Je tourne brusquement la tête vers ce charlatan qui arbore un sourire en coin.
- L'église ? Sérieusement ?
Le type hausse les épaules avec nonchalance. En cet instant, je vous jure que s'il n'avait pas d'armes sur lui je lui aurais sauté à la gorge. Toutefois, mon état furibond ne semble pas l'impacter le moins du monde, au contraire, ses lèvres s'ourlent en un sourire moqueur.
- Qui de mieux placé qu'un prêtre pour t'apporter des réponses ?
- Tu n'es qu'un—
- Avant de me sortir tout ton joli vocabulaire, tu devrais aller demander au prêtre.
C'est alors qu'Anaïs s'approche de moi, tout en jetant des coups d'oeil suspects au tueur psychopathe devenu aussi menteur.
- Vas-y, Angèle. Parce que même si ça me coûte de le dire, il a raison. Maintenant que nous sommes là autant en profiter pour interroger le prêtre. Si tu veux, je reste ici pour m'assurer que ce type ne nous abandonne pas.
- Tu ferais ça, toi ? lui demandai-je, sceptique.
- Ok, j'avoue... Il me fait flipper, mais comme je te l'ai dit et même si ça ne me plaît pas vraiment de te savoir en Enfer, je veux t'aider à récupérer Victoire. Alors s'il faut garder un oeil sur ce type louche, je le ferai.
Je souris à mon amie avant de la prendre dans mes bras en la remerciant. Puis j'entre dans l'église déserte.
L'air frais se faufile sous mon t-shirt, et la sensation d'être observée s'insinue en moi. Je remonte l'allée de bancs en bois, jusqu'à arriver devant le prêtre qui nettoie un beau calice en or.
- Bonjour, mon père... l'interpellai-je solennellement.
Le prêtre se retourne vers moi et m'offre un sourire bienveillant en laissant sa tâche de côté.
- Bonjour, mon enfant. Que se passe-t-il ?
- J'ai besoin de votre aide.
- Oui, bien sûr, en quoi puis-je t'aider ?
- Avez-vous lu ou entendu parler d'un moyen de se rendre de l'Autre Côté sans mourir ?
Il me dévisage un instant avant de s'asseoir sur le bord d'un banc.
- En voilà une bonne question, mais... puis-je savoir pourquoi tu te la poses, mon enfant ?
- Je dois retrouver quelqu'un.
- Le Seigneur n'approuve pas ce genre de comportement. Si une personne est destinée à l'Au-Delàs, elle doit y rester, même si cela est déchirant pour son entourage.
- Un Ange est venu me rendre visite, c'est lui qui m'a fait cette requête.
Faux, complètement faux, mais au risque de me répéter: plus rien n'existe à part ma jumelle perdue en Enfer. Alors s'il faut aussi mentir à un prêtre, devant Jesus, dans la maison de Dieu, je le ferai.
A cette révélation, le prêtre change son attitude pour devenir aussi curieux qu'honorer que je m'adresse à lui.
- Dans ce cas, je vais t'aider du mieux que je peux à accomplir ta mission. J'ai lu à plusieurs reprises que pour se rendre de l'Autre Côté il faut trouver une porte. Mais cette porte n'est pas une porte comme on l'entend physiquement, ce serait plutôt comme un passage ou une brèche que l'on ouvre. En revanche, pour l'ouvrir les récits restent relativement vagues. Certains parlent de prières, et d'autres de hasard. Mais si tu veux mon avis, chaque lieu religieux est une porte, il suffit juste de trouver la clef. Une fois entrée, tu devras trouver ta porte, celle qui te mène à ton destin, celle du Paradis.
- Merci beaucoup, mon Père !
- Avec joie, mon enfant. Prends soin de toi et de ta famille, puisse le Seigneur vous protéger et t'accompagner dans ta mission.
Je lui souris avant de redescendre l'allée, le coeur plus léger. Certes ses réponses étaient vagues, mais sachez que je pars de rien du tout, donc la moindre information m'est utile. Et rappelons-le: le type qui devait me donner des infos avec son pacte en carton m'a complètement laissé tomber.
Je sors de l'église, quittant l'air frais et cette impression d'être observée. Mais lorsque mon regard sur pose sur mon amie, je me fige intégralement. Alors là...
- Je dérange, peut-être ? demendai-je avec sarcasme.
Prise en flagrant délit, Anaïs retire ses mains de sous le t-shirt de ce type, ainsi que sa langue de son gosier. Elle fait un brusque pas en arrière, et passe ses doigts dans ses cheveux en dévisageant le mec qui la pelotait quelques secondes auparavant.
- Je... Je te promets, Angèle, je ne sais pas ce qui m'a pris.
Le type éclate d'un rire moqueur avant de fourrer ses mains dans les poches de son jean et d'appuyer son dos contre l'arbre. Non mais je rêve ?
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De l'Autre Côté
Paranormal« Vous connaissez l'expression « être une grenouille de bénitier » ? Eh bien je peux vous assurer que tous les membres de ma famille sont des batraciens. Par là j'entends : croix en folie et messes à gogo. Ma famille est si religieuse que Satan lui...