52. Cher journal... (réécriture)

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J'ai eu une impression des plus étranges en reconnaissant l'aéroport d'Incheon, hier soir

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J'ai eu une impression des plus étranges en reconnaissant l'aéroport d'Incheon, hier soir. Il y avait dans l'air ce parfum si familier, des souvenirs d'enfance sont remontés à la surface et j'ai soudain eu la sensation d'être un homme âgé. J'avais l'impression que mon adolescence était très loin derrière moi. Très très loin.

Ensuite, dans l'après-midi, j'ai eu l'occasion de penser à autre chose qu'au coup de foudre de mon frère et aux émotions contradictoires qui ont accompagné cette annonce. Bien sûr que je suis heureux pour lui. Bien sûr ! Je ne souhaite que son bonheur... Je ne dois pas me comparer à lui. J'ai une vie totalement différente de la sienne.

Rien qu'aujourd'hui, j'ai eu un photoshoot, et c'était génial. Selon les professionnels qui ont la charge de me photographier, je peux me sentir mal à l'aise ou, au contraire, passer un très bon moment. Jason faisait partie de la deuxième catégorie. C'était un homme métis, tatoué, qui avait conservé la teinte grise naturelle de sa chevelure. Il me parlait énormément, sans s'offusquer que je ne lui donne pas de réponses. Peu de personnes comprennent ce que signifie les gestes et les regards. Le fait qu'il déchiffre parfaitement le sens d'un froncement de sourcil, d'un positionnement de l'épaule m'a beaucoup rassuré sur son professionnalisme ; c'était un véritable photographe.

Jason a pris trois séries de photographies. Ses équipes m'ont habillé et maquillé. Le photographe n'a fait aucun cas de mon concept actuel. La dualité de l'ange et du démon ne l'inspirait pas. Il voulait me photographier simplement, dans un environnement quotidien, avec des fringues confortables, très peu maquillé. J'ai fait une série de clichés en faisant semblant de jouer à la console, sur un canapé, le ventre couvert de chips, puis une autre série, dans une chambre, en pyjamas, les cheveux en pagaille et l'œil dans le vague. Dans le décor, un détail m'a fait sourire : il y avait une boite de préservatifs sur la table basse.

— Je suis un homme prévoyant, ai-je plaisanté en montrant le paquet aux équipes. J'ai tout prévu dans ma chambre, au cas où.

À cet instant, il m'a shooté et il m'a montré la photographie. Mon sourire moqueur pouvait passer pour de l'espièglerie. Cette image de moi, en train de brandir une boite de capotes comme si on m'avait payé pour en faire le placement de produit, m'a fait éclater de rire.

— Elle te plait ?

— Énormément. On dirait que je fais une campagne de prévention contre le VIH.

— Je te l'enverrai.

Les mains jointes, je l'ai remercié par avance.

Un photoshoot vraiment sympa. Ce type a photographié Beyoncé, Snoop Dogg et Psy. Ma vie n'a rien à voir avec une autre, elle est hors du commun.

Je vais accepter de voir Hyejin, ça fera plaisir à Minhok. Nous restons encore quelques jours sur Séoul, je devrais pouvoir trouver le temps.

Pour MinsukOù les histoires vivent. Découvrez maintenant