107. Cher journal... (réécriture)

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J'ai pris ma décision, il faut que je meure.

Il suffit que je baisse les yeux sur les bandages soignés qui pansent mes plaies pour que ma détermination se renforce. Sous le coton, je pense à mes doigts fracturés et au tatouage. Je revois l'image de mon manager, comme si j'y étais ; il me répète les encouragements et les menaces, sous la lumière agressive d'un couloir blanc. Les antidépresseurs dans ma paume de main avant le concert d'Atlanta. L'impulsion de mort qui m'avait alors traversé l'esprit. Je pense à l'air qui m'a manqué à Paris, à la promesse que j'ai faite à mon papi, promesse que je renie si je capitule.

Si je reste, je vais mourir.

J'ai bien songé à faire preuve de patience, à attendre. Je pourrais sagement attendre la fin de mon contrat, dans quatre ans. Mais s'ils n'acceptaient pas ma démission ? Après tout, rien ne leur interdit de renouveler leurs menaces. Et moi, je ne peux pas vivre en cage.

Voilà pourquoi je tremble en écrivant, fébrile, assis sur mon lit. Peut-être l'oreille de Gong est-elle collée derrière le mur. Heureusement, écrire se fait en silence. Mon journal est grand ouvert sur mes genoux, avec ma main valide je gratte nerveusement. Si je poursuis cette écriture avec sincérité, il faudra que je garde ce journal sur moi nuit et jour. Au moindre risque qu'il soit consulté dans mon dos, j'arracherai cette dernière page, je la mettrai à la bouche et je l'avalerai.

Voilà ce que j'hésite à écrire : s'il faut que je meure, si je n'ai pas d'autre choix, alors j'imaginerai moi-même le scénario de mon suicide. Comme au cinéma, rien ne sera vrai.

Petit à petit, j'élaborerai le plan parfait. C'est mon dernier espoir.

Pourvu que je trouve la force de réussir ce dernier projet.

Pour MinsukOù les histoires vivent. Découvrez maintenant