51. Cher journal... 🔞 (réécriture)

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*Chapitre au contenu mature*

Minhok m'a dit avoir trouvé la femme de sa vie

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Minhok m'a dit avoir trouvé la femme de sa vie. Elle s'appelle Hyejin. Elle a le même âge que lui, que nous. Elle fait des études de psychologie à l'Université de filles d'Ewha. Il l'a rencontrée au BBang, à Hongdae, pendant un concert de rock. Il dit qu'il ne pourra plus jamais la quitter, plus jamais vivre sans elle. Il dit que c'est la femme de sa vie, la future mère de ses enfants.

— Comment tu peux en être aussi sûr ?

— On a fait l'amour.

— Qu'est-ce que tu racontes ? Ce n'est pas la première fois que tu fais l'amour à une femme !

— Si, si, c'était la première fois. Avant, ce n'était pas faire l'amour.

Je suis resté sans voix.

Moi, la dernière fois où j'ai fait l'amour à une femme, cela date de l'époque où j'étais rappeur indépendant, avant la Pak, cette époque déjà lointaine. J'ai partagé un lit avec une femme. Pas mon lit ; il était hors de question de ramener ma petite amie chez nous. Maman n'est pas très conservatrice, mais elle n'est pas non plus moderne au point d'accepter que son fils s'envoie en l'air sous son toit. Ce que j'ai partagé a été une chambre de love-hôtel et un peu de chaleur.

J'y repense avec un pincement au cœur. Alors que, pour être honnête, cela n'avait rien du grand amour. Je n'ai même pas cherché à la retenir quand elle est partie. Elle n'écoutait pas ma musique. Elle ne partageait pas mes rêves. Autrement dit, nous ne partagions rien. Il m'arrive de me demander si elle regrette de m'avoir plaqué, maintenant, quand elle voit mon succès. J'espère qu'elle regrette.

Ce que je regrette, moi, c'est de ne plus faire l'amour. Je n'ai pratiquement plus de relations sexuelles depuis que je suis entré à la Pak. Comment faire ? Comment avoir une aventure avec une telle vie ? J'ai un emploi du temps plus chargé que celui d'un ministre, un entourage 100% masculin et des caméras pointées sur moi la moitié du temps. Sans parler des managers qui auront vite fait de me rappeler que je suis tenu à la plus grande exemplarité, et que le sexe hors mariage fait partie des scandales capables de me détruire professionnellement.

Ils ont tellement peur des scandales sexuels qu'ils m'ont déjà encouragé à aller avec des callgirls, tous frais payés. Elles leur coûtent le prix de la tranquillité. Une aventure, une groupie, une petite amie, ça parle. Il n'y a que les callgirls qui se taisent.

Durant les soirées professionnelles de la Pak, j'ai observé les vas-et-viens de ces filles. Tout le monde savait qu'elles étaient payées pour être là. Elles nous servaient à boire en riant. Elles étaient d'une irréprochable beauté, toutes. J'ai vu des managers, d'autres Idols, et X Park lui-même, prendre avec eux des filles et s'éclipser dans les arrière-salles.

Il y a trois ans, c'était encore nouveau pour moi. Une fille m'a invité. J'avais le feu au corps, mais je lui ai dit que je n'avais pas les moyens. Elle a roulé des yeux et murmuré : « Ne t'inquiète pas. Je suis payée par la Pak ».

Avant cette soirée, je n'avais jamais vu de professionnelles. L'idée de devoir payer pour faire l'amour m'apparaissait pitoyable. Je me répétais que je valais mieux que ça, que l'amour valait mieux que ça. Je ne sais pas si c'était la faute de l'alcool, du manque, de la gratuité ou de la beauté de cette femme, mais je me suis laissé convaincre. Après tout, tout le monde faisait pareil et je devais essayer avant de prétendre que ce n'était pas pour moi.

J'ai regretté. J'étais tellement stressé que la fille en devenait mal à l'aise. Elle a passé les vingt premières minutes à me rassurer. Ensuite, elle m'a allongé sur le lit, où le parfum capiteux des après-rasages de ceux d'avant donnait aux draps une odeur à la limite du soutenable. Elle a utilisé tellement de lubrifiant que je n'ai rien senti quand elle s'est accroupie sur mon sexe. La beauté de son corps ne suffisait pas à compenser la grossièreté de sa simulation et le vide dans ses yeux. Elle n'était là que pour l'argent, cela se voyait. Je me suis senti porte-monnaie et non être humain.

Pour jouir, j'ai dû fermer les yeux pour ne plus voir ses yeux vides et j'ai repensé à la dernière vidéo pornographique que j'avais matée, dissimulé dans les toilettes. Quand elle m'a dit : « au revoir », j'ai entendu : « au suivant ». Je m'en voulais d'avoir eu la naïveté de penser qu'elle m'avait proposé une passe à moi et pas à un autre par goût. J'ai cru qu'elle m'avait trouvé spécial. J'imagine que j'ai pensé que cette prostituée serait sous le charme, elle aussi, parce que j'étais Song Minsuk, que je faisais des disques et que j'étais célèbre.

Aujourd'hui je me sens terriblement seul et en manque. Où sont-elles les femmes qui s'étranglent, celles qui se mettent au premier rang pour ôter leur t-shirt devant moi, celles qui m'envoient des déclarations d'amour, celles qui m'ont fait des demandes en mariage ? Où sont-elles ? Combien sont-elles ? Des milliers ? Des centaines de milliers, plus probablement.

Des centaines de milliers de femmes m'ont envisagé. Elles ont eu des pensées impures en me regardant. Est-ce que j'en tire de la fierté ? Certainement. Mais ça n'ira pas plus loin.

Parmi ces femmes, combien seraient prêtes à concrétiser le fantasme ? Une poignée. Mais une poignée parmi une centaine de milliers, cela fait tout de même beaucoup de femmes. Beaucoup de gamines, mais pas uniquement. Elles existent bel et bien, ces femmes belles et majeures qui n'attendent qu'un geste de ma part pour s'offrir. Je suis un sex-symbol ! N'aurais-je pas qu'à me servir pour prendre la chaleur humaine qui me manque ?

Cela parait si simple quand on le dit. Mais sérieusement, ramener une fille dans mes appartements est exclu. L'idée de faire l'amour en sachant que Gong se trouve de l'autre côté du mur, cela me donne le tournis. Pas besoin de l'avoir écrit dans mon contrat, il est admis que coucher avec une groupie ne se fait pas. Si ça se sait, je suis mort artistiquement. Si Gong le sait, il me fera poser une ceinture de chasteté en me traitant d'inconscient.

Si je voulais m'envoyer en l'air avec l'une des femmes qui m'aiment, il me faudrait préméditer, prévoir une chambre d'hôtel, attendre une plage horaire libre (la blague) en espérant qu'elle coïncide avec mes envies (Ma libido n'est plus ce qu'elle était. J'ai l'esprit si pris que j'en oublie de me masturber.) Ensuite, il me faudrait trouver un moyen pour convaincre les managers de me laisser vivre. Puis, choisir une femme qui me plaise parmi cet ensemble déshumanisé que forme l'ensemble de mes groupies, aller vers elle et...

Il vaut mieux que j'arrête de spéculer. Je ne suis pas capable de le faire. Je suis un lâche professionnel. À quoi bon élaborer un plan à la Prison Break pour me ridiculiser par des bégaiements. Sur scène, je donne bien le change, car je n'ai pas à parler, mais en coulisses, je resterai toujours : « l'enfant qui n'a jamais vraiment parlé ».

Si Minhok a vraiment trouvé l'amour de sa vie, il a une longueur d'avance sur moi. Il a toujours eu une longueur d'avance sur moi.

Il veut que je la rencontre, me la présenter. Je ne sais pas si j'en ai réellement envie.

Pour MinsukOù les histoires vivent. Découvrez maintenant