Quelqu'un toque à la porte de la chambre et interrompt notre conversation parsemée de rire à l'évocation de tous les noms d'oiseaux que Cassiopé m'a attribuée. Et alors que je m'attendais à ce que la personne entre sans en attendre la permission, la porte ne s'ouvre pas. Je décide donc de me lever et d'aller ouvrir.
Je tombe sur Alastor, se tenant droit devant moi, un sourire aux lèvres et ses yeux ayant retrouvé la malice qui les habite tant. Néanmoins, de légères cernes marquent ses yeux et des égratignures parsèment son cou, descendant vers le col de son t-shirt qui semble en dissimuler d'autres. Et alors que j'allais le questionner, il me devance avec entrain :
– Tu ne m'invites même pas à entrer ?
– Depuis quand as-tu besoin d'une invitation ? le raillai-je.
– C'est vrai.
Un petit rire cristallin glisse jusqu'à mes oreilles et il se penche vers moi pour déposer un tendre baiser sur mon front. Je l'attrape aussitôt par les épaules pour l'éloigner et plonge mon regard sérieux dans le pétillement du sien avant de dire :
– Tu m'as tué, sans mon accord.
Un sourire fend alors le coin de ses lèvres et je ne peux m'empêcher de me jeter sur celles-ci. Mes bras s'enroulent aussitôt autour de son cou pour le maintenir contre moi, tandis que je sens ses mains se poser sur mes hanches afin de me rapprocher. Notre baiser au début fougueux, se radoucit en même temps que mon corps se détend. Lorsque je romps le contact de nos lèvres ce n'est que pour survoler les siennes avec tendresse, avant de murmurer :
– Merci.
Cette fois, il fait le pas et m'embrasse avec délicatesse et affection, nos corps toujours collés l'un contre l'autre. Après des secondes qui me paraissent éternelles, Alastor glisse ses lèvres jusqu'à mes oreilles pour y chuchoter suavement :
– Ce n'est pas que je souhaite interrompre ce délicieux moment mais... nous avons toujours une invitée.
Comme frappée par la présence de ma jumelle, je me recule brusquement d'Alastor et fais volte-face pour observer Victoire qui est belle et bien là, à nous observer, ses joues légèrement teintées de rose. Les miennes virent au cramoisi tandis que le rire d'Alastor s'invite dans la chambre avec lui. Pourquoi faut-il toujours que je l'embrasse dans des situations pareilles ? À croire que j'aime m'exhiber ... Ce qui n'est pas le cas ! J'ai horreur de ça, vous le savez.
Affreusement gênée, je referme la porte tandis que j'entends le Diable se présente avec aisance :
– Alastor. Je suis vraiment ravi d'enfin pouvoir te rencontrer, Victoire.
– Vous... Vous connaissez mon nom ? bégaya ma jumelle dont la personnalité est revenue au plein galop.
– Evidemment, il fallait bien que je te retrouve.
En me retournant, je vois ma sœur se couvrir le visage de ses mains, ce dernier étant devenu intégralement rouge.
– Désolée, c'était une question stupide.
Alastor lâche un rire sans moquerie et vient s'asseoir sur le lit, à ses côtés. Je crois bien qu'elle doit être rouge jusqu'à la pointe de ses orteils. La voir ainsi me fait oublier mon moment de non-lucidité et me rassure sur le fait qu'elle n'a pas tant changé que ça finalement. Trop de gens changent autour de moi en ce moment, je suis donc bien contente qu'il reste toujours de la Victoire que je connais.
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De l'Autre Côté
Paranormal« Vous connaissez l'expression « être une grenouille de bénitier » ? Eh bien je peux vous assurer que tous les membres de ma famille sont des batraciens. Par là j'entends : croix en folie et messes à gogo. Ma famille est si religieuse que Satan lui...