Le mec s'avance jusqu'à une autre lumière projetée par le lampadaire, et c'est à ce moment qu'il relève la tête vers moi et qu'un sourire étire le coin de ses lèvres. Surtout, ne pas paniquer, on reste calme. Mes chances que ce ne soit pas un psychopathe sont de quoi ? 60 %, c'est plutôt énorme. Mais ça me laisse tout de même 40% de risque de perdre la vie dans d'atroces souffrances.
- On se détend, miss, commença-t-il. Je ne vais pas te sauter dessus ou t'égorger avec le couteau que je garde dans ma manche.
J'hausse un sourcil et dévisage le type qui continue de s'approcher.
- C'est supposé me rassurer venant d'un parfait inconnu qui se promène dans un cimetière la nuit ?
- Dixit la fille qui était là avant moi. Cependant, je suis quelque peu déçu que tu ne me reconnaisses pas. Bon cela dit, je ne pense pas que tu te sois réellement intéressée à moi la dernière fois.
- Alors je ne veux pas vous vexer, surtout si vous avez vraiment caché un couteau dans votre manche, mais je ne vois pas qui vous êtes.
- Le bar ? L'Au-Delà ? Ta pote ?
A ce moment, je crois bien que si ma mâchoire n'était pas accrochée, elle serait tombée sur le gravier. Et à en juger par le rire de ce type, ma tête doit être drôle à voir. Eh bien pour moi, cela n'a rien du tout de drôle. Cette soirée, j'aimerais bien l'amputer de mes souvenirs tant j'en ai honte.
Le mec s'arrête dans le faisceau de lumière, à un mètre de moi, et plonge son regard aussi vert que rieur dans le mien.
- Ravi que tu t'en souviennes.
- J'aimerais bien oublier.
- Tu verras quand tu seras vieille et ridée, tu seras heureuse de t'en rappeler.
Je dévisage le mec sans gêne, et il explose de rire avant de reprendre:
- D'ailleurs je me demandais, comment s'en est sortie ton amie ?
- Elle était au plus mal, à cause de vous ! m'exclamai-je en fronçant les sourcils.
- Je ne l'ai obligé à rien, elle est la seule responsable de ce qu'il lui est arrivé.
- De toute façon pourquoi je perds mon temps avec vous, hein ? demandai-je avec amertume. Je veux oublier cette soirée, je veux vous oublier, et je veux aller me coucher parce que j'ai vraiment passé une journée de merde. Oui, une putain de journée de merde !!
J'avoue, sur ce coup je m'étonne moi-même, mais toute la frustration liée à la mort de ma jumelle monte en moi comme dans un volcan prêt à entrer en éruption.
- Et vous, dis-je sur un ton que je ne voulais pas si menaçant, qu'est-ce que vous foutez ici en pleine nuit ?
- Je passais juste par là, ce n'est pas mon truc de pleurer les morts, c'est le vôtre.
- Vous... m'interrompis-je pour le regarder de haut en bas. Vous m'exaspérez. Je ne veux plus vous revoir.
- Arrête de t'en prendre gratuitement à moi.
Sans me contrôler, ni même me comprendre, je franchis la distance qui nous sépare et attrape le col de sa veste en cuir. Il fronce immédiatement les sourcils en plongeant son regard dur dans le mien. A ce moment, je peux vous assurer qu'il est loin le psychopathe qui pourrait réellement être armé, ça me passe complètement au-dessus de la tête.
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De l'Autre Côté
Paranormal« Vous connaissez l'expression « être une grenouille de bénitier » ? Eh bien je peux vous assurer que tous les membres de ma famille sont des batraciens. Par là j'entends : croix en folie et messes à gogo. Ma famille est si religieuse que Satan lui...