ce soir. Mon choix s'est arrêté sur un jean et un t-shirt large. S'il me trouve repoussante, il arrêtera peut-être de me tourmenter ?
16 heures. Excuse trouvée : Anna m'a invitée au ciné. Oui, j'ai mis une heure à inventer ça. Mais j'avais plein d'autres choses en tête ! Comme... comme... Non, en fait, c'est juste que Roxane m'a fait remarquer que le t-shirt, pour aller voir Anna, c'était pas génial. Il valait mieux que je mette une robe. Du coup, j'ai douté.
17 heures. Maman a dit oui. Seule condition : que j'envoie un sms quand je serai là-bas et quand le film sera terminé. Ah, oui, il faut aussi que je l'invite un de ces quatre : « J'aimerais bien la connaitre cette Anna, moi. » qu'elle m'a dit. Est-ce qu'elle aussi, elle se doute de quelque chose ? Bon, en tout cas, ma tenue est fin prête : robe et collants.
18 heures. Roxane a mis un véto pour les collants bleus. J'ai donc décidé d'y aller à poil. Non, en vrai, je suis repartie sur le t-shirt large et le jean. C'est une valeur sûre. Roxane était d'accord. Je commence à grave stresser. Ça fait presque une semaine que je l'ai pas vu... En fait, ça on s'en fout. Le truc affreux, ce serait qu'on trouve rien à se dire...
19 heures. Il a fallu que j'y aille. J'ai revérifié trois fois que j'avais tout – c'est-à-dire mon téléphone, mon porte-monnaie, mes clés... - et je suis sortie chercher mon vélo dans le garage. Evidemment, j'ai galéré et ai manqué de laisser cet imbécile de vélo en plan pour y aller en bus. Mais il était trop tard pour changer d'avis, alors je suis allée jusqu'au bout de mon entreprise et ai réussi à sortir du garage avec le maudit vélo. J'ai quand même été prise d'un dernier doute : et si ma tenue n'allait pas ? Une mini crise de panique s'en est suivie. Je me suis secouée mentalement et à la place, j'ai pris mon courage à deux mains, enfourché mon vélo, démarré sans me retrouver par terre et suis partie comme une flèche... pour m'arrêter au feu rouge juste devant la maison.
19h20. Je me suis dégueulassée les mains en accrochant mon vélo. Je n'avais pas de mouchoir. J'ai avancé jusqu'à l'entrée du ciné mais je ne l'ai pas vu. J'allais l'appeler au moment où il m'a fait un signe. Je lui ai souri de travers parce que ça ne m'aurait pas gêner de faire le pied de grue un peu plus longtemps pour récupérer de ma course à vélo – la sueur vous savez... et puis la respiration sifflante.... Il s'est approché et m'a tendue une place de ciné. Là, j'ai tiqué. Non mais, depuis quand il osait me payer ma place deciné ?! Et puis en plus, il était mieux habillé que moi...
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Le Journal des Quatre Indécis
Teen Fiction4 ados. 4 journaux. 1 existence commune. Chacun son point de vue sur leur petite vie tranquille : école, collège, lycée, disputes, rabibochages... Tout un train-train bien réglé soudain bouleversé par une arrivée inattendue qui fait l'effet d'une...