Chapitre 41

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À mon réveil, j'étais seule et le soleil commençais à décliner. Un coup d'œil à mon téléphone m'apprit qu'il était presque dix-neuf heures et que j'avais reçu un message de Julie. Elle était complètement sortie de mon esprit celle-là. Je lus rapidement son message, en gros elle me disait que c'était fini entre nous, qu'elle avait rencontré quelqu'un d'autre et me souhaitait ''une bonne continuation''. Je résistais à l'envie de lui dire que j'en avais plus rien à faire d'elle et reposa le portable sur la table de chevet. Je descendis les escaliers doucement, je pouvais entendre les filles discuter au salon, je passais timidement la porte.

« Oh, tu es enfin réveillée mon ange ?

- Oui, il semblerait que j'étais fatiguée.

- T'étais surtout ronde comme une queue de pelle Clairinette.

- Toujours avec tes expressions datant de deux siècles Adé. J'étais pas ''ronde'' mais bien installée.

- Ça fait plaisir à entendre, dis la jeune blonde, par contre tu ronfles fort.

- Bon OK, admis-je, j'avais peut-être un coup dans le nez.

- Tu veux un café ? Un soda ? Un sky ?

- Je viens de me lever, je vais pas me remettre au whisky tout de suite, je ne suis pas toi Adé. Un soda ferait plaisir.

- Je vais t'en faire un, je m'en ferais un en même temps.

- Merci ma princesse. »

Je m'assis dans le canapé, quand Élodie revint, je parlais du message que j'avais reçu de Julie et dit que je n'avais pas pris la peine de répondre.

« Quelle salope celle-là, dit Adeline. Virer sa meuf par texto après qu'elle s'en soit trouver une nouvelle, tu parles d'une partenaire.

- Je suis mal placée pour juger.

- Mais toi, tu ne fais pas ça à chaque fois. Tu sais, quand tu t'es casée avec elle, je me suis un peu renseignée sur elle, à la fac et au bar, je ne l'ai pas appelée Juju-salope pour rien.

- Je m'en suis doutée quand j'en ai entendu parler. »

Je regrattais d'avoir lancer le sujet, j'en avais marre de parler d'elle, elle faisait partie de mon passé maintenant, je n'avais pas le cœur à ruminer une rupture. Je sortis fumer une cigarette, Adeline me suivit. Elle me demanda si j'étais triste tout en allumant sa clope, je répondis honnêtement que non, je m'en fichais et ajoutais que j'avais plus tendance à me concentrer sur l'avenir qu'à ruminer le passé, elle me dit qu'elle était tout à fait d'accord avec moi et qu'elle me soutenait. Cette réaction me fit plaisir au fond. Nous rentrâmes toutes les deux alors que la table était en train d'être dressée, je vis que j'y avais ma place, ce qui me surprit, j'avais vraiment l'impression de faire partie intégrante de cette famille, un sentiment tout nouveau pour moi qui n'avais jamais ressenti ça ailleurs que chez mes parents. Au lieu du canapé, je m'assis à table et Élodie vint près de moi.

« Tu ne râles pas pour ne pas rester ce soir ?

- Je n'ai pas l'envie ni la force de râler contre quoi que ce soit.

- Tu dis ça mais ton sourire te trahit. Dis le que t'en avais envie.

- Oui, avouais-je, j'en avais envie. »

Élodie fut surprise de ma réponse mais aussi satisfaite, elle souriait tout autant que moi. Adeline sortit de la cuisine avec la grosse bouteille de whisky qu'elle posa sur la table avant de repartir, je n'avais aucune idée de ce que faisait Ludivine, à entendre parler les filles, elle devait être aux fourneaux avec Marie. Mon amie de fac revint une seconde fois les bras chargés de paquets de chips et prit place autour de la table.

« Ce soir on la tue cette pute, dit-elle en prenant la bouteille. Aller donnes ton verre !

- Je ne veux pas rentrée bourrée.

- Qui t'as parlé de rentrer ? »

Voilà que tout était dit, j'allais encore passer la nuit ici. Nous trinquâmes, Adeline avait l'air d'être de très bonne humeur.

« J'ai l'impression d'avoir trois filles maintenant, dit-elle en reposant son verre vide. Bien que la petite dernière ait mon âge me fais un peu chier.

- Je ne suis sûrement pas ta fille !

- Ahah ! Sois pas si tendue Clairinette, c'était un compliment. Files ton verre.

- Désolée, j'ai du mal à voir le compliment là. »

Elle rit une nouvelle fois en remplissant mon verre, Élodie dit que je n'étais carrément pas sa sœur sinon, nous ne pourrions pas être ensemble, je lui donnais raison. Entre deux chips, Adeline me dit que je me faisais déjà totalement dominée dans cette relation, ni Élodie ni moi ne fûmes d'accord avec elle. Elle n'insista pas et se remit à boire, je l'imitais alors que ma copine me regardait bizarrement. Elle attendis que sa mère parte aux toilettes pour me dire qu'elle avait vraiment envie de goûter ma boisson, je laissai une minuscule goutte dans mon verre et lui tendis, en lui disant de faire vite. Elle fit une grimace en buvant et je ne pus m'empêcher d'exploser de rire. À son retour, Adeline me força à boire plus vite, je lui fis une grimace en lui répondant que je continuerai d'aller à mon rythme, tant pis si ça ne lui plaisait pas. Elle fit la tête mais n'en remplit pas moins mon verre, Ludivine cria depuis la cuisine qu'elle aussi aimerait bien boire un coup et Adeline lui apporta sa boisson dans la cuisine. Je profitais d'une pause pour avaler quelques chips, ma copine ne m'en donnait plus alors que j'étais décidée à en profiter pleinement. Les plats arrivèrent alors qu'il restait encore du liquide dans la bouteille et Adeline s'en plaint ouvertement. Elle me dit de vider rapidement mon verre, j'obéis et elle le remplit aussi tôt, servit sa copine et le sien pour la finir.

« On en a vu la fin, dit-elle joyeusement. Encore un cadavre signé Adé. »

Elle se mit à rire alors que personnellement je ne voyais pas ce qu'il y avait de drôle dans tout ça. Nous mangeâmes dans le calme et comme d'habitude, c'était bon. J'avançais l'idée de faire ça chez moi le week-end prochain et toutes furent d'accord. 

AMOUR INTERDITOù les histoires vivent. Découvrez maintenant