Lou - 29/11

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Bonjour, bonsoir, tout le monde. Voilà, on entre dans la dernière phase de cette histoire, et vous allez vite vous rendre compte du pourquoi. C'est le dernier chapitre de Lou, comme le seront les suivants pour ses soeurs et son frère, alors profitez-en ! Sur ce bonne lecture.

***

Samedi 29 novembre

Lou

Humeur du jour : stressée.

Hier, j'ai à peine réussi à me concentrer. On était vendredi, j'avais deux heures de maths, suivies de deux heures de français et je n'arrivais pas à imprimer ce que les profs racontaient. Et pour cause : le soir même, je devais aller chez Quentin, là où ses paretns et sa petite sœur nous attendaient. J'ai eu l'estomac noué toute la journée et à midi, je n'ai rien pu avaler.

A la sortie des cours, Quentin m'attendait devant le lycée. Il m'a pris la main et m'a demandé :

« Ça va ? Pas trop stressée ?

Je n'ai pas trouvé la force de nier alors j'ai répondu :

-Oh si ! et tu ne peux pas imaginer à quel point... On devrait reporter ça à la prochaine fois, ou même annuler tout court !

-Ah non ! Lou, ça fait un mois qu'on sort ensemble ! Mesparents meurent d'envie de te rencontrer !

-Mais si ils se rendent compte que je suis bizarre ? Et si ils me prennent pour une folle ?

-Personne ne te prendra pour une folle. Et tant pis s'ils te trouvent bizarre... Moi, c'est ce qui m'a attiré chez toi !

-Attends, tu me trouves bizarre ? me suis-je exclamée, oubliant mon stress.

Quentin a paru perdu et s'est mis à balbutier :

-Non, enfin... tu... je...

-Bon, on peut pas rencontrer tes parents alors qu'on traverse une telle crise...

-Quelle crise ?

-Ben, on s'engueule là, non ?

-Non !

-Ah bon, je croyais...

-Bien essayé mais non, on annule rien ! Tu vas rencontrer ma famille aujourd'hui. Tu verras, ils sont adorables et surtout ma petite sœur.

-Pour ce qui est de ta petite sœur, je m'en fais pas trop... Tu sais j'en ai trois, bientôt quatre.

-Tu comptes Artur dans les quatre ?

-Rohhhh... Tu as compris ce que je voulais dire...

-Mouais... On est arrivé.

On avait marché tout en parlant et maintenant, on se trouvait devant une grande porte bleue. J'ai inspiré profondément. J'étais morte de stress.

-Ça va aller, m'a soufflé Quentin en se rapprochant de moi.

-Non, ça ne va pas aller. Je vais dégoûter tes parents des filles ! Une fois qu'ils m'auront vue, ils souhaiteront de toutes leurs forces que tu deviennes homosexuel !

-J'en doute, a-t-il ri en se penchant vers moi. »

J'ai vu le moment où la porte allait s'ouvrir alors que Quentin et moi échangions un baiser passionné. Du coup, je l'ai embrassé rapidemment et lui ai dit d'ouvrir.

Sa maison était agréable, bien arrangée et presque aussi grande que la notre. Il faut dire qu'ils ont trois enfants en moins. Pour clôturer le tour du propriétaire, il m'a emmenée dans sa chambre. A peine ai-je eu le temps de poser les yeux sur le fourbi sans nom qui jonchait le sol que la porte d'entrée a claqué et que j'ai entendu une voix de petite fille crier :

« Elle est où ?! Elle est où ?

J'ai lancé un regard paniqué à Quentin.

-Je lui ai un peu parlé de toi..., s'est-il justifié.

-Un peu ?

Chloé, sept ans, a alors fait irruption dans la chambre. Elle m'a sautée dessus en criant :

-Bonjour la petite amie de Quentin !

-Euh... salut... Chloé.

-Elle connait mon prénom !!! a-t-elle alors hurlé.

Mes tympans saignaient et j'étais au bord de l'asphixie lorsque Quentin m'a enfin libérée de l'emprise de sa sœur.

-On joue à quoi ?! s'est exclamé Chloé alors que Quentin me lançait un regard désolé.

-Je sais pas..., ai-je répondu, toi tu veux jouer à quoi ?

Chloé à pris un air de profonde réflexion et ça m'a rappelé Aliénor au même âge. Au moment où elle semblait avoir enfin trouvé le jeu de ses rêves, une femme est apparu dans l'encadrement de la porte. Je me suis levée précipitemment et ai manqué de flanquer un coup de coude dans l'œil de Quentin.

-C'est la petite amie de Quentin !!!!! m'a présentée Chloé.

-Lou, ai-je précisé en m'avançant vers la femme.

-Caroline, m'a sourit cette dernière.

On s'est fait la bise et Caroline nous a proposé de venir boire quelque chose en-bas. Chloé s'est précipitée dans les escaliers, Quentin et moi, on fermait la marche. Ensuite, on s'est tous retrouvé assis dans le salon, des boissons et un jeu de carte sur la table. Chloé a monopolisé la parole mais c'était aussi bien comme ça. J'ai quand même échangé quelques mots avec sa mère qui jouait avec nous. En fait, j'ai vite oublié mon stress : Chloé était adorable et Caroline trichait sans vergogne tout en redemandant les règles du jeu toutes les 30 secondes. Lorsque le père de Quentin est arrivé, on était tous mort de rire. Il s'appelait Alfred et me paraissait un peu moins détendu que sa femme mais sympa quand même. Il s'est installé à côté de Caroline et on a repris la partie. Vers 18h, mon téléphone a sonné. Aliénor. Le silence est tombé sur la pièce et on a plus entendu que mon téléphone qui faisait « coin coin ». Arthur avait encore changé ma sonnerie.

-Désolée ... ai-je laché, il faut que je réponde. »

Si ça avait été Roxane, papa ou maman, je n'aurais pas répondu, mais là c'était Aliénor. Et Aliénor, même si elle a un téléphone, n'appelle jamais personne. Je suis donc passée dans.la cuisine et ai décroché :

« Aliénor ?

-Lou ! C'est maman ! Ça a commencé !!!!!

-Ça a commencé ? ai-je répété un peu perdue.

-Mais oui ! l'acc...

-L'accouchement ! l'ai-je coupé en me frappant le front du plat de la main.

-Viens vite ! Il y a déjà Roxane et Papa qui viennent d'arriver.

-Ok, ok ! J'arrive ! Dis à Bébé sœur de ne pas sortir tant que je ne suis pas là ! »

J'ai raccroché et suis revenue dans le salon.

« Il faut que j'y aille, ai-je informé la cantonnade, Ma mère est en train d'accoucher.

-Je t'accompagne ! s'est exclamé Quentin en se levant.

-Je vous amène ! ont lancé Caroline et Alfred en même temps.

-Il va y avoir un vrai bébé ? a demandé Chloé. »

Finalement, je suis arrivée à la maternité entourée de la famille de Quentin. On a débarqué tous les cinq dans la salle d'attente où Arthur, Aliénor et Roxane faisaient les cent pas. Roxane m'a sauté dans les bras, Arthur a eu l'air d'en avoir envie aussi et Aliénor m'a appris que papa était avec maman. Je me suis laissée tomber sur le sol du couloir, Arhtur, Roxane et Aliénor d'un côté, Quentin de l'autre, qui m'a pris la main.

Et l'attente a commencé.

Le Journal des Quatre IndécisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant