39. Cher journal... (réécriture)

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Ce matin, deux-cents E

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Ce matin, deux-cents E.T. se sont donné rendez-vous devant le Zénith. Là où se trouvent déjà les tentes de celles venues plusieurs jours en avance pour obtenir les meilleures places. Ces fans portaient toutes des vêtements noirs et elles se sont allongées les unes à côté des autres, formant un immense tapis humain, immobile et silencieux. Pas un mot n'a été prononcé durant l'heure qu'a duré leur action. Cela m'a rappelé les images des manifestations des parents des victimes du Sewol Ferry, qui attendent toujours leurs réponses, en Corée.

Même si mes équipes s'étaient opposées à ce que j'aille voir de mes propres yeux. J'ai désobéi et j'ai ouvert une fenêtre sur le sitting. Je les ai vu, des centaines de corps allongés, endeuillés. Des E.T. bienheureuses, portant des vêtements de couleurs vives ont compati et sont venues se coucher à côté des autres. Ces autres qui sont les E.T. déçues, celles qui n'ont pas pu obtenir de places, celles qui se sont heurtées à la véritable signification des mots : guichet fermé.

Cette manifestation ne portait qu'une unique revendication : une nouvelle date à Paris.

Je savais que les billets de la date de ce soir s'étaient vendu très vite, une demi-heure, il me semble. Nous nous sommes réjouis de ce succès. J'admets ne pas avoir pensé à celles et ceux qui étaient arrivés trop tard. En plus, il n'y a pas qu'à Paris que le nombre de places proposées a été insuffisant. C'est le cas également à Berlin, à Fukuoka et à Osaka. Nous sommes victimes de notre succès.

Voir cette manifestation m'a fait mal au cœur, surtout lorsque j'ai vu les larmes couler sur les joues de certaines gamines. Je me sens responsable de la situation. Je leur ai promis un beau cadeau, le jour J, je n'ai rien donné.

J'ai déçu des gens et j'ai une sainte horreur de décevoir les gens.

Quelques heures plus tard, on m'a annoncé qu'une nouvelle date allait être débloquée pour le 1er juillet. J'ai été tellement heureux pour ces filles vêtues de noir. Elles allaient pouvoir remettre des couleurs. Finalement, je ne vais pas les décevoir.

Pour MinsukOù les histoires vivent. Découvrez maintenant