Chapitre 89

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Même Marine finit par nous rejoindre alors que nous riions de bon cœur tout en se lançant le ballon et en le rattrapant de façon assez maladroite, plus d'une fois nous tombâmes à l'eau pour nous relever toute souriante, encore une fois, la pensée que nous étions toutes de vraies ados traversa mon esprit. En fin d'après-midi nous finîmes par regagner les tapis de plage alors que nous étions toutes exténuées. Nous nous changeâmes à tour de rôle pour regagner, une fois séchées et habillées, la voiture. Je demandais au filles si elles avaient besoin d'aller au supermarché et pour une fois elles furent toutes d'accord, oui, il fallait y passer. Nous fîmes chacune nos propres achats, essentiellement des friandises et des chips, je me demandais pourquoi je n'avais pas pensé à en prendre hier ou ce matin mais il fallait dire que nous venions toujours en étant pressées de ressortir. Pour être franche, je n'aimais pas tellement ce magasin non plus, je n'avais pas mes repères et je le trouvais aussi plus cher que l'hypermarché où j'allais d'habitude. Nous rentrâmes au chalet, je me mis à m'occuper du repas, Élodie se joignit à moi, je n'étais pas particulièrement rassurée de la voir manipuler un couteau mais je la laissais tout de même faire puis Marine nous rejoint elle aussi. Nous grattâmes des moules toutes les trois tandis que Sarah me demanda si elle pouvait aller se laver et disparut dans sa chambre, bizarrement suivie par Noa. Nous ne revîmes pas les deux filles pendant un long moment. La marmite mijotais sur le feu, j'étais installée sur une chaise près de la fenêtre de salle pour pouvoir fumer tout en sirotant un verre de vin blanc, Marine et Élodie mangeaient des chips et buvaient du jus de fruit tout en regardant une bêtise à la télévision quand le couple formé récemment refit son apparition. Toutes les deux étaient en vêtements décontractés, je ne pus m'empêcher de les taquiner.

« Vous avez pris votre bain toutes les deux ensembles ?

- Non, hein !

- Ah, c'est pour ça que vous étiez longues ?

- Heu... Oui. »

Il était marrant de voir Sarah, d'ordinaire si franche et survoltée, rougir comme une pivoine et être toute gênée. Noa l'était aussi, cela se voyait malgré son bronzage naturel, je ne savais pas ce qui c'était passé entre elles mais ça les mettait clairement mal à l'aise. Je mis la friteuse électrique en route peu avant que les moules ne soit prêtes, la maison avait l'odeur du bouillon, je trouvais l'odeur appétissante et me donnait faim. Nous avalâmes notre repas comme des affamées et la marmite qui était pleine fut rapidement vide. Sarah et Noa s'occupèrent de la vaisselle, n'ayant rien à faire, je sortis une chaise du salon de jardin qui se trouvait dans le garage, et que j'avais la flemme de sortir au complet pour un simple week-end, puis je m'installais sur la petite pelouse avec ma bouteille et mon paquet de cigarettes afin de regarder le soleil se coucher. Je finissais ma première clope de la soirée quand Élodie vint s'asseoir sur moi, je me dis qu'elle ne l'avais pas fait ces derniers jours et en fus un peu surprise.

« Tu pouvais te prendre une chaise tu sais ?

- Nan, la flemme. Pis t'es plus confortable qu'une chaise.

- D'accord je suis un coussin maintenant.

- Si j'étais sur une chaise je pourrais pas faire ça, dit-elle avant de m'embrasser. Tu veux toujours que je prenne une chaise ?

- Non, tu peux rester là. »

Nous regardâmes toutes les deux la grosse boule atteindre le toit des maisons puis commencer à disparaître derrière, Élodie me dit qu'elle trouvait ça romantique, pour ma part ce n'était qu'un cliché mais cela n'en restait pas moins joli. Lorsque l'astre fut à moitié caché nous rentrâmes. La vaisselle était finie, les filles parties, probablement dans leurs chambres, ma petite amie et moi en fîmes de même après être passées par la salle de bain. Nous nous endormîmes après s'être fait un silencieux câlin, tout en nous tenant toujours l'une dans les bras de l'autre. Je n'avais pas changé de position lorsque ma montre sonna à cinq heure et demi mais Élodie me tournait le dos, je supposais qu'elle devait bouger en dormant. Je me levais tout en essayant de faire le moins de bruit possible et mis la cafetière en marche. Cette vieille machine à café était loin d'être discrète elle par contre, je profitais de son raffut pour aller me rafraîchir rapidement et m'habiller. Alors que je buvais ma première tasse de café tout en fumant, ma petite amie me rejoint.

« Tu t'es levée tôt, me chuchota-t-elle, pourquoi ?

- Je veux passer à la boulangerie et prendre des viennoiseries pour tout le monde. Ça aurait dû être une surprise si tu étais sagement restée coucher.

- J'ai senti que tu te levais, je me demandais ce que tu pouvais bien faire si tôt un dimanche.

- J'allais secrètement rejoindre Marine. »

Elle me frappa à l'épaule assez fermement, je vis que ma taquinerie ne lui avait vraiment pas plu. Je la serrais contre moi en lui murmurant à l'oreille que je plaisantais, elle ne se détendit pas pour autant.

« Je ne te savais pas jalouse.

- Maintenant tu sais alors arrête tes conneries.

- Et possessive en plus. Quoi que ça je le savais déjà.

- T'aimes pas, me demanda-t-elle d'une voix tremblante, ça te dérange ?

- Non, cela ne me dérange pas. À te dire si j'apprécie ou pas, je pense que j'apprécierais plus avec le coup en moins. Les filles violentes je déteste par contre.

- Oh ça va, je t'ai pas frappée fort.

- Je l'ai senti quand-même. Tu veux venir à la boulangerie avec moi ?

- Oui !

- Alors déjeunes et habilles toi en vitesse. »

Elle m'embrassa rapidement sur les lèvres puis se prépara son petit déjeuner alors que je me servait une nouvelle tasse de café. Tandis qu'elle était dans la salle de bain, je laissais une note au cas où les filles se réveilleraient alors que nous n'étions pas là puis nous partîmes discrètement. L'air était frais et le soleil commençait juste à se lever quand nous prîmes la direction du centre-ville à pied. Élodie s'étonna que nous n'y allions pas en voiture mais déjà, je ne voulais pas faire trop de bruit, mon véhicule diesel était aussi bruyant qu'un char d'assaut au démarrage, et en plus la boulangerie à laquelle j'avais l'habitude d'aller quand je venais en vacances n'était pas très loin. 

AMOUR INTERDITOù les histoires vivent. Découvrez maintenant