Le cours commença et les filles comme les autres finirent par se prendre au jeu. Leurs réponses n'étaient pas parfaites mais tous faisait l'effort de répondre, même la timide Noa leva la main spontanément. Les deux heures passèrent aussi rapidement que les deux premières et lorsque la fin du cours arriva, je leurs donnais, à eux aussi, du travail à faire chez eux. Les élèves sortirent en me souhaitant une bonne soirée, il ne restait plus que le groupe de quatre habituel. Je jetais un rapide coup d'œil à mon emploi du temps tandis que les trois filles qui prenaient les transports en commun dirent au revoir à Élodie, J'avais cours toute la matinée et une heure sur deux l'après-midi. Une fois les filles parties, nous y allâmes aussi. J'allais en direction de chez Élodie lorsqu'elle reçut un appel.
« Allô mam... Oui... Attends, je mets le haut-parleur... Vas-y.
- Allô Clairinette ?
- Ouais ?
- Dis, je devais te demander hier mais vu l'état dans lequel j'étais j'ai oublié mais tu peux garder Élo ce soir ? Au départ c'était que pour quelques heures mais on est avec la sœur à Ludi et on a quelques soucis. Marie va rester chez une de ses copines pour la nuit.
- Ma foi, pas de soucis, je squatterai le canapé.
- Je suis désolée de te demander ça comme ça à l'improviste.
- Heureusement qu'on est potes hein !
- Ouais grave. Je préfère la savoir avec toi que seule à la maison. Même si elle sait se débrouiller. Envoies-moi ton adresse par texto, on viendra te déposer des affaires pour elle aller à l'école demain, si tu dors pas.
- Ok, ça marche.
- Merci ma belle, je te revaudrait ça. »
Élodie coupa le haut-parleur et demanda à sa mère si tout allait bien, elle posa une question sur une certaine Rachel aussi, je me doutais que c'était la dite sœur de Ludivine. Je changeais de route, direction le plus proche supermarché du coin, il ne fallait pas oublier que mise à part des nouilles je n'avais rien chez moi et ce genre de plat ne pouvait pas convenir à une fille en pleine croissance. Alors que je réfléchissais à quoi acheter, je me dis que l'on aurait pu simplement commander, la cuisine n'étant pas mon point fort. Une fois qu'elle eut raccroché, je demandais à ma passagère si quelque chose lui ferait plaisir au diner, sa réponse me fit presque regretter de ne pas être rentrée pour commander directement.
« Une pizza ! Ça fait trop longtemps que j'en ai pas mangé !
- D'accord, ça me va aussi.
- Youpi ! »
Contrairement à celui du centre-ville, le petit supermarché situé à la périphérie n'avait pas beaucoup de clients à cette heure-ci, nous purent faire nos quelques courses au calme. Élodie se choisit une pizza bolognaise, je lui dis que si elle le voulait, elle pouvait ajouter des choses dessus, comme du fromage ou autre, elle me demanda si j'allais le faire.
« Un peu, ouais ! Sinon j'aurais jamais assez d'une pizza.
- Tu as un petit côté gourmande, c'est mignon.
- Et toi t'en auras assez d'une ? Tu n'as presque pas mangé ce midi à ce que j'ai cru comprendre.
- J'ai peur que si j'en prends deux je la finirai pas.
- Pas grave, je la finirai demain au pire.
- J'en prends deux alors ?
- Fais toi plaisir.
- Tu me fais toujours plaisir ! »
Cette dernière remarque sonnait presque comme un reproche mais je ne relevais pas. Moi, pour ma part ce fut une classique jambon fromage avec supplément de tout, j'en pris également deux, je comptais bien m'exploser l'estomac. Nous fîmes ensuite un tour au rayon des bouteilles, je pris deux limonades blanches et une bouteille de sirop de fraise, Élodie râla mais je lui dis que comme ça, j'en avais aussi à la maison si elle venait et elle ne dit plus rien. Je me pris aussi deux bouteilles de vin, n'en ayant plus chez moi non plus. Nous passâmes en caisse puis regagnâmes la voiture.
« Tu as tout ce qu'il te faut pour tes devoirs ?
- Oui, on en a pas tant que ça pour demain, juste un poly d'histoire à remplir.
- J'espère que tu travailles aussi bien dans les autres matières que dans la mienne.
- Peut-être que j'aurais pas des dix-huit partout, mais je fais de mon mieux. »
Je lui caressais les cheveux en la félicitant, elle me fit un magnifique sourire. Nous arrivâmes chez moi, je mis tout ce que nous venions d'acheter au réfrigérateur puis allais lui proposer un esquimau quand elle me saisit par la taille.
« Je me suis retenue toute la journée, dit-elle. J'en avais trop envie. »
Je refermais le frigo et me retourna vers elle pour l'enlacer aussi. À ce moment-là, je me dis que je n'en avais plus rien à faire de son âge, de notre situation, elle était juste une jolie fille amoureuse de moi et je comptais bien en profiter un peu car en toute honnêteté, elle ne me laissait pas indifférente. Quitte à se laisser faire, je décidais de prendre les devants et l'embrassais d'un long baiser sec.
« Oh, fit-elle, c'est la première fois où c'est toi qui m'embrasse.
- J'aurais pas dû ?
- Au contraire, tu devrais le faire plus souvent. »
Appuyée contre le réfrigérateur, elle m'embrassa à nouveau une première fois, une seconde, une troisième, sans dire un mot puis se recula subitement.
« T'as léché mes lèvres ?!
- Désolée, je me suis emballée.
- Nan, c'est juste que ça m'a surpris. Pourquoi t'as fait ça ?
- Pour rien, désolée. »
Durant ce bref instant, je me demandais ce qui pouvait bien me passer par la tête, je e dis que j'étais folle de vouloir plus que ce que j'avais déjà.
« Dis pas ça s'te plaît. Tu sais, me dit-elle en me regardant droit dans les yeux, je ne connais pas grand-chose à l'amour et tout mais j'aimerai bien apprendre. J'aimerai que tu sois celle qui m'apprennes ces trucs-là. J'étais surprise c'est vrai mais j'ai pas dit que c'est désagréable. Je veux pas que tu sois seulement ma prof au collège, je voudrais aussi que tu m'apprennes comment on doit être une petite amie.
- Je pense que ça viendra tout seul, avec le temps. C'est inutile de se presser.
- Tu me vois encore comme une gamine, souffla-t-elle en me lâchant.
- Attends, non ! »
Je la rattrapais alors qu'elle me tournait le dos et l'obligea à faire volte-face.
« On va boire un coca en parlant, désolée mais j'ai un peu soif là.
- Ouais, si tu veux. »
Je remplis deux verres de soda frais et lui en tendis un qu'elle prit et bu immédiatement une grosse gorgée.
« Je n'étais pas la seule à avoir soif apparemment.
- Nan, c'est vrai que j'avais un peu soif aussi. J'ai pas bu de café à la pause.
- Fallait le dire, j'avais du Yop.
- À la fraise ?!
- Non, citron. Enfin j'aurais pu t'en donner.
- Et donc tu voulais parler.
- Ouais... Heu... Je sais pas si tu le remarques mais j'essaye de faire des efforts pour ne plus penser à ton âge ou au fait que tu sois mon élève, bref, je veux dire que je ne te vois pas comme une gamine.
- Tu es toute rouge.
- Tais-toi, tu n'étais pas mieux hier soir dans ta chambre hein.
- Ah ! me rappelles pas ça ! C'est trop la honte.
- Fais-moi taire alors... »
Je lui tirais la langue et contre toute attente, elle l'embrassa. Elle s'était rapprochée en un éclair, je ne pus rien faire d'autre que me laisser faire. Je l'entourais une nouvelle fois de mes bras puis notre baiser ce fit plus intense, un vrai baiser cette fois-ci.
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AMOUR INTERDIT
Lãng mạnune collégienne, une professeure, une famille un peu bancale... Et alors... Voyons où leurs vies trépidante va nous mener.