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Me calant contre le dossier de la baignoire, je m'allongeais sans ménagement. Cette chaleur... cette chaleur m'était si agréable avant. Lorsque j'avais un coup de blues, je prenais un bain et celui ci avait toujours le pouvoir de me revigorer. Aujourd'hui la sensation que je ressentais n'était en rien revigorant non, elle transparaissait l'angoisse et le dégoût. Un dégoût profond que j'avais de moi même, un dégoût sans limite que j'avais pour ces souvenirs. Oui ces souvenirs qui ne voulaient pas partir. C'était si dur, après tout ce que j'avais vécu et pourtant j'avais vécu, rien n'avait était pire. Les douleurs que j'avais ressentis n'était pas plus dur que la mort de ma sœur mais censé affecté le physique elles avaient affectés mon mental bien plus que de raison.

Pourquoi devais-je souffrir ainsi? Je n'avais que vingt deux ans. Le flot de mes pensées me submergeait. Fermant alors les yeux, je me laissais aller à cette chaleur. Pourrais-je un jour m'en relever? C'est ce que je me demandai lorsque me laissant aller mon corps tout entier fut submergé par cette chaleur. C'était étrange cette sensation, lâcher prise. Si je faisais de l'humour je dirais que nous nous retrouvions comme un poisson dans l'eau. A partir d'un certain moment ce lâcher prise se ressentait comme un manque d'oxygène, mais je savais que ce n'était qu'un ressenti passager et qu'après la douleur disparaîtra à tout jamais.

Mon rythme cardiaque s'accéléra. Avais je vraiment envie de tout abandonner? Après tout ce qu'il m'était arrivé, après tout ce que j'avais surmonté? Je n'étais plus seule maintenant, il y avait des gens pour qui je comptais . Sans oublier Nora, n'avais je pas promis de profiter de la vie en son nom? C'est alors que sentant la mort m'en portais une apparition m'extirpa de l'eau.

Cet ange n'avait que le nom bien connu de : Ian Gordon. Je le sentis me déposer sur le tapis de bain. Pourquoi ne l'entendis je pas? Étais je déjà morte? Est ce qu'il était déjà trop tard? C'est alors que tout mon corps fut pris de soubresauts et lorsque je fus à nouveau consciente je réalisais qu'il venait de pratiquer sur moi un massage cardiaque. Recrachant tout l'eau que j'avais ingurgité je me mis à violemment toussotais.

-RESPIRE!

M'ordonna t-il en m'entourant d'une serviette tout en me serrant fort dans ses bras. Je ne pus retenir mes larmes et laissais ma peine exposé au grand jour.

-Je....Je suis désolé.... Ian..... pardonne moi.

Mes sanglots ne furent qu'accentuer pendant que toute ma trachée me brûlais.

-.. j'ai du mal...

-Ça va aller. Respire... Respire...

Il me porta alors dans ses bras et rapidement je sentis le matelas de notre lit sous mon dos.

-Je suis désolé Ian.

Murmurais-je une nouvelle fois. Il s'installa auprès de moi et me garda dans ses bras. J'aperçus alors chez lui, aussi des larmes coulés.

-S'il te plaît n'appelle pas les urgences. Je vais bien...

-Tu es loin d'aller bien!

S'emporta t-il moi toujours lové dans ses bras.

-Je suis désolé. Vers la fin j'ai compris que je ne voulais pas, que je ne voulais plus partir. Que je ne pouvais pas et que je ne devais pas..

Mes sanglots furent sans limites, Gordon ne faisait que de frictionner les serviettes pour ne pas provoquer de complication. Il m'avait recouvert de toutes les couvertures présente sur le lit pour ne pas que j'attrape froid. Moi? Je me sentais si honteuse et si coupable de lui faire encore du mal. Je reculais alors ma tête et essayais de capter son regard.

-Ian..

Mais son regard me fit frissonner. Comme un poignard planté au plus profond de mon cœur ce que je lis au fond de ses iris me brisa une nouvelle fois. Dans ses yeux sombres je vis toute la déception et la tristesse qui avait envahit son corps et son esprit. Lorsque je le vis détourner le regard résigné mon cœur en fut soulevé.
Toutes les larmes de mon corps décidèrent de faire leur apparition. Ce n'est qu'au bout d'une vingtaine de minutes que je me calmais.

-Pourquoi, pourquoi ne me parles tu pas...

Ces mots n'était qu'un murmure mais la peine que j'y entendais me rongeais de culpabilité.

-Je suis désolé.. je n'y arrivais pas, je... et ces souvenirs.....

-Lexie..

-Ne me laisses pas.

Lui implorais-je finalement en m'endormant près de lui. Je l'entendis prononcer un «  jamais » avant de sombrer dans un profond sommeil.

Cri du cœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant