10. Cher journal... (réécriture)

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Nouvelle année, nouveau journal, pour une toute nouvelle vie

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Nouvelle année, nouveau journal, pour une toute nouvelle vie.

Auparavant, je remplissais le journal intime d'un chanteur, aujourd'hui, je commence le journal intime d'un idol.

Le mois dernier a été le plus fou de toute mon existence, ma carrière a décollé. Crazy love a pris la première place à la Gaon single Charts. Notre titre est le plus téléchargé, le plus streamé et le plus diffusé en radio de toute la Corée du Sud, devant Big Bang, devant IU. J'ose à peine y croire.

Après le lancement de Crazy love, mon nom : Song Minsuk, est arrivé en tête des recherches sur Naver. Nos téléphones n'ont plus cessé de sonner. Le mien, en premier lieu, car tous mes proches ont tenu à me féliciter :

— Ça fait quel effet d'être numéro un ? m'a demandé Minhok. Tu n'imagines pas la folie, dehors. Quand les gens me croisent, ils me chantent ta chanson.

— Si j'avais su que ce titre allait avoir autant de succès, lui ai-je dit, j'aurais soigné davantage mes paroles... Je pense qu'elles ne traduisent pas suffisamment la folie de cet amour destructeur. Je sais que j'aurais pu faire mieux. Quand je pense que tout le monde écoute...

Le rire de mon twin m'a frappé comme une tape amicale.

— Toi ! a-t-il dit entre deux éclats de rire. Tu apprends que tu es numéro un et tu culpabilises... éternel insatisfait ! Savoure, mon frère ! Savoure !

Un instant, j'ai cru qu'il allait ajouter : « ça ne durera peut-être pas toujours », mais il ne l'a pas fait.

Mon téléphone n'a pas été le seul à ne nous laisser aucun répit : celui de mon manager Gong a beaucoup sonné aussi. Le pauvre homme a des valises sous les yeux qui lui vont jusqu'à la bouche à force de tenter de faire tenir toutes les sollicitations du monde de la musique dans notre emploi du temps saturé. Je l'entendais répéter : « on ne refuse pas Music Bank », « on ne refuse pas MBC ni Inkigayo »... Les sponsors pleuvent et les invitations aux émissions de télé se multiplient. C'est bien simple, depuis un mois, nous n'avons plus une seconde à nous.

Dans les locaux de la Pak, la folie ambiante semble avoir contaminé tout le monde. Même les comptables en me croisant dans l'ascenseur me chantent : « Crazy crazy crazy love, crazy crazy love... ».

Ils sont ravis, tous les indicateurs utilisés pour évaluer ma réussite ou ma cote de popularité sont bien plus hauts que la plus optimiste des prédictions de mon label. Par exemple, ma fanbase a été multipliée par quatre, pendant le mois de décembre.

Tout le monde est heureux, plane sur un petit nuage. Et moi, j'ai du mal à savourer. Je ne me sens pas encore prêt à me laisser aller à la joie. Plus d'un mois après ce classement à la Gaon single Charts, après tous ces compliments et ces cris de femmes, je me sens plutôt K.O., comme lors de l'annonce de la mort de mon grand-père. Cela peut paraitre étrange de comparer le pire moment de ma vie avec le meilleur, mais l'état de choc dans lequel ils m'ont mis, l'un comme l'autre, me parait assez similaire. Notre esprit se protège des émotions trop violentes en nous déconnectant. Pour l'instant, je ne réalise absolument pas ce qui m'arrive.

Depuis que mon nom est connu, j'ai peur à chaque fois que mon cerveau tente d'admettre cette réalité, comme si j'étais au sommet de quelque chose et que j'avais peur de regarder en bas, puis de chuter. Un peu comme dans les cartoons ; tant que le personnage en dessins animés ne regarde pas en bas, il peut marcher sur le ciel. Je crois que j'essaie de faire pareil, de marcher sur le ciel.

Les idols ne regardent ni en bas, ni derrière, elles avancent.

Pour MinsukOù les histoires vivent. Découvrez maintenant