Chapitre 7: Un je-ne-sais-quoi

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Sur le rooftop, l'air rafraîchit notre peau et s'engouffre agréablement dans nos poumons.

- Je te promets, j'avais envie de le tuer, déclara Anaïs avec amertume.

- Oui, eh bien lui aussi figure-toi.

Anaïs soupire, tenant un glaçon sur sa mâchoire gonflée. Assise sur une table contre la balustrade, nous contemplons l'horizon de lumières.

- Ça n'avait rien à voir avec l'alcool... Je ne sais pas ce qui m'a pris.

- Alcool ou pas, maintenant c'est réglé.

- Il m'a fait super mal ! s'agaça-t-elle avant de grimacer sous la douleur.

- Je pense que tu lui as plutôt bien rendu. Son nez s'est transformé en fontaine de sang, s'il n'est pas cassé c'est qu'il a de la chance.

- J'ai envie d'oublier cette soirée... geignit-elle.

Anaïs s'affale sur la table, sirotant minablement son cocktail. Avec un sourire en coin, je pose ma main sur son dos.

- Non, je sais de quoi tu as besoin.

Elle hausse un sourcil dans ma direction.

- Ne bouge pas, je reviens tout de suite.

Je saute de ma chaise haute et me dirige vers le bar du rooftop afin de demander s'il est possible de passer une musique. Il n'y a rien à perdre à demander. Et puis je suis sûre que s'ils passent le morceau adoré d'Anaïs, elle retrouvera instantanément son sourire. Elle se jettera même sur la piste de danse pour écarter tout le monde avec son déhanché. Enfin... ça, c'était mon plan initial.

Parce que si vous étiez à ma place je peux vous assurez qu'aller au bar est bien moins intéressant que ce qui monte les escaliers. Sans pouvoir vous expliquer pourquoi, je fais un pas vers cette personne. Ce qui me guide n'est même plus ma conscience, en fait, celle-ci est étouffée par autre chose, une chose qui me fait vibrer corps et âme. Dans une montagne russe, il y a toujours un moment où le wagon descend pleine balle vers le sol, et bien vous voyez le moment où l'on attend tout en haut, juste avant la chute dans le vide ? Eh bien là, c'est exactement la même chose, mon sang pulse dans mes tempes et des fourmillements ramollissent tous mes membres.

Pourtant, à premier abord ce type est comparable à tous les autres types présents dans ce genre d'endroit. Toutefois... il y a quelque chose, un je-ne-sais-quoi en plus. Il est ma descente en montagne russe, ma descente en Enfer, ma tentation. Des cheveux bruns presque noirs soigneusement coiffés, des yeux verts perçants, un sourire aussi enjôleur que rusé, et une peau mate mettant en valeur ses chevalières en argent ainsi que son beau costume bordeaux hors de prix, voilà à quoi ressemble ma tentation.

Guidée par un instinct que je ne connais pas, je m'avance vers lui. En cet instant, je ne réfléchis pas, je ne fais qu'agir, poussée par une force invisible. Lorsqu'il m'aperçoit son sourire s'élargit et ses yeux brillent d'une lueur que je ne pourrais définir dans mon état second. Et pour m'auto-surprendre encore plus, je me jette sur lui. Mais par-là, je veux dire je me jette sur lui. Je l'embrasse avidement, attrape sa nuque pour me coller encore plus à lui, et lève ma jambe contre sa hanche pour l'entourer. Le type ne me repousse pas, au contraire, il me rend mon baiser avec ardeur et attrape ma cuisse avant de complètement supporter mon poids dans le but de m'asseoir sur une chaise haute. Le dépassant maintenant d'une tête, je dois me pencher sur ses lèvres pour l'embrasser, son goût d'alcool se répandant dans ma bouche. Ses mains remontent sur mes hanches et il me presse contre la table.

De l'Autre CôtéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant