Chapitre 51

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Nous mangeâmes devant la télévision qui passait une autre série animé, ''Kamitachi ni Hirowareta Otoko'' et comme pour le précédent, Élodie était à fond dans l'histoire. C'était aussi le premier repas que l'on prenait autour de cette table récemment achetée. Je fus un peu plus enjouée que prévu et vidais une bouteille de vin durant ce repas. Élodie ne me dit rien mais je pouvais voir son regard réprobateur lorsque je mis la bouteille avec les autres cadavres, je n'avais nullement l'intention de m'excuser ou de me justifier. Elle prévint sa mère qu'elle allait dormir chez moi et je reçus un message d'Adeline me disant qu'elle me l'avait dit, je me serais bien passée de ses commentaires. Ma copine alla à la douche la première, je ne fus pas longue à la rejoindre.

« T'avais pas dit que c'était trop tôt pour nous ?

- C'est bon on a plus trop rien à se cacher maintenant...

- Ouais, dit-elle en riant, c'est pas faux. »

Nous nous lavâmes rapidement et sortîmes pour nous mettre directement au lit. Fatiguée, je somnolais dès que ma tête toucha l'oreiller. Élodie n'avait pas envie de dormir tout de suite, ses mains se firent baladeuses mais je la calmais directement en lui disant que j'allais dormir, j'étais vraiment crevée et en ce moment les événements s'enchaînaient à un rythme effréné. J'eus d'abord pensé qu'elle aurait boudé mais non, elle se colla simplement contre moi et ferma les yeux. Comme la veille, ma copine se chargea de faire le réveil, j'ouvris les yeux alors que le soleil pointait faiblement à travers le volet. Au moins elle ne m'a pas réveillée à six heures comme hier. Nous nous fîmes un câlin comme la veille mais de manière plus calme puis allâmes à la douche ensemble une nouvelle fois. Je m'habillai après avoir lancé la cafetière. Je fus surprise de voir en revenant qu' Élodie s'était servie, elle était maintenant à la table, en sous-vêtements, et mangeais des tartines de confiture assise devant son café au lait sucré. Je bus le mien devant la fenêtre de cuisine en fumant, ne dérogeant pas à mes habitudes sous prétexte que j'avais une table. Je pris quand même ma seconde tasse en face d'elle, elle me regarda m'asseoir et me sourit. Je lui demandai si elle voulait que je fasse à nouveau le plein de sa tasse, elle secoua négativement la tête.

« On ira au supermarché tout à l'heure.

- Encore ?

- Tu ne bois pas du chocolat chaud le matin ? Et ta brioche au nutella ?

- Ah, tu étais sérieuse. D'accord. On doit aussi aller chercher le lit et le monter.

- Oui, j'y pensais hier avant de m'endormir, je vais demander l'aide à ta mère.

- Pourquoi ?

- En plus d'un lit, il faudra le matelas qui va avec, j'en veux un bon. J'ai vu qu'ils louaient des camions, si j'en loue un, qui prendra la voiture ?

- On a pas besoin d'elle, le temps que l'on revient ici avec le lit, ta voiture peut rester sur le parking du magasin, on rend le camion et hop, en voiture.

- J'ai pas assez confiance en moi pour conduire un truc pareil.

- Pff ! Tout va bien se passer t'inquiètes. »

Je décidais de lui faire confiance sur le coup, après tout Adeline était ingérable dans les magasins, combien de fois elle m'avait foutu la honte quand on allait faire les boutiques durant nos heures de libres à la fac. Nous partîmes tout de suite après avoir débarrassé la table, une fois dans ma voiture, je vis qu'elle avait besoin d'essence, il fallait aussi prévoir un arrêt à la station-service. Comme d'habitude, je bus encore un café chez Adeline pendant qu' Élodie se changeait et préparait ses affaires de cours. Pour pouvoir fumer, nous nous mîmes dehors, ce matin il faisait un peu frais mais ce n'était pas désagréable. Mon amie me demanda comment s'était passée la nuit, un large sourire déplaisant lui sciait le visage. Je ne lui juste que j'avais très bien dormi et Élodie aussi. Elle parut déçue de ne pas avoir d'informations croustillante à se mettre sous la dent et changea de sujet pour me demander ce que nous avions prévu cet après-midi.

« Pff, j'ai plein de chose à faire, aller à la pompe, aller chercher le lit avec un nouveau matelas, aller faire quelques courses...

- Heureusement que ton vieux t'as aidé.

- Tu m'étonnes, ça aurait été impossible sans lit.

- Tu vas faire quoi de ton ancien lit ?

- Je pensais le garder mais je ne sais pas où le mettre. Du coup je vais le jeter.

- On a un grenier si tu veux, tu pourras le récupérer quand tu veux comme ça.

- Pourquoi pas si cela ne te dérange pas, mais je ne stockerais que le lit et le sommier, le matelas partira à la déchèterie.

- Si tu veux. Donc on va voir ta tête cet aprèm alors ?

- Faudra bien que je te ramène Élo.

- Oh vous n'allez pas inaugurer votre nouveau lit ?

- Non, ce soir, elle rentre chez elle ! Ça fait déjà deux nuit qu'elle squatte chez moi et puis comme tout sera neuf, je ne suis pas sûre de bien dormir et tu sais que je suis invivable quand je dors mal.

- Ouais, ça sonne un peu comme une excuse foireuse ça hein. »

J'en avais aussi conscience mais je ne relevai pas. Nous partîmes pour le collège dès que ma copine fut redescendue et nous séparâmes après avoir passé la porte du bâtiment. Je retrouvais ma salle de cours, les friandises d'hier étaient encore là, rien ne semblait avoir bouger. Pour ne pas les laisser à la vue de tous, je les rangeais dans mon bureau tandis que les cours commencèrent. J'avais pour les deux premières heures une classe de cinquième, je ramassais leurs rédactions, me disant que ça allait encore me faire du travail à la maison puis je commençais le cours jusqu'à la pause. Je passais cette dernière en compagnie des filles puis fis cours à la classe de sixième dont j'était la professeure principale. Élodie vint me retrouver seule ensuite et nous partîmes directement. 

AMOUR INTERDITOù les histoires vivent. Découvrez maintenant