Élodie partit rejoindre ses camarades après m'avoir souffler un bisou de la main, ce fis mine de l'attraper, ce qui la fit rire. Je me dirigeais quant à moi vers ma salle, regrettant de ne pas avoir pu faire mes photocopies en salle des professeurs. La bonne nouvelle c'est que ma journée commençait par la classe calme de troisième, j'avais parcouru un peu les listes de livres qu'ils avaient lu et beaucoup d'entre eux était de bons lecteurs. Comme à son habitude, cette classe fut calme et le cours se passa sans encombre, tout le monde était participatif, bien que j'aurais préféré les voir plaisanter un peu, ils gardaient leur sérieux en toute circonstance. Les deux heures passèrent tout de même assez vite, et lorsqu'ils sortirent, le groupe de fille entra à leur place.
« Ils n'avaient pas l'air très joyeux ceux-là, dit Sarah. Heureusement que vous nous avez après Mademoiselle, on va vous remonter le moral.
- Une classe calme de temps en temps ça fait aussi du bien tu sais.
- Ils avaient l'air morts. Bref j'ai commencé à lire votre bouquin.
- Tu le trouves bien ?
- Ouais... Mais y'a pas beaucoup de dessins.
- Tu préfères quand il y a des dessins ?
- Oui, ça fait moins de mots. »
Le groupe rit et Élodie arriva avec mon café tout en me souriant de manière forcée.
« Voilà, dit-elle, Long, noir, sans sucre et souriant.
- Comment un café peut-être souriant ?
- Comme ça, dit la jeune blonde en se retournant sur Marine qui avait posé la question. Tu vois ?
- Tu fais flipper meuf !
- Vous nous avez après Mademoiselle, reprit Sarah.
- Oui, je sais. Je vous ai préparé une petite interrogation.
- Sérieux ? C'est pas sympa ça !
- C'est juste pour voir un peu votre niveau, rien de bien méchant et es autres sixièmes l'ont faite aussi.
- Pff on aurait dû leur tirer les réponses.
- J'ai changé de texte, évidemment, mentis-je, donc ça n'aurait servi à rien. »
Toutes les filles se dirigeaient vers la porte en m'avertissant passer aux toilettes avant la reprise des cours, j'acquiesçais tout en demandant à Élodie si ça allait. Elle me dit que oui, elle avait passé deux heures de cours tranquillement même si, ajouta-t-elle en chuchotant près de moi, je lui avait trop manquée. Personnellement je ne m'étais toujours pas faite à cette presque relation amoureuse avec une élève, de sixième qui plus est. Elle par contre, ne semblait pas avoir de soucis avec tout ça, elle n'était cependant pas insouciante, je le savais bien mais je ne pouvais m'empêcher de me demander ce qu'elle en pensait au fond. J'aurais aimé discuter franchement avec elle mais on ne pouvait pas avant ce soir, à moins que je ne lui envois quelques messages durant la pause de midi mais il y avait toujours le risque que ses copines le découvrent. Peut-être aussi que c'était moi qui y pensais trop, j'étais en permanence en train de réfléchir à quoi faire ou ne pas faire, me prendre la tête ainsi ne me ressemblait pas et si elle le savait, Adeline serait la première à m'en faire la remarque, je décidais donc de mettre tout ça de côté, du moins jusqu'à ce soir. Les élèves commençaient à se regrouper devant la porte, je les fis entrer avant la sonnerie, certains râlèrent un peu mais ne s'en installèrent pas moins, le groupe de filles qui avait quitté la salle plus tôt était là aussi mais elles entrèrent sans broncher et allèrent là où elles avaient posé leur sacs. J'attendais les derniers et ce faisant, je décidais de leur parler du groupe de lecture, il n'y eut pas de volontaire pour nous rejoindre, comme nous l'avions prévu. Je leur donnais ensuite exactement le même exercice à faire qu'aux autres, me permettant ainsi de corriger les quelques copies qui me restaient à faire puis regarda à nouveau le tout, sur une classe de vingt-six, onze eurent plus de la moyenne, ce qui faisait relativement peu, pour ce qui était de ceux ayant une mauvaise note, les fautes d'inattention étaient légion, et je ne souligne même pas l'orthographe. Je me demandais si à ce point-là, je n'allais pas leur refaire faire des dictées comme en primaire, certains le méritait. Je fis ensuite le tour de la classe, regardant un instant chaque élève travailler, ils étaient tous concentrés et silencieux. Je m'attardais un moment à côté du Bryan qui avait embêté les filles hier, ses réponses semblaient assez correctes dans l'ensemble, je changeais de place quand il releva la tête vers moi. Je fis encore deux arrêts au hasard afin de regarder les copies puis arrivais à la hauteur d'Élodie. Elle était très concentrée et avait une jolie écriture, il allait être plaisant de corriger une telle copie. Ses réponses étaient pour le moment justes et bien qu'en sachant que c'était une élève brillante, j'en fus tout de même surprise. Cinq minutes avant la fin du cours, je ramassais les copies et les mises à côté de mon sac. Lorsque la sonnerie se fit entendre, je leur souhaitais de passer une bonne journée, certains me regardaient bizarrement, je me demandais alors pourquoi. J'avais ensuite ma classe de cinquièmes, je leur rendis les contrôles de la veille tout en leur faisant la morale sur leurs résultats, certains baissaient la tête alors que d'autres comparaient déjà avec la correction faite juste après. Nous étudions un texte du livre de cours, et là aussi, je fis la promotion du club de lecture, en vain évidemment. Un garçon eut tout de même le cran de me demander si la participation apportait des points supplémentaires. Lorsque la fin de l'heure arriva, je me sentais déjà fatiguée alors qu'il me restait quatre heures à enchaîner, par tranches de deux heures, j'allais retrouver la même classe de cinquième et une de sixième. Avant de sortir, certains d'entre eux me demandèrent s'ils pouvaient laisser leur sac dans la salle, ayant prévu d'y revenir tout de suite après être allée au supermarché, je leurs dit qu'il n'y avait pas de soucis. Une fois le dernier sortit, je partis à mon tour pour rejoindre ma voiture. La température n'avait pas baissé et il faisait toujours aussi chaud dans l'habitacle du véhicule. J'ouvris les fenêtres et me mis en route rapidement.
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AMOUR INTERDIT
Romanceune collégienne, une professeure, une famille un peu bancale... Et alors... Voyons où leurs vies trépidante va nous mener.