Je pousse un hurlement à réveiller les morts et me débats comme une acharnée. L'adrénaline et la peur pulsent dans mes veines, me poussant à tout faire pour me débarrasser des sales pattes de ces types. L'un est assis sur mes jambes à mordre ma cuisine, un autre lèche le sang qu'il ne cesse de faire couler sur ma poitrine, tandis que le dernier a ses dents plantées dans mon avant-bras. De ma main libre, j'essaie de foutre coup de poing à celui sur mes hanches, mais ça l'ébranle à peine, voire ça l'énerve vue l'éclair de douleur qui me traverse. Le souffle rendu court par la panique, je réunis mes forces afin de récupérer mes jambes et donner un bon coup de genoux bien placé à celui s'acharnant sur ma poitrine. Ce dernier gémit bizarrement tandis que son corps tombe de manière difforme sur le sol. Ses collègues l'observent un instant, mais reprennent, à mon goût, bien trop rapidement leur activité. La voie maintenant libre, le type sur mes jambes croise mon regard et l'envie que j'y lis me glace le sang. Sa bouche se déforme en un rictus, puis il lèche avidement le sang perlant sur les griffures de mes jambes, surement causées par ma tentative de sauvetage de mollets. J'essaie de me redresser, mais l'enfoiré tenant mon bras m'en empêche en resserrant sa prise et grognant sauvagement lorsque son camarade au sol se relève. Me lever n'étant pas envisageable, je balance mon poing libre en plein dans la tête de celui remontant mon corps. Il pousse un gémissement difforme avant de me fusiller du regard. Oups, je l'ai peut-être un peu énervé.
C'est alors que je la remarque, ramassée dans le coin de ma chambre, à observer la scène avec des yeux terrorisés : Cassiopé.
– Fais quelque chose, bordel ! lui hurlai-je avant qu'un enfoiré m'arrache un gémissement de douleur.
L'Esprit de Famille ne bouge pas d'un pouce, se contenant de trembler comme une feuille, les larmes ruisselant silencieusement sur ses joues. Merci l'Esprit de Famille... On est vraiment tombé sur le lot avarié, moi je vous le dis. Protéger la maison et ses habitants, mes fesses ! Je me débats de plus belle, quand soudain, un frisson de dégoût profond parcourt mon corps. L'ignoble bouche de cette créature remonte toujours plus haut sur mes cuisses, à la recherche de la moindre goutte de sang l'imprégnant. Alors que leur ami s'apprête à revenir à la charge, remis de sa rencontre avec le sol, j'enfonce mes doigts dans les yeux de son camarade. Celui-ci hurle de douleur, couvrant aussitôt son visage de ses mains. Et alors que je pensais que Monsieur Sol allait se jette sur moi, il grogne et saisit violemment la gorge de son comparasse vampire avant de le balancer à l'autre bout de la pièce. Les livres de mon étagère s'effondrent avec le vampire, mais une vive chaleur brûle mon avant-bras. Je n'ai pas le temps de l'observer que Monsieur Sol se rue sur mon corps. Face à sa monstrueuse avidité, je hurle de nouveau. Je me serais bien débattue comme une lionne, mais les forces commencent à me manquer et l'adrénaline à s'amoindrir.
C'est alors qu'une silhouette apparait dans ma chambre.
VOUS LISEZ
De l'Autre Côté
Paranormal« Vous connaissez l'expression « être une grenouille de bénitier » ? Eh bien je peux vous assurer que tous les membres de ma famille sont des batraciens. Par là j'entends : croix en folie et messes à gogo. Ma famille est si religieuse que Satan lui...