Le baiser de Gabriel m'a hanté toute la nuit, pas dans le sens auquel vous pensez, mais plutôt... comme un questionnement. Pourquoi a-t-il fait ? Pourquoi m'avoir embrassé alors que... bah on ne se connaît pas plus que ça, tout simplement ! Non mais sérieusement ?! Qu'est-ce qui lui est passé par la tête ?!
Toujours autant envahie par mes questionnements, je me réveille, les paupières lourdes, et frotte mon visage en baillant.
- Tu te réveilles enfin ?
Je sursaute à cette voix acerbe, et me redresse prestement avant de rencontrer le regard fusillant d'une jeune femme. C'est quoi cette manie de me réveiller ? Bon ok, techniquement j'étais réveillée, mais ne jouons pas sur les mots.
La femme à la peau de lait pose fermement les mains sur ses hanches rehaussées par une robe satinée de blanc, et incline la tête sur le côté en me regardant, faisant glisser de ses épaules ses très longs cheveux de blé atteignant ses fesses.
- Tu te prends pour qui ? ma lança-t-elle sur le même ton.
Vous pensez qu'un matin on me réveillera en douceur ? Vous savez, le genre de réveil avec un croissant et un chocolat chaud.
Je m'étire mollement et m'extirpe de mon lit en me recoiffant à la va-vite.
- Je t'ai vu hier avec... Gabriel.
La jeune femme soupire son prénom avant de se laisser tomber sur mon lit, les mains sur son coeur et le visage aux Anges. Je la regarde de travers, et tente une approche en espérant qu'elle garde son amertume pour elle:
- Qui êtes-vous ?
Soudain, elle se lève et me point de son doigt courroucé.
- Je suis Cassiopé, retiens-le, petite tête.
Petite tête ? Je soupire d'un air las. Il est trop tôt pour ce genre de bêtises...
- Mais lui... m'appelle Cassi, soupira-t-elle d'extase en s'entourant de ses bras.
- Êtes-vous morte ?
- Oh cela fait déjà plusieurs années. Toutefois... c'est une réjouissance ! Maintenant je suis avec Gabriel, pour l'éternité !
Elle tourne sur elle-même en rigolant comme une gamine, tandis que je la regarde avec incrédulité.
- Si vous êtes déjà morte depuis des années... Qu'est-ce que vous faites là ?
Cassiopé s'arrête brusquement face à moi pour me jauger avec moquerie.
- Je ne vois pas pourquoi il t'a choisi, tu es vraiment d'une banalité, d'une futilité, d'une ignorance, et d'un ennui à toute épreuve.
Très bien... Est-ce que je viens vraiment de me faire insulter de bon matin par une femme sortie de nulle part ? On dirait bien. Mais qu'ai-je fais au Bon Dieu pour mériter cela ?
- Ok, vous avez l'air d'être une... charmante personne, mais—
- Oh merci beaucoup, ça me touche, m'interompit-elle avec une sincérité non feinte. Tu vois, je m'efforce chaque jour de devenir une personne encore meilleure.
C'est qu'elle est sérieuse en plus ? A ce demander si finalement je ne me trouve pas déjà en Enfer comme voulu.
- Qu'est-ce que vous faites ici ? demandai-je plus abruptement.
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De l'Autre Côté
Fantastique« Vous connaissez l'expression « être une grenouille de bénitier » ? Eh bien je peux vous assurer que tous les membres de ma famille sont des batraciens. Par là j'entends : croix en folie et messes à gogo. Ma famille est si religieuse que Satan lui...
