93. Cher journal... ❗❗ (réécriture)

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— Assieds-toi.

Han avait une voix sans relief, sans vie.

La table du salon me séparait de lui. C'était comme une barrière entre nous, un bouclier de protection. Comme je restais debout, le grand décoloré a contourné la table et il a tiré une chaise près de moi.

— Assieds-toi.

J'ai jeté un coup d'œil inquiet en direction de Gong, il se tenait à l'écart, dans un angle du salon.

— J'ai dit : « assieds-toi », a répété Han plus fermement.

J'ai préféré obéir. Dès que je me suis retrouvé assis, le blond s'est pressé contre le dossier, collé à moi. Je sentais sa poitrine se soulever et s'abaisser près de ma nuque.

Je n'osais pas regarder Han dans les yeux, j'ai fixé un point au niveau de sa poitrine, en dessous de son col roulé.

— Ton manager dit que tu n'étais pas chez ta grand-mère aujourd'hui. C'est exact ?

Répondre ou pas ? Le silence dense engendré par mon hésitation n'a fait qu'accroitre la tension ambiante. Finalement, j'ai acquiescé par un simple geste de la tête.

— Où étais-tu ?

— Je suis allé me faire tatouer.

— Montre-moi.

J'ai lentement tendu mon bras droit en direction de mon interlocuteur. D'un geste vif, il m'a saisi le poignet.

— Hé ! ai-je protesté.

J'ai tout de suite voulu récupérer mon bras, mais il me retenait fermement, avec une force dont je ne l'aurais jamais cru capable. Un homme si maigre.

— Ne te débats pas, m'ordonna-t-il sans élever le ton.

À ce moment-là, deux mains se sont posées sur mes épaules, clairement dans le but de me maintenir contre mon dossier. Je ne pouvais plus me lever, plus récupérer mon bras. J'ai avalé ma salive, en tentant de ne pas leur montrer que j'avais peur, même si mon cœur s'était emballé et que je m'étais mis à transpirer abondamment.

Han a retourné ma main sur la table, paume vers le plafond. De cette manière, le tatouage lui devenait bien visible. De sa main libre, il l'a caressé. Ses doigts ont souligné la cicatrice fraiche, ces chiffres qui ressortaient avec force sur ma peau encore gonflée et rougie par l'inflammation.

— Et ensuite ? Où es-tu allé ensuite ?

J'ai fermé le poing. Encore cette question. J'ai fixé Han dans les yeux et j'ai dit avec toute la conviction dont je me sentais capable :

— C'est tout. Je ne suis allé nulle part.

— Ce n'est pas ce que croit ton manager. N'est-ce pas, Gong ?

Pour MinsukOù les histoires vivent. Découvrez maintenant