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A présent les yeux dans les yeux c'est Dean qui parla le premier.

-Approche toi je ne vais pas te manger.

Son ton était doux mais fatigué, cela m'attristais et ce sentiment fut décuplé puisque j'en étais là responsable. Je l'écoutais tout de même et tel une enfant vint m'assoir au bord de son lit. Mes yeux étaient larmoyants et mon regard baissé. Son regard était attendri et sans que je ne le comprenne tout de suite je me retrouvais dans ses bras. A mon tour je le serrais et posant ma tête contre son torse je soufflais de soulagement. Reniflant sans beaucoup d'élégance il releva sa tête brusquement.

-Ne pleures pas s'il te plaît.

-Je ne pleures pas j'ai un truc dans l'œil.

-Mais bien sûr.

La voix serrée par les regrets je balbutiais.

-Je regrette si tu t'es fais tiré dessus c'est de ma faute.

-Ce n'est pas de ta faute, tout le monde sait que si tu ne serais pas partis l'un de nous deux aurait pris quand même la balle et tu vois je préfère que ce soit moi plutôt que toi.

Je ne savais s'il avait raison ou tord néanmoins j'avais bien trop souvent entendue e genre de phrase. "ça aurait pu être n'importe laquelle", "si ce n'était pas elle, ça aurait pu être toi". M'extirpant de mes lamentations je soufflais.

-Abby me hais.

-Pas du tout elle m'a même avouer s'en vouloir.

-Dean elle m'a giflée c'est la première fois que je l'a vois user de violence.

Répliquais je outrée. Sérieusement Abby violente c'est comme si vous me disiez que le capitalisme était quelque chose de louable. Dans tous les cas c'était calomnieux.

-Ne crois pas qu'elle l'a fait par colère mais seulement car tu sais comme moi qu'elle se fait toujours un sang d'encre pour nous alors quand elle a appris que je m'étais fait tirer dessus elle a paniqué mais elle t'a giflé parce qu'elle a eu très peur pour toi aussi, elle a laissée ses émotions l'emportaient et on sait très bien que lorsque cela arrive dans la majorité des cas on regrette nos gestes.

J'hochais de la tête préférant changer de sujet et lui demandais comment est ce qu'il se sentait.

- C'est superficielle ça n'a rien touché, dans quelques jours je serais de nouveaux sur pied.

Il était très tard lorsque je quittais sa chambre. S'étant endormi je fis tout ce que je pu pour partir doucement. Lorsque je refermais la porte je baillais doucement et alors que je levais la tête une odeur de cadavre me pris au tripe. En effet il avait fallu qu'au moment où je parte on y sorte une personne qui venait de mourir. Ce n'est pas sa faute non plus mais j'aurais préféré ne pas être aussi proche de cette odeur de charogne . Quel puanteur, même sur les enquêtes l'odeur n'était pas aussi forte. Je sortis rapidement du bâtiment et inspirais un bon coup avant de chercher un taxi. Alors que j'étais entrain de marcher j'atterris dans une impasse, jurant mon manque d'attention je me rendis compte bien trop tard que je venais de me tromper de chemin. Retournant sur mes pas et alors que j'étais entrain d'atteindre la sortie de cette sombre ruelle. Un groupe de quatre hommes me barra le chemin.
Il ne manquait plus que ça.

-Hey, beauté, t'es pressé.

-Ouais parce qu'on peut finir la soirée à cinq si tu veux.

Rit le dernier ivre mort.
Quatre mètres.
Trois mètres..
Deux...
Et maintenant plus qu'un, ils venaient d'atteindre la limite . La limite à ne pas franchir. La limite qui voulait dire qu'un danger menacer ma personne. Ressentant leurs haleine fétide j'eus un haut le cœur alors que malgré moi quelques frissons vint me parcourir l'échine. Il y a quelques heures j'aurais été persuadé de tous les trois les mettre à terre avant qu'ils n'aient eu le temps de prononcer le moindre mot. Malheureusement il était tard, je ne connaissais pas cette ruelle, le lampadaire défectueux ne m'aidais pas à y voir plus clair et ma fatigue omniprésente m'empêchais d'avoir recours à l'entièreté de mes capacités.

 
J'étais réellement dans la merde et j'avais honteusement besoin d'aide.

Cri du cœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant