Chapitre 2

185 9 0
                                    

« Dans quelle salle étais-tu ? »

Je lui posai la question tout en me retournant sur elle et vis qu'elle souriait, je me demandais alors si elle ne me faisait pas une blague, comme un ''bizutage de prof'' en quelque sorte.

« J'étais en salle dix-huit, Madame.

- Ha, je vois. Allons-y alors.

- Je vous suis Madame. »

Elle parlait toujours de manière faible, presque timide, mais vis qu'au moins, elle était polie. Nous Finîmes par arriver devant la salle qu'elle m'avait désigné, je l'ouvris à l'aide du passe partout qu'on nous avait distribué et nous y entrâmes. Elle se dirigea directement vers une table, sûrement celle où elle était assise et s'accroupit. Je la suivais à mon tour, avant de me mettre dans la même position qu'elle, j'eus la (mal) chance d'apercevoir la peau de son dos et l'élastique de sous-vêtement. Je me hâtais de m'accroupir aussi en me traitant mentalement de prof perverse.

« Que cherches-tu ?

- Une boucle d'oreille Madame.

- D'accord mais tu sais je suis trop jeune pour être appelée ''Madame'', Mademoiselle m'irait mieux.

- Ho, je vois, c'est un peu long mais d'accord Mademoiselle.

- Deux syllabes de plus ce n'est pas la mer à boire.

- Dans un vers ça peut tout changer, Mademoiselle.

- Ho, tu es poète ou juste cultivée ?

- Un peu des deux on va dire. Même si j'aime la poésie. Et vous ?

- Je suis enseignante en Français donc forcément j'aime la poésie autant que la prose. Ce qui m'étonne le plus c'est que vu ton âge, ...

- HA !! »

Elle se redressa si subitement qu'elle me fit de nouveau sursauter. Elle m'exhiba fièrement une boule d'oreille en forme d'étoile mais sans le fermoir. Je lui demandai alors si nous devions le chercher aussi, elle me répondit que ce n'était pas la peine, en rougissant légèrement et me le montrant dans son autre main. Je pus voir alors qu'elles étaient proportionnelles à sa hauteur, de grandes et fines mains qui devaient encore avoir la douceur de celles d'un enfant. Elle essayait de remettre la boucle elle-même mais semblait avoir du mal à le faire, je me proposai alors de l'aider, elle accepta, s'approchant de moi, je pus me rendre compte que nous faisions pratiquement la même taille. Près d'elle je pus percevoir l'odeur fruitée de son shampoing, ainsi que la pâleur de sa peau. Comme je le pensais, son lobe d'oreille était fin et doux, je me dis une nouvelle fois que j'étais une vraie tordue mais n'en remis pas moins la boucle en place. Une fois le fermoir serré, je ressentis une irrésistible envie de la taquiner et je dus fournir un effort quasi surhumain pour ne pas souffler sur l'oreille qu'elle me dévoilait. Quelque chose clochait vraiment chez moi ce jour-là, pensai-je brièvement. Elle me remercia et au lieu de quitter la salle, elle se mit à me fixer du regard, elle avait de grands yeux bleus clairs, je les trouvais très jolis, se mariant parfaitement à la blondeur de ses cheveux.

« Je m'appelle Élodie Soline.

- Je suis Clair... Heu mademoiselle Dumur, j'enseigne, comme je te l'ai dit le Français.

- Claire, chuchota-t-elle.

- Oublies ça s'il te plaît.

- Ahah, pas moyen Mademoiselle ! »

Elle se dirigea vers la sortie de la salle en ricanant encore une fois, je me sentais bête d'avoir donné mon prénom. Elle se retourna une fois la porte atteinte.

« Vous me regardiez ce matin, dit-elle en souriant toujours.

- Heu oui, difficile de te rater n'est-ce pas ?

- En effet, mais moi aussi je vous ai regardée. »

Sans rien ajouter, elle quitta la salle, me laissant seule avec mes pensées qui se bousculaient et mon visage qui chauffait bizarrement.

AMOUR INTERDITOù les histoires vivent. Découvrez maintenant