Chapitre 71

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« Pfff ! On est enfin seule, fit Élodie. J'aime bien les filles mais que ça ne devienne pas une habitude de s'inviter à la maison.

- Tu as tout de même apprécié faire tes devoirs avec elles.

- Oui, mais bon la maison c'est notre endroit à nous. Je te partage déjà au collège alors à la maison tu es à moi, rien qu'à moi.

- Égoïste.

- Non, c'est pas de l'égoïsme, répondit-elle en posant sa main sur ma cuisse, c'est de l'amour ma chérie.

- Oui mais j'allais pas te traiter d'amoureuse, ça t'aurait fait plaisir. »

Nous rîmes et le temps de se remettre de ma petite blague, je me garais à nouveau sur le parking. Une fois à la maison, ma petite amie me demanda si je comptais cuisiner ou commander quelque chose à se faire livrer, je comptais me mettre aux fourneaux pour une fois, après avoir refuser son aide à la cuisine, elle dressa la table et me servit un verre de vin dans lequel elle prit une gorgée. Je l'avertis sur les dangers de l'alcool et la prévins que ce geste anodin ne devait pas devenir une habitude. J'aurais pu être méchante en citant Adeline mais je ne le fis pas. Le repas fut rapidement prêt, en même temps cuisiner des pâtes n'a rien de sorcier, quelques cuillères de sauce bolognaise ensuite et le tour est joué. Nous mangeâmes de bon cœur, nous nous resservîmes même et une fois repues toutes les deux, je nous fis couler un bain tandis que ma petite amie s'occupait de la vaisselle, j'avais d'abord refusé qu'elle la fasse mais devant sa détermination, je la laissais faire. Alors que la baignoire se remplissait doucement je fumais une cigarette à la fenêtre tout en finissant mon verre de vin, je n'oubliais pas bien-sûr d'admirer la jolie fille qui s'affairait devant l'évier de ma cuisine. J'eus soudainement envie d'aller la taquiner, la serrer dans mes bras, la chauffer un peu juste avant d'aller se mettre nues pour prendre notre bain, j'étais toujours en train de peser le pour et le contre de mes envies lubriques lorsqu'elle s'approcha de moi et m'embrassa à pleine bouche.

« J'en mourais d'envie depuis qu'on est sorties du collège, dit-elle en rougissant.

- Moi aussi j'en avais envie, j'hésitais même à aller dans la cuisine pour t'embêter un peu.

- Hé hé, c'est moi qui suis venue. Tu hésitais pourquoi ?

- Je ne savais pas si je pouvais venir ou si je devais te laisser tranquille.

- Tout dépend comment tu m'embête après... »

Une bonne démonstration valant mieux qu'un long discours, je l'enlaçai et l'embrassai à mon tour. Elle ne tarda pas à me rendre mon étreinte et je pensais alors que j'avais mis le bain à couler pour rien. Une simple pensée puisqu'elle finit par s'écarter de moi et me proposa d'aller dans la salle de bain. Un peu déçue je la suivis, elle me tirait par la main puis nous nous déshabillâmes chacune de notre côté. Je n'avais pris aucune affaire, ni vêtements, ni les habituels cendrier, clope, briquet et vin, je ne fus donc pas longue à me savonner, J'allais sortir quand Élodie me demanda de rester un peu avec elle, elle vint se coller à moi dans la baignoire, j'étais reconnaissante d'en avoir une assez grande pour qu'on puisse y tenir toutes les deux.

« Dis, je peux te poser une question... Bizarre ?

- Vas-y.

- Tu as des jouets ?

- J'ai ma console qui prend plus la poussière qu'autre chose et je dois bien avoir un jeu de cartes qui traîne quelque part pourquoi ?

- Non, pas ce genre de jouets, je te parle de jouets qu'on utilise au lit.

- Oh, non, je n'en ai pas. Mon ex aimait ça mais moi c'est pas mon truc. À quoi bon être lesbienne si tu finis par te prendre un pénis, même en plastique.

- C'est une façon de voir les choses je présume. Tu l'aimais ton ex ?

- Bof. Beaucoup moins que toi déjà.

- Pourquoi vous avez rompu ?

- Tu déconnes là ? J'ai cassé avec elle pour être avec toi, t'as oublié ?

- Ha oui, je m'en rappelle maintenant, pardon bébé.

- Pas grave. On dira que ça peut arriver.

- Donc pas de jouets alors ?

- Non, pourquoi ça t'intéresse ?

- Oui, un peu.

- Tu veux que j'en achète un ?

- Rien que pour moi ? Et si moi non plus j'aime pas ça ?

- Il prendra la poussière, on s'en moque. Mais si t'aime bien ?

- Je sais pas, je repense à ce que t'as dit, ça sert à quoi d'être lesbienne si on finit avec un pénis... Je suis contente que notre entourage propre accepte notre relation malgré notre différance d'âge et le fait que je sois ton élève, même si ta mère n'avait pas l'air d'apprécier...

- Elle croyait que j'étais avec Adé au début, c'est pour ça, ça l'a un peu choqué mais on s'en moque, c'est pas avec ma mère que tu couches.

- Heu... non, fit-elle en riant. Désolée belle maman mais tu es un peu trop vieille pour moi là.

- Elle est surtout à cent pour cent hétéro.

- Oui mais même. Je ne sais pas l'âge qu'elle a mais là c'est clairement trop.

- Elle va sur ses cinquante deux ans, mon père va en avoir soixante en fin d'année.

- D'accord. Maman Ludi a trente ans et Adé en a vingt-deux.

- Oui je sais qu'elle est un an plus vieille que moi. Et donc, on, s'est un peu écarté de la discussion de départ, tu en veux un de jouet ou pas ?

- C'est cher ce genre de truc ?

- Non, je connais un site où c'est assez abordable, après tout dépend ce que tu veux comme jouet.

- Pourquoi il y en a de plusieurs sorte ?

- Bien-sûr, il y en qui vibre, d'autre pas, pour le vagin ou pour l'anus, d'autres qui ne font que vibrer pour le clitoris, tout dépend de tes zones les plus érogènes.

- Déjà, hors de question que tu me mettes quelque chose dans les fesses.

- Oui ça, j'ai cru comprendre toute seule.

- Ouais, j'aime pas quand t'y touches alors avoir quelque chose là, non merci. Ensuite j'arrive pas à trop bien m'imaginer.

- Ho, attends j'ai peut-être, si je ne me trompe pas, quelque chose à te montrer mais il va falloir que je cherche.

- C'est quoi ?

- Un œuf vibrant. C'est une espèce de petite capsule que tu fais vibrer sur ton clitoris, ç'est passable.

- Mes mamans ont des godes. Mais je les ai jamais vus, elles en ont juste parler un jour alors que j'étais dans le coin.

- Je ne me vois pas taxer une telle chose à ta mère, aussi proches que nous soyons, ce genre de chose est personnel, ça ne se prête pas.

- En sachant où ça traîne, je me doute que c'est pas le genre de chose que tu partage avec ta voisine. Ah beurk !

- Quoi ?

- Je viens de me demander si l'une de mes mamans aimait avoir un de ces trucs dans les fesses. Je me suis auto-choquée.

- Quelle idée aussi. Je ne pense pas que ça soit le cas mais bon après chacun ses goûts hein. On sort ?

- Oui. »

Nous sortîmes donc de l'eau pour revêtir nos tenues de nuit, notre dernier sujet de conversation avait éteint toute braise qui pouvait sommeiller en moi, les seules envies qui me restaient étaient une celles d'un verre de vin et d'une cigarette. J'y succombait juste avant d'aller au lit, pris Élodie dans mes bras et c'est ainsi que se finit enfin ce long lundi.   

AMOUR INTERDITOù les histoires vivent. Découvrez maintenant