Quatre jeune filles dans un petit escalier c'est loin d'être silencieux ou discret. Nous finîmes par arriver chez moi mais j'étais certaine que tous les voisins se sont demander ce qui se passait. Sarah fut la plus excitée du groupe, comme toujours, en entrant elle nous déclara que c'était la première fois de sa vie qu'elle allait chez une prof, sa remarque fit rire les autres. Elles s'installèrent autour de la table et allèrent sortir leurs affaires mais je les arrêtai en leur proposant une glace et un verre de jus de fruit, bien évidemment elles furent toutes d'accord pour prendre ce léger goûter avant de commencer. Alors qu'elle mangeaient leur cône, je me mis à la fenêtre de salle pour fumer une cigarette, Marine me fit remarquer que mon appartement ne sentait pas le tabac, Élodie répondit pour moi que je prenais toujours soin de fumer à la fenêtre lorsqu'elle était là, je précisais alors que je le faisais aussi quand elle n'y était pas et en disant cela je me rendis compte qu'elle était là tous les jours depuis qu'on avait commencé à sortir ensemble, je ne l'avais même pas vu venir. Le calme fut de retour lorsqu'elles commencèrent à travailler, j'en profitais alors pour chercher ce que l'on allait manger Élo et moi une fois que tout ce petit monde serait partit et en ayant le nez dans le réfrigérateur, j'en profitais pour me servir un verre de rosé bien frais que je pris avec moi au salon.
« Oh, la prof picole !
- Et alors ? Je suis chez moi et j'aime me détendre en prenant un verre après le boulot. Après vous avoir supporter toute la journée c'est la moindre des choses.
- Genre, fit Marine, on est des élèves difficiles... On est toutes mignonnes nous.
- Vous peut-être pas mais il y en a certain, il faut se les farcir hein.
- Genre ta classe de quatrième deux, fit Élodie, t'arrêtes pas de t'en plaindre quand tu les as.
- Oh oui, mazette, ceux-là ils sont compliqués.
- Mazette ? Ricana Sarah, c'est quoi ce vieux mot ?
- C'est pour pas dire ''Putain'', rétorqua ma petite amie, c'est juste pour rester polie parce que vous êtes là.
- Faut pas vous retenir pour nous mademoiselle Claire.
- Dis donc toi, je te trouve bien familière d'un seul coup.
- Oh, ça va, répondit Sarah, on est entre nous là. Vous allez pas me faire croire qu'Élo vous donne du mademoiselle Dumur toute la journée.
- Ben non, répondit l'intéressée, t'es conne, c'est ma chérie, c'est évident que je l'appelle pas comme ça. Mais c'est ma chérie à moi.
- Oui, oui, je vais pas te la voler. Juste être un peu plus détendues, c'est tout.
- De toute façon, la première qui m'appelle par mon prénom au collège, je la noie sous les heures de colle. »
Elles me regardèrent toutes afin de savoir si j'étais sérieuse, et comme je l'étais, elles n'eurent rien à redire et baissèrent leur tête sur leur devoir.
« Au fait, repris-je, comment vous allez rentrer ?
- Avec vous, non ? Mon père vient nous chercher au collège d'habitude mais il ne sort jamais de la ville, il va se perdre dix fois avant d'arriver ici.
- Va doucement avec le vin chérie, fit Élodie, je sais que t'es pas du genre à abuser mais quand même.
- Oui, ne t'en fais pas, deux verres pas plus pour le moment. Et j'en suis qu'au premier. »
Elle me sourit en guise de réponse et je dus admettre qu'elle avait le sourire le plus charmant du monde. Je repensais brièvement à ma conversation de ce matin avec Virginie, me demandant si c'était un coup de foudre, en voyant ma petite amie sourire je me rendais compte que j'étais vraiment follement amoureuse d'elle. Je la regardais travailler, elle était minutieuse et s'affairait sur son dessin tout en relevant la mèche de cheveux qui tombait dans son champ de vision dès qu'elle baissait un peu trop la tête. Je vis du coin de l'œil Sarah écrire quelque chose sur un bout de papier et Noa, sa voisine pouffa de rire après m'avoir jeté un rapide regard. Je me levais et me saisis du bout de papier, « Le regard de l'amour » était écrit dessus, je le balançais sur la table, la jeune fille qui était toujours énergique leva les yeux sur moi, je me contentais de hausser les épaules, elle me sourit alors qu'Élodie s'empara du bout de papier à son tour.
« Tu étais en train de me regarder chérie ?
- Oui, je te trouvais mignonne à croquer comme tu étais, tellement concentrée sur ce que tu faisais, j'aime ton côté minutieuse.
- Ah, moi c'est quand tu apprends des choses aux gens que je te trouve rayonnante.
- Et ben, fit Sarah, on a le droit à de grandes déclarations d'amour ce soir.
- Te moque pas, fis Marine, moi je les trouve charmantes toutes les deux.
- Ah, je dis pas, c'est mignon mais un peu gênant non ?
- En quoi je te prie ? On s'aime et on se le dit franchement, je ne vois pas ce qu'il y a de gênant là-dedans. On verra quand tu seras amoureuse toi.
- Je plains son partenaire, fit Marine, avec cette pile nucléaire. »
Nous rîmes toutes de bon cœur puis les filles se remirent au travail et moi je m'offris une autre cigarette à la fenêtre. Marine, qui était de loin la plus responsable du groupe me dit qu'elles en avaient encore pour une grosse demi-heure si Sarah ne traînait pas trop, cette dernière rouspéta qu'elle ne traînait pas, ce qui déclencha un nouveau rire. Elles se remirent au travail rapidement, quant à moi, une fois ma cigarette finie, je me mis à préparer mes cours pour le lendemain. Je vis avec plaisir que j'avais deux heures avec les filles en fin de journée. Elles finirent un peu avant la demi-heure, puis, leurs affaires rangées, elles se mirent à parler avec Élodie, de son mode de vie chez moi, de ce que nous faisions, je n'écoutais que d'une oreille mais je fus heureuse de voir que ma petite amie taisait nos moments câlins coquins. Elle leur dit tout de même que nous prenions des bains ensemble, ce qui étonna les autres mais sans plus. En même temps j'avais beau me dire qu'elles étaient jeunes, elles se doutaient bien que nous ne passions pas la soirée à se regarder dans le blanc des yeux. Il fut ensuite l'heure de partir, ce fut à mon tour de ranger mes affaires, une fois cela fait, nous partîmes tout de suite. La première à nous quitter fut Noa, ses parents l'attendaient devant le hall de leur immeuble, son père vint même jusqu'à la voiture, s'excusant de ne pas avoir pu recevoir tout le petit groupe. La suivante fut Sarah, personne ne l'attendait, elle et elle sortit de la voiture la mine basse, définitivement pas très heureuse de rentrer chez elle. Marine m'informa par la suite qu'elle était toujours ainsi lorsqu'elle rentrait chez elle, je me demandait bien pourquoi, je me dis qu'il fallait que j'aie une petite discussion avec elle prochainement pour savoir ce qui n'allait pas chez elle, sans pour autant la brusquer. Marine fut la dernière à partir, elle me dit que son père lui avait demandé de me faire entrer pour me remercier, elle déclina en prétextant que j'avais encore une élève à reconduire chez elle, ce fut une bonne idée. Après avoir laissé Élodie s'installer à nouveau à sa place, je mis le cap vers mon domicile, soupirant un peu que cette longue journée soit finie.
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AMOUR INTERDIT
Romanceune collégienne, une professeure, une famille un peu bancale... Et alors... Voyons où leurs vies trépidante va nous mener.