Chapitre 8: Une soirée vraiment étrange

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- Alastor

La voix n'est pas forte, mais elle nous parvient aussi clairement qu'un tintement de cristal. Je relève là tête et ne peux m'empêcher de dévisager la personne qui s'approche de nous. De beaux cheveux de rouille, une peau de porcelaine, et de sublimes yeux bleus.

- Gabriel ! s'exclama le drogué avec entrain.

L'inconnu délaisse mon amie pour écarter les bras, un immense sourire sur le visage.

- Tu sais que tu m'as manqué ? Je pense qu'il faudrait qu'on se voie plus souvent, pour conserver nos liens, tu vois ?

- Non, Alastor, je ne vois pas, répondit Gabriel avec amertume.

- C'est un comble, mais sache que j'ai toujours apprécié ton humour, ajoute-il avec un sourire mutin.

- Et moi je n'aime pas trop le tien, Alastor. Donc laisse ces pauvres jeunes femmes tranquilles.

- Eh bien... aussi rabat-joie que Ruben.

- Laisse-les partir.

- Mais elles le peuvent, jamais je ne les ai obligées à quoi que ce soit, Gabriel.

Gabriel m'adresse un sourire bienveillant et me tend sa main.

- Venez avec moi, je vais vous ramener chez vous. De plus, tes parents doivent être inquiets, Angèle.

Mes parents ! Oh mon dieu ! J'ai déjà fait assez de folies, des folies que je n'aurais jamais dû commettre, par ailleurs. Alors autant rentrer le plus tôt possible, surtout que nous avons surement déjà dépassé le « pas trop tard » de maman.

Je me tourne donc vers mon amie. Impossible pour moi de la laisser ici, encore moins au cou de cet Alastor.

- Anaïs, viens.

Je l'attrape par le bras, mais elle se dégage une nouvelle fois, tout aussi brusquement que la première. Je prends donc une voix répressive et croise les bras sur ma poitrine:

- Si tu ne viens pas tout de suite, j'appelle la sécurité et ils te dégageront d'un coup de pied aux fesses.

Mon amie n'a que faire de mon avertissement, et continue de mordre le corps déjà marqué du type. Ce dernier m'adresse un sourire espiègle, que je lui rends avec noirceur.

- Tu ne penses pas que si la sécurité devait intervenir elle l'aurait déjà fait depuis longtemps ? demanda l'inconnu.

Je grince des dents, les poings serrés. C'est alors que Gabriel s'avance vers nous et pose une main sur l'épaule dénudée d'Anaïs qui se met à gémir.

- Viens avec nous, tes proches s'inquiètent surement pour toi. Et demain... tu regretteras tout.

Dans un soupir agacé, Anaïs se redresse et pose ses mains sur le torse d'Alastor. Elle lui lance un regard aguicheur tandis qu'il contemple sa poitrine.

- Je reviendrais, beau brun, on n'en a pas encore finit.

Le « beau brun » en question, qualificatif plutôt adapté soit dit en passant, se penche à son oreille et lui murmure chaudement:

- Quand tu veux, ma belle.

Puis il se recule en effleurant la mâchoire d'Anaïs de ses lèvres, ce qui la fait gémir. Cette fois, je l'attrape fermement par le bras et la décolle de cet inconnu drogué, bourré, prétentieux, et méprisant. Elle s'effondre à moitié sur moi en gloussant, un sourire niais sur le visage et des étoiles plein les yeux. J'attrape son t-shirt sur le canapé et le lui enfile.

De l'Autre CôtéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant