Je me sens idiote face à ce qui se déroule sous mes yeux. Non mais sérieux, à quoi est-ce que je m'attendais ? Comment ai-je pu croire un seul instant qu'Alastor m'emmenait réellement dans un endroit chelou où le sacrifice est un rituel de passage ? Je suis vraiment idiote et je pense que j'en suis d'ailleurs rouge de honte vue à quel point je sens mes joues et mes oreilles s'échauffer.
Alastor éclate de rire et passe son bras autour de ma taille avant de dire :
– Tu pensais vraiment que j'allais te sacrifier ou un truc du genre ? Tu sais qu'à un moment, j'ai même eu peur que tu me tapes pour t'avoir emmenée ici.
– Désolée... Je me sens vraiment bête.
– Au moins, tu m'auras diverti, tu es d'ailleurs toujours divertissante. Mais oublions ça, on est là pour s'amuser, après tout.
Je lève la tête vers lui et il m'offre un sourire rayonnant avant de me faire entrer à l'intérieur de la salle d'arcade la plus étrange qu'il m'ait été donné de voir. Toute rouge et décorée de rochers fissurés en plastique ainsi que de fausses coulées de lave, elle a un charme certain. Heureusement, le directeur artistique ne s'est pas mis en tête de rajouter un chauffage de tous les Diables pour une expérience « plus immersive ». Il s'est simplement contenté de caler des cris de damnés au milieu des musiques rock. À cela s'ajoutent les hôtes qui sont tous déguisés à l'effigie du Diable, enfin... de l'image qu'on en as. Et pour lui faire honneur, le budget a été mis dans des cornes rouges clignotantes, des costumes lie de vin ne couvrant pas grand-chose, des faux ongles crochus, ainsi qu'un maquillage très réussi. En revanche, pour ce qui est des joueurs, ils sont tous différents. Le lieu doit attirer autant de curieux que d'habitués, expliquant cette diversité.
Remarquant notre arrivée, une grande femme blonde moulée dans sa robe d'enfer nous approche pour nous proposer une boisson qui repose sur son plateau. Ses cheveux de blé tombent en cascade jusqu'à ses hanches, son rouge à lèvre est assorti à sa robe et met clairement ses lèvres en valeur tandis que ses jambes feraient pâlir n'importe quel mannequin. Elle reluque clairement Alastor et celui-ci lui adresse un sourire galant avant qu'il ne s'élargisse lorsque ses yeux se posent sur moi.
– Un cocktail ? nous suggéra la femme. Nous avons un Aller Simple Pour l'Enfer qui est notre cocktail du moment. Il se compose de jus de fraise, mûre, myrtille et tequila. Autrement le classique Diablotin : mangue, banane, goyave, grenadine et rhum.
Alastor me regarde comme pour m'inviter à choisir, alors timidement, je demande :
– Vous auriez des cocktails sans alcool ?
– Bien sûr, nous pouvons tous les faire sans alcool. Il faut juste que j'aille les demander. Que voulez-vous ?
– Heu, je veux bien un Diablotin sans alcool dans ce cas, merci.
– Et vous, monsieur ? Quelque chose vous ferait plaisir ?
– Je vais prendre la même chose qu'Angèle, et serait-il possible que vous nous ameniez aussi deux cookies ? Vous seriez bien aimable.
– Aucun souci, répondit-elle avec un sourire qui me fit penser à celui de Romane. Je vous amène ça tout de suite !
– Merci beaucoup.
Sur ce, la serveuse repart dans sa robe moulante, ses cheveux se balançant de droite à gauche à chacun de ses pas. Concentrée sur sa manière de marcher, je sursaute lorsque je sens la main d'Alastor se poser entre mes omoplates.
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De l'Autre Côté
Paranormal« Vous connaissez l'expression « être une grenouille de bénitier » ? Eh bien je peux vous assurer que tous les membres de ma famille sont des batraciens. Par là j'entends : croix en folie et messes à gogo. Ma famille est si religieuse que Satan lui...
