Vendredi 7 novembre
Arthur
Salut à tous mes fans !
Je ne sais pas trop par où commencer. Il y a l'histoire de maman à l'hôpital, celle de Mégane, de la punition... Du coup, je vais faire jour après jour.
Mardi 4 novembre. A part l'histoire de la voiture et de la lettre, il ne s'est rien passé de spécial.
Et pour rentrer dans le jeu de ma grande sœur, je tiens à lui décerner le trophée de la lâcheté pour m'avoir dénoncé à propos de la voiture. Voilà ce qui s'est passé : Roxane m'entrainait pour le volley après que je l'aies suppliée durant une heure. Et il a fallu que je fasse une passe trop haute et que la balle aille se cogner contre une clé à molette et que cette dernière tombe sur la voiture. Mais pour la lettre, je n'y suis absolument pour rien ! En tout cas, aucune de mes grandes sœurs (Aliénor n'a pas cours le mardi après-midi, ce n'est sûrement pas elle) n'en parle dans son journal.
Mercredi 5 novembre. C'est ce jour qu'il y a eu l'incident Maman. J'imagine que toutes mes sœurs en ont parlé dans leurs journaux mais ma version est différente. En fait, je n'étais pas en pleine forme. C'est moi qui ai demandé à Mégane qu'on soit ensemble, alors c'est elle qui a cassé. Après les cours. Enfin, c'est un peu plus compliqué. Je vous remets dans le contexte :
On est mercredi midi. Je suis puni pour une faute que je n'ai pas commise (la lettre) et je me suis tapé quatre heures de cours les uns plus chiants que les autres. Alors que j'attends Basil et Gabriel, Mégane vient me voir. Elle affiche un de ses sourires suspects. Je regarde par-dessus son épaule. La moitié de la classe nous observe et je sais déjà ce qui m'attend.
« Arthur..., elle commence
-Tu veux me larguer ? je finis.
Ses yeux s'arrondissent d'étonnement et elle hoche la tête.
-Pas la peine, c'est moi qui le fait.
-Quoi ? Attends, tu dois avoir une raison !
-Oh mais j'en ai plus d'une. Premièrement : tu ne m'acceptes pas comme je suis. Je dois changer mes amis, mes habitudes, et bientôt, ça sera au tour de ma famille. Deuxièmement : tu me fuis. Littéralement. Tu restes avec tes potes qui ne savent pas être discrets ... ! »
En même temps, je les montre du doigt et hurle la dernière phrase pour qu'ils m'entendent. Ils se détournent tous, comme si de rien était. A ce moment, Basil et Gabriel sortent et me rejoignent. Mégane recule apeurée.
«Tais-toi ! siffle-t-elle, Ou je dis à tout le monde que tu es impuissant !
-Ouh : j'ai très peur ! j'ironise, Vas-y, je répondraisà toutle monde que tu es une prostituée.
-Ils ne te croiront pas.
-Et si je leur dis ce que tu voulais faire pendant la fête ?
-J'étais bourrée ! hurle-t-elle avant de se retourner et de partir en pleurs rejoindre ses amis. »
Gabriel siffle et Basil demande :
« Il s'est passé un truc à la fête d'halloween ?
-Oui mais je n'en parlerai pas. Je n'aime pas faire du chantage.
Gabriel lève un sourcil, moqueur.
-On peut ne pas en parler, s'il-vous-plait ? Je suis pas fier de ce que je viens de faire, O.K. ? En plus ça va me retomber dessus. »
Ensuite je suis rentré et je suis resté dans un état second toute la journée. Même quand maman a eu son problème. Dans la voiture, alors que papa conduisait au-delà des limitations de vitesse, qu'Aliénor s'accrochait à moi comme à une bouée de sauvetage, que Roxane pleurait toutes les larmes de son corps au téléphone, et que Lou faisait je ne sais quoi, j'y repensais. Mégane avait raison, j'étais impuissant. Pas dans le sens dont elle parlait –c'est faux, je n'ai pas de problème à ce niveau-là, merci. Non, je l'étais dans le sens où quand ma mère avait sûrement un problème, j'avais jugé le premier appel de Roxane inutile. Elle a l'habitude de s'inquiéter pour rien et ma partie était très intéressante. C'est au deuxième qu'Aliénor est venu me voir et m'a demandé si j'avais pas entendu un bruit fracassant. La suite Roxane l'explique très bien.
Aujourd'hui. Ma journée a été affreuse. Mégane a raconté à tout le monde je ne sais quoi et donc tout le monde se fout de moi. Exceptés Basil et Gabriel, bien sûr. Depuis qu'ils ont avoués être gays, ils se tiennent la main à longueur de temps. Ça ne me dérange pas. Mais tout le monde en profite. Personne n'est assez courageux pour dire quoi que ce soit en face, alors Personne se cache derrière tout le monde. Il n'est plus unique, il devient un ensemble et ceux qui ne voulaient pas en faire partie sont fourrés dans le même sac. Tout le monde insinue que je suis gay surtout depuis que « l'épisode de la librairie » tourne dans tout le collège. Merci Matéo. Ou Mégane. Peut-être les deux. Il n'y a plus qu'à espérer que ça se tasse.
Le jeudi, je finis à 17 h 30. Et mes potes à 11h mais ils reviennent à 15h 30. Du coup, pour ne pas affronter seul ma classe, j'ai décidéde manger en dernier, au lieu de premier. Malgré le risque d'une heure de colle, je suis monté au premier étage pour attendre. J'aime bien m'isoler dans les moments où je me sens pas très bien. La salle d'histoire est toujours ouverte parce que la prof oublie de la fermer et il n'y a jamais personne. Mais cette fois, quand j'ai ouvert la porte, il y avait deux personnes.
« Comme par hasard..., n'ai-je pu m'empêcher de lâcher.
Matéo a souri et sa voisine a ri.
-Arthur, tu n'es pas dans la cour ?
-Et vous ?
-Non. On est plus tranquille ici.
-T'as pas mis longtemps à me remplacer, Mégane.
-Ça était assez simple.
-Il est d'accord lui ? ai-je renchéri.
-Pour ? a demandé Mattéo perdu.
-Sûrement, l'a ignoré Mégane.
-Tant mieux, vous faites un beau couple. »
J'ai commencé à refermer la porte mais je me suis ravisé.
« Et Ophélie ? ai-je demandé.
-Il n'y a jamais rien eu entre nous, a alors avoué Matéo. »
J'ai souris. Et j'ai refermé la porte en la claquant. Je ne les ai pas revus après.
Voilà le récit de mes aventures. A plus sur Arthur TV, pub.
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Le Journal des Quatre Indécis
Novela Juvenil4 ados. 4 journaux. 1 existence commune. Chacun son point de vue sur leur petite vie tranquille : école, collège, lycée, disputes, rabibochages... Tout un train-train bien réglé soudain bouleversé par une arrivée inattendue qui fait l'effet d'une...