Aliénor - 24/11

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Lundi 24 novembre

Aliénor

Cher Journal,

Hier, c'était mon anniversaire et même si papa m'a achevée avec ses livres classiques, j'ai passé une bonne journée. Je me suis réconciliée avec tout le monde. Et je tiens à dire que j'ai aussi besoin de petites vengeances comme celles-ci, n'est-ce pas Arthur, pour m'affirmer. Depuis jeudi, tout le monde est réellement consigné à la maison : pas de rencard, pas de sortie. Papa va même jusqu'à nous border le soir. Il a aussi vérifié nos emplois du temps. Il dit que si on veut voir des amis, on le fait à l'école. Lou et Arthur font la tête mais, en revanche, cela n'a pas l'air de trop gêner Roxane.

Justement, aujourd'hui, j'ai trouvé un Tristan dans la chambre de Roxane mais laissez-moi vous rejouer la scène :

Je venais rentrer de cours et je voulais empreinter des ciseaux dans la chambre de Roxane. Je suis donc rentrée et là, j'ai vu deux personnes très très très proches s'écarter brusquement. Roxane s'est mise à hurler très fort : « Aliénor, j'avais dit qu'on frappait avant d'entrer !! Mais reste pas là, débarrasse le plancher !! » . Ses yeux me lançaient des éclairs alors je ne me suis pas faite prier. J'ai quitté la pièce en fermant la porte. Ayant entendu les cris, Lou est sortie de sa chambre et est entrée également sans frapper. Elle a refermé subitement la porte et s'est exclamée : « Désolée ! Je savais pas ! » puis elle s'est laissée aller à sourire. Mais tout cela ne serait pas marrant, si, au moment de partir pour Tristan, Arthur ne s'était pas pointé dans le salon où le petit ami de Roxane mettait ses chaussures. Je lui avais bien sûr raconter l'épisode gênant de la porte.

« Eh ! Dis Tristan, elle est pas très confortable la chambre de Roxane : même sur le lit, il y a des objets ! Pour s'allonger, c'est pas très...

-Arthur, tu as retrouvé la force de parler ? Je croyais que pleurer comme une madeleine t'avait vidé de tes forces...

Roxane venait d'apparaitre. Arthur est devenu tout rouge et a quitté la pièce non sans lancer un « Je te hais Roxane ! ». Celle-ci a fait semblant de ne pas entendre et s'est isolée dans le jardin, moi sur les talons.

-Tu nous en veux ? ai-je demandé.

-Non.

-Tu m'en veux à moi ?

-Non plus.

Elle m'a souri.

-Tu sais Aliénor, je te comprends : tu te sens un peu seule.

Bien sûr que je me sentais seule, mais j'avais toujours trouvé une solution pour surmonter cette solitude.

-Axel, tu le revois ? m'a-t-elle alors demandé.

La vérité, c'est que je ne l'ai pas revu. Je l'évite et il m'évite, ce qui nous arrange tous les deux. J'ai entendu qu'il sortait avec une autre fille. Ça m'a mise en colère quelques minutes puis j'ai abandonné : il n'en valait pas la peine. Mais pour répondre à Roxane, je me suis contentée d'un :

-Non.

Elle m'a fait remarquer que c'était dommage et a changé de sujet :

-Le psy un peu barjo m'a donné une sorte de devoir.

Je précise qu'elle était allée le voir juste avant de ramener Tristan à la maison.

-Il faut que je dise à un membre de ma famile que je l'aime. Alors voilà : je t'aime Aliénor. »

Elle m'a souri et j'ai souri. Notre conversation s'est terminée là-dessus. C'était agréable de s'entendre dire ça. Ça faisait même un bien exceptionnel.

Alors je vous aime, je vous aime ! Tous. Un petit conseil : dites-le, ensuite vous vous sentirez bien et la personne en face de vous aussi !

Le Journal des Quatre IndécisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant