Chapitre 17

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Adeline fut à peine sortie de la pièce qu'Élodie prit ma tête dans ses mains et me fixa droit dans les yeux.

« Ne bois pas trop s'il te plaît, j'aimerai vraiment qu'on aille se balader toutes les deux après.

- D'accord. Tu sais quoi, prépare-moi un verre d'eau s'il te plaît, entre ça et les encas, je tiendrais la route.

- Tu es sûre ?

- C'est pas mon coup d'essai, lui répondis-je avec un clin d'œil. Je te promets qu'on ira chercher ton livre.

- Je me fous du livre, dit-elle en me lâchant et se levant. Idiote. »

Elle aussi quitta la pièce, me laissant seule avec moi-même quelques instants puis Adeline fit rapidement son retour.

« Il s'est passé quelque chose ?

- J'ai juste demandé un verre d'eau.

- Oh, tu vas faire la même technique qu'à l'époque ?

- Élo tient vraiment à ce qu'on aille lui acheter son livre ensemble donc je peux pas me lâcher et demain j'ai cours donc ne compte pas m'enfermer ce soir.

- Raah ! Tu vois toujours clair dans mon jeu ça en devient même plus drôle.

- Claire, c'est moi et je te connais à force. Si tu veux vraiment qu'on se mette minable, il faudra attendre ce week-end. Enfin si je passe.

- Pourquoi tu passerais pas ?! Tu l'as promis à la petite je te rappelle. Elle sera intenable tout le week-end si tu viens pas.

- Elle tient à moi tant que ça ?

- Oh oui ! Fallait la voir hier pendant le repas... Claire ceci, Claire cela, Claire ici, Claire là-bas...

- Maman !! Tu me fous la honte là !

- Mais non Élo. Je m'en doutais déjà de toute façon. »

Elle me tira la langue en posant le verre d'eau près de celui de whisky et vint se replacer à côté de moi en me tenant le bras, sa mère eut un étrange sourire que je ne pouvais interpréter.

« Je prends ton bras en otage comme ça tu ne peux pas boire.

- Je suis droitière tu sais.

- Ah, flûte.

- La loose là Élo. Haha ! »

L'ambiance était bonne, je découvrais le côté mère de ma pote de fac et nous nous amusions beaucoup, du moins jusqu'à ce que la fille brune fasse son entrée. Elle se saisit de quelques bâtonnets de bretzel et se jeta dans le canapé en face du mien.

« Vous pouvez faire moins de bruit, j'arrive pas à me concentrer sur mes devoirs. Et toi pourquoi tu t'agrippes à elle comme ça ? C'est ta meuf ou quoi ?

- C'est mon amie, répondit Élodie pleine de fierté. Et aussi ma prof de français.

- Et t'es obligée de t'y accrocher comme ça ? T'es tellement lourde que t'as peur qu'elle se sauve ?

- Les filles, commença Adeline mais sans autorité, Calmez-vous devant les invités.

- Une réunion de famille ça n'a rien à voir avec des invités.

- Réunion de famille ? Je ne vois ici que mon amie de fac avec qui je bois un verre et mon élève et amie, rien de plus.

- Moi je vois ma mère, ma sœur et ma belle-sœur. C'est écœurant.

- Depuis quand tu es devenue homophobe Marie ? »

La question d'Élodie nous fit sursauter Adeline et moi tandis que sa grande sœur restait impassible.

« Je suis pas homophobe, dit-elle, j'ai deux mère, ça serait malheureux que je le sois. Je suis juste en face d'un cas avéré de lolicon et ça, ça me met mal à l'aise.

- Élodie et moi n'avons...

- Mais ferme ta gueule franchement, explosa la fille blonde. Lolicon tu dis, alors ton ex l'est tout autant. Putain je t'ai fait quoi Marie ? Rien de ce qui n'est arrivé n'est de ma faute ! J'ai pas choisi de naître comme ça putain ! »

Élodie partit se réfugier dans sa chambre alors qu'un bruit sec se produisit juste en face de moi, Adeline était debout et Marie se tenait la joue. Le regard de la fille brune exprimait de la tristesse, je pensais qu'au fond, elle aussi savait que sa petite sœur n'y était pour rien mais parfois, il faut que la colère s'exprime, peu importe qui en est la cible.

« Je gère Élo.

- S'te plaît Claire. Il faut qu'on discute ici. Il y a une pancarte sur sa porte de chambre.

- OK. »

AMOUR INTERDITOù les histoires vivent. Découvrez maintenant