Je suis escortée hors du bar puis le long du boulevard en folie, sous les regards des curieux. Je jette plusieurs coups d'oeil aux trois Démons qui m'encadrent, mais je ne descelle rien qui devrait m'alarmer. Malgré cela, je reste sur mes gardes.
– Qui êtes-vous ? finis-je par oser demander après plusieurs mètres silencieux.
– Oh, excusez-nous de ne pas nous être présentés plus tôt, j'étais en train de penser à Monsieur Marrow, répondit la femme marchant devant moi telle une déesse en terrain conquis. Nous sommes au service de Maître Alastor.
– Et comment vous m'avez reconnu ?
– Votre bague, mademoiselle, répondit le seul homme de la troupe.
Je jette un coup d'oeil à la main qu'il m'indique d'un regard et tombe sur le serpent d'argent s'enroulant autour de mon index.
– Evidemment, soufflai-je plus pour moi que pour mes camardes de route.
– Notre Maître nous a demandé de vous retrouver au plus vite. Il a d'ailleurs envoyé plusieurs Démons dans la ville, mais nous sommes les premiers à vous avoir trouvé, ajouta-t-elle avec une pointe de fierté et d'amusement. Mais j'espère que nous sommes arrivés à temps.
– Ce sale type comptait me vendre, donc je suppose que oui.
– Si vous le souhaitez, vous pouvez voir avec notre Maître pour le désagrément causé. Nous surveillons Monsieur Marrow car nous le soupçonnons depuis peu d'avoir repris ses activités et nous avons pour ordre de le jeter dans les Limbes ou le ramener avec nous si nous le voyons à l'oeuvre.
Un sourire étire mes lèvres, non pas à cause de la dernière phrase de la femme, Marrow mériterait de finir dans ces fameuses Limbes, bien que je ne sache pas réellement de quoi il y en retourne. Je souris d'un réel amusement.
– J'ai l'impression d'avoir affaire à un service après-vente.
– Satisfait ou rembourser, telle est notre devise, ajouta le jeune homme sur le même ton.
– Par hasard, est-ce que vous faites aussi agence de voyage ? Car je suis venue ici pour échapper au monde des vivants, mais jusque-là ça ne m'a pas tant réussi.
À ma question, la femme devant moi jette un regard amusé par-dessus son épaule et me répond :
– Vous n'avez peut-être pas choisi la meilleure destination, mais nous ferrons en sorte de rendre votre séjour agréable.
Je lui souris comme si elle m'avait annoncé une sortie en mer au Bahamas. Quoi que, avec tous les corps peu vêtus qu'on croise dans la rue, on s'y croirait presque.
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Rapidement, nous arrivons à ce qui doit être notre destination, à moins que nous ne nous apprêtions à entrer dans un immeuble tout en verre pour une visite guidée avec en cadeau surprise : une coupe de champagne sur le rooftop. Devant nous se dresse deux impressionnantes portes en verre fumé dont l'encadrement est probablement recouvert d'or et dont l'opacité ne laisse entrevoir que les faibles sources de lumière de ce qui doit être un hall d'entrée. Vous savez, plus rien ne m'étonne. Il pourrait y avoir une poignée en diamant que je n'hausserais même pas un sourcil. Dans ce verre est gravé un pentagramme inversé contenu dans un cercle et équitablement réparti entre les deux battants.
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De l'Autre Côté
Paranormal« Vous connaissez l'expression « être une grenouille de bénitier » ? Eh bien je peux vous assurer que tous les membres de ma famille sont des batraciens. Par là j'entends : croix en folie et messes à gogo. Ma famille est si religieuse que Satan lui...
