Chapitre 75

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Élodie me manqua dès que je me mis au volant. Sarah, assise à côté de moi maintenant, m'avoua avec sa fougue naturelle que c'était la première fois qu'elle voyait deux filles s'embrasser de la sorte, ce qui me fit sourire en démarrant le moteur de ma petite voiture. J'eus à peine fait cent mètres que je reconnus au loin celle de Ludivine qui s'approchait, nous nous donnâmes un petit coup d'avertisseur quand nous fûmes à hauteur l'une de l'autre, elle me fit même un petit signe de la main.

« Vous êtes connue par ici Madame.

- Non, c'est juste l'autre maman d'Élodie.

- Ah, je vois. C'est vrai ses parents sont... Deux femmes aussi.

- Oui. Ça te choque ?

- Je sais pas. En fait c'est un peu de ça que je voulais vous parler mais ça peut attendre un peu.

- Comme tu veux.

- Je ne voudrais pas que vous soyez choquée en conduisant.

- Tu vas m'avouer tes sentiments ou quoi ?

- Nan, quand même pas, Élo me tuerait. »

Elle eut un petit rire sans joie, je lui jetais un coup d'œil et pu observer que son visage, qui était toujours souriant, était crispé. Je me demandais bien quelle nouvelle aberrante elle allait m'annoncer, cela me fit soudainement un peu peur. Nous arrivâmes chez moi, entrâmes dans l'appartement et Sarah posa ses affaires de cours près du canapé.

« Pourquoi tu as monté ton sac ? Tu aurais pu le laisser dans la voiture.

- Ah, ouais. J'y ai pas pensé.

- On fera tes devoirs après le repas.

- Heu, merci mais non. Je ne dois pas rentrer trop tard.

- Tu en as tant que ça ?

- Je sais pas mais de tête je dirais que j'ai un ou deux exercices en histoire, des maths aussi en plus de la punition que j'ai eu tout à l'heure. Ah ! Et la rédac que vous nous avez donnée.

- Tu ne l'as pas encore commencée ?

- Bah non, c'est pour demain.

- Tu sais, une rédaction ça ne se fait pas à la dernière minute. On la prépare, au brouillon, on la travaille. Là tu aurais dû recopier ce que tu as fait depuis que je vous l'ai donnée.

- J'ai pas eu le temps ! »

Elle criait presque, ce qui me surpris. Je me retournais vers elle et vis qu'elle était au bord des larmes. Tout en lui servant un verre de jus de fruits, je lui demandais de se calmer, je me demandais aussi à moi-même si je n'avais pas été un peu trop loin. Je me servis un verre de vin que je bus rapidement avant d'allumer une cigarette à la fenêtre.

« Que veux-tu manger ?

- Ce que vous avez, je suis pas difficile.

- Oh, ça va faire râler Élo mais ce n'est pas grave. On commande ?

- Si vous voulez mais j'ai pas beaucoup de sous.

- Je ne t'ai rien demander. Aller c'est parti ! »

Je me saisis de mon smartphone ainsi que d'un nouveau verre de vin puis fit appel à mon fast-food préféré. En attendant la livraison, nous nous mîmes autour de la table, Sarah avait des conseils à me demander et je voulais l'écouter attentivement.

« Bon voilà, dit-elle une fois que j'eus insisté pour qu'elle me raconte son histoire, lundi en rentrant du travail mon frère a fait son come-back.

AMOUR INTERDITOù les histoires vivent. Découvrez maintenant