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J'étais épuisée moralement ainsi que physiquement. Mes limites étaient tout bonnement atteintes. Je savais que si personne ne venait me chercher dans l'heure je ne reverrai jamais la lumière du jour. Je n'avais jamais vraiment imaginé ma mort mais je savais que ça aurait dû être quelque chose d'exceptionnel. Une vie parsemé d'embûches aurait dû être récompensée par une mort douce à la fois merveilleuse et terrible.
Je ne savais pas me prendre une balle mortel en sauvant la vie de quelqu'un ou lors d'une prise d'otages offrant ma vie pour en sauver une autre. Je n'avais jamais imaginé que ce serait lors d'un enlèvement qui n'avait pour but que de me viser moi, moi et moi seule.
Je n'avais pas peur de la mort il y bien longtemps je l'attendais impatiemment.
Cependant, maintenant les choses avaient changé et même si mon envie de te revoir Nora était et serait toujours présente j'avais des gens maintenant dans ma vie, je tenais à des personnes, je tenais à des êtres vivants et je les aimais, en particulier un. J'aurais aimé avoir plus de temps avec eux, oui j'aurais aimé.

Je ne m'étais jamais dis, vouloir des enfants, ainsi qu'une vie de couple Mais maintenant l'idée m'avais effleurée. J'aimais mon travail, j'aimais mes amis et je l'aimais lui. Nora j'étais heureuse, je t'ai promis de toujours me battre en ton nom et de ne plus jamais essayer de partir trop tôt. Néanmoins pour cela il me fallait vivre.

Je devais vivre.

Mes espoirs s'anéantirent lorsque je vis Samuel Windsor. Vous ne vous souvenez pas de lui? Mais si vous savez l'homme que j'avais partiellement séquestrer et qui m'avait juré revenir se venger. Eh bien voilà, actuellement, il se trouvait face à moi.

-Salut beauté, comme on se retrouve!

Si mes espoirs ainsi que mes chances de survies s'amenuisaient à vue d'œil je pouvais vous garantir qu'en cet instant elle fut inexistante.

Anéantie. Balayer.

Balançant ma tête en arrière je prononçais une prière. Pas pour ma survie de toute manière je savais que cela était déjà trop tard, non simplement pour aller au paradis. Je sentis une larme roulait sur ma joue alors que celui qui avait signée mon arrêt de mort la proclama.

Comme en trans c'est transporter dans une seconde dimension que je sentis tout ce que je connaissais disparaître. Le peu de lucidité qui me restais me fis comprendre que le manque de sang en était certainement la cause.
Une dernière larme, une dernière pensée et un dernier regard vers mes ravisseurs puis je fermais les yeux.

1,2,3

J'attendis et j'attendis encore mais je ne sentis pas de balle me traversait. Il était vrai aussi que je ne sentais plus grand chose, je crois même être déjà morte. Peut-être est ce que finalement je ne ressentais plus rien,  cette théorie pourrait se confirmer puisque je n'entendais plus rien non plus. Mais ce goût permanent de sang dans ma bouche n'avait pas disparu, pourquoi? Avais je réellement perdu tout mes sens? Pour me le confirmer je réunissais le peu de forces qu'il me restait pour ouvrir les yeux. D'un effort surhumain j'y parvins. Malgré que ma vue sois trouble je m'exclamais intérieurement.

Que Dieu sois loué

Devant moi des dizaines d'agents fédérales. Je vis quelques personnes sortirent du lot, notamment Gordon. Lorsque nos regards se croisa je vis toute sa détermination à m'atteindre le plus rapidement possible. N'ayant plus réellement la notion du temps je crois que c'est quelques secondes plus tard que je sentis ses mains défaire mes chaînes. L'observant, puisqu'il ne me restais plus que ce sens à l'heure actuelle je vis sa bouche se mouvait.
Que me disait il?
En réalité, je ne savais, s'il murmurait ou non, pour moi ces paroles étaient lointaines.

Je me fis la réflexion que j'étais tout de même en vie, sacré miracle, que je ne réalisais pas encore.

Ils y étaient arrivés, ils m'avaient retrouvés, ils m'avaient sauvés. Ne cherchant plus à essayer de comprendre ce qu'il me racontait je me concentrais sur son visage. Sa barbe de quelques jours lui donnait un certain charme même si je le préférais sans. Je découvris de nouvelles rides sur son front. Je pensais qu'il avait certainement du s'inquiéter car le soulagement que je lis sur ses traits tirés fut si intense que même moi j'arrivais à le ressentir. Un tel paradoxe sachant que mon âme menait une bataille sans précédent pour quitter mon corps.

Telle une masse je tombais dans les bras de mon supérieur lorsqu'il arracha les chaînes qui me lier à cet enfer. En bon pantin je ne pus que regarder.
Regarder et regarder encore.
Il ne me restait plus que ça.

Quelques larmes se formèrent aux creux de mes yeux. M'en restait ils? En pensant un instant à restait paralysée, aucun de mes membres ne pu bougeait. Je n'avais même plus la force de mouver rien qu'un seul de mes doigts. Malgré mon envie omniprésente de fermer les yeux je combattais de toutes mes forces pour les garder ouvert.

Malheureusement je le sentais, c'était la fin, je ne sentis même pas Gordon me porter, je m'en aperçus entre deux voiles noirs quelques secondes plus tard. Avant de définitivement fermer les yeux je me vis allonger sur un brancard. La dernière image que j'aperçus alors dans un mirage fut le défibrillateur qu'on pressa à mes côtés...

Cri du cœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant