Chapitre 63

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Le repas du samedi se passa parmi les discutions les plus diverses, de la conduite des élèves de Ludivine qui bossait en maison spécialisée aux miens que je trouvais normaux maintenant aux animés que j'aimais avec Marie, qui avait l'air fan du genre, aux vins avec Adeline qui préférait le blanc et moi le rosé, jusqu'aux projets fous d'avenir d' Élodie, je ne vis pas le temps passer et lorsque je posais les deux tartes achetés le matin à la boulangerie, il était presque quinze heures. Je fis du café, bien que ma petite-amie avait protesté pour le faire elle-même, et Adeline annonça qu'elle avait, dans la voiture, un petit cadeau pour moi et partit le chercher. La connaissant je savais déjà que le cadeau en question serait sous forme liquide. Elle revint munie d'un sac isotherme et me le tendit, à l'intérieur se trouvait trois bouteille de Crément, une espèce de champagne. C'était sympa mais je n'avais pas les verres pour ce genre de boisson.

« C'est pour ça qu'il y'a trois bouteilles, ricana mon amie, chacun la sienne !

- Arrêtes tes conneries bébé et t'en fais pas Claire, des verres normaux suffiront, c'est pas le contenant qui fait le contenu.

- D'accord Ludi, merci. Je vais les rincer alors comme on a bu du vin en mangeant.

- À l'eau froide hein !

- Non je vais les faire bouillir, logique ! »

Parfois Adeline avait tendance à me prendre pour une cruche, surtout quand elle commençait à avoir un verre dans le nez. Élodie vint les essuyer et Ludivine fit une autre réflexion sur le fait qu'il allait neiger demain d'avoir vu sa petite faire la vaisselle d'elle-même. Contrairement au repas, nous mangeâmes le dessert dans un calme presque religieux. Après tout, quand c'est sucré même la plus bavarde des filles se tait comme aurait dit mon père. Il n'y eut que Marie qui me demanda l'adresse du site sur lequel je regardais mes animés, elle l'enregistra sur le navigateur de son téléphone toute satisfaite, je me dis que chez elle, la wifi allait chauffer. Une fois les deux tartes parties, Adeline se posa dans le clic-clac et se mit à ronfler doucement, sa petite-amie la félicita d'avoir tenu tout le repas, Marie continuait à regarder son animé sur la télé, je pensais bien qu'elle allait se faire toute la saison tant elle était à fond et Élodie et moi débarrassâmes la table et fîmes la vaisselle tranquillement. Étant à l'essuyage, elle s'amusait à me faire un bisou à chaque fois qu'elle se saisissait de quelque chose dans l'égouttoir, que ce soit sur l'épaule ou sur la joue si elle était à proximité, Ludivine n'en perdait pas une miette en arborant son petit sourire bizarre habituel. Elles partirent, à contre cœur pour Adeline qui voulait se remettre à la boisson, peu avant dix-huit heures et le calme revint dans mon petit appartement, je me sentis soudainement épuisée.

« Qu'est-ce que tu as envie de faire chérie ?

- Fumer une cigarette, posée à la fenêtre pour commencer et toi mon ange ?

- Prendre un long, long bain bien chaud.

- Tu prends goût à la baignoire je vois.

- Ouais c'est génial les bains, on peut y traîner toutes les deux un long moment et... »

Élodie ne finit bizarrement pas sa phrase, je me demandais pourquoi puis compris où elle voulait en venir. J'avais définitivement une petite-amie bien coquine malgré son jeune âge. C'était loin de me déplaire en vérité mais jamais je ne l'aurais ouvertement avoué. Je lui dis d'aller le faire couler le temps que je fume, elle ne se fit pas prier. Je la trouvais étrangement obéissante depuis ce matin, je me demandais si cela ne cachait pas quelque chose. Sans même y penser, je fis une chose que je ne faisais que très rarement, je balançai mon pégot par la fenêtre avant de la fermer, c'est lorsqu'elle fut close que je réfléchis à la stupidité de mon geste, en voyant le cendrier sur la table. Je vidais ce dernier dans la poubelle de cuisine et le pris avec moi dans la salle de bain, je le posais sur la chaise près de la baignoire, Élodie partit préparer des vêtements pour la soirée, j'allais en faire de même quand mon téléphone sonna. Je pris l'appel, il s'agissait de ma mère qui me demandait si je pouvais passer avec la petite demain, je lui répondis qu'il n'y avait pas de soucis et pris le téléphone avec moi, il avait déjà sonné deux fois aujourd'hui, jamais deux sans trois dit-on. Ma copine me demanda qui m'avait appelée, je lui dis sans détour que nous irions chez mes parents demain, elle en fut ravie, elle adorait ma mère, m'avoua-t-elle puis bizarrement, elle me demanda si elle pouvait me rejoindre.

« Je pensais que tu allais venir depuis le début moi. T'étais plus téméraire hier.

- Oh, n'y penses plus s'il te plait.

- Je ne suis pas prête d'oublier ton aplomb crois-moi. Je t'en parlerai encore dans dix ans !

- Ça me rend moyennement heureuse... Mais ça veut dire qu'on sera encore ensemble dans dix ans alors je vais pas me plaindre.

- Tu joues sur les mots, c'était juste une façon de parler mais bon, qui sait... Pour l'instant avec toi je me contente de vivre le moment présent.

- Oui, je sais bien. Sinon tu comptes prendre ton bain habillée... Ou tu veux que ce soit moi qui le fasse ?

- Allez amènes-toi »

Honnêtement, je m'attendais à ce qu'elle décline, au lieu de ça, elle s'approcha de moi et commença à soulever mon bustier, découvrant mon ventre, je dus faire un effort pour ne pas reculer, après tout c'était moi qui lui avait proposé. Elle n'eut pas de mal à le faire passer par-dessus ma tête et en profita pour m'embrasser dans le cou, aveuglée par le tissus, le contact de ses lèvres me fit frissonner et le corsage finit sur le sol. Je la pris dans mes bras et l'enlaça brièvement, elle me rendit mon étreinte et nos lèvres se rencontrèrent.

« L'eau va débordé, me murmura-t-elle.

- Elle fait chier l'eau.

- Je vais juste la couper, n'enlève rien par toi-même ! »

Nous nous séparâmes le temps qu'elle ferme le robinet d'eau chaude, le seul à être ouvert, j'en déduis que nous avions tout le temps de continuer notre effeuillage mutuel. Élodie revint vite se blottir contre moi, ce fut à mon tour de lui retirer son T-shirt, doucement, lui caressant le dos au passage pour la faire frissonner à son tour, elle me murmura à l'oreille que j'étais méchante mais ne venait-elle pas de me faire le coup ? Je sentis ensuite ses doigts tenter de pénétrer dans la ceinture de mon jeans mais elle avait l'air d'avoir du mal à y entrer, je l'aidais en le déboutonnant.

« Tu te sers trop mon cœur, comment tu peux manger autant en étant aussi serrée ?

- Tu trouves que je mange beaucoup ?

- T'as pris deux fois de la viande et idem au dessert. Ou alors c'est pour ça que t'es aussi serrée ?

- Non, c'est juste une habitude, j'aime pas les ceinture alors je prends la taille au plus juste. Toi tu t'habilles assez large, regardes. »

Je fis glisser ma main dans son pantalon et n'eus aucun mal à la faire rentrer jusqu'au poignet. J'en profitais alors pour masser lentement ses douces fesses rebondies.

« Tu en profites pour me tripoter avoues...

- Je suis si prévisible que ça ?

- Non, c'est juste qu'à ta place j'en aurais fait autant. »

Pour joindre le geste à la parole, elle fit glisser mon jeans et se saisit de mon fessier à pleines mains. Elle me sourit, je la trouvais trop craquante et l'embrassais à mon tour. Nous étions toutes les deux en sous-vêtements au milieu de la pièce, d'ordinaire, j'aurais été morte de honte mais là je n'éprouvais aucune gêne, au contraire, j'avais envie d'aller plus loin. D'un geste habile, j'ôtai l'agrafe de son soutien-gorge qui glissa lui aussi au sol, comme toujours, je fus jalouse de sa poitrine qui était plus grosse et plus ferme que la mienne, ce qui ne m'empêcha pas d'y poser les mains. Elle se raidit un moment puis se laissa faire, m'embrassant de plus belle. Elle retira le mien à son tour tandis qu'elle lâchait mes lèvres pour poser les siennes sur la zone qu'elle venait de dénuder, m'arrachant un soupir de désir.

« Mon cœur, dis-je, si ça continue on le prendra pas ce bain.

- On a pas fait couler l'eau pour rien, disons qu'on peut le prendre tout en continuant à se câliner.

- Je suis à cent pour cent pour. »

Nous allâmes donc profiter du bain et bien que j'eus ramené mes clopes et le cendrier, ils ne servirent guère et le téléphone resta heureusement silencieux. Nous passâmes de la case bain à la case lit pour finir par s'endormir d'épuisement alors que la nuit était tombée dehors. 

AMOUR INTERDITOù les histoires vivent. Découvrez maintenant