Chapitre 87

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Je fus la première à me réveiller ce samedi matin et heureusement, nous étions, Élodie et moi, toutes deux nues comme un ver. Je me pencha sur elle et la réveillais doucement en lui faisant de petits bisous. Elle ouvrit les yeux, me sourit et m'embrassa. Je sentis ses mains se poser sur moi et son envie de repartir pour un tour mais nous n'étions pas seule ici, je me dégageais d'elle et lui dit qu'il fallait s'habiller et se lever. Elle bouda un instant puis sortit du lit pour mettre sa chemise de nuit, j'en fis autant de mon côté. Tout était encore calme dans le chalet, je mis la cafetière en route, me disant que si j'y avais pensé hier soir, je n'aurais eu qu'à le réchauffer au micro-onde. En attendant qu'elle passe, j'allais fumer une cigarette à la fenêtre mais ma petite amie me saisit par la taille avant que je ne prenne ma clope. Je me retournai sur elle et nous nous embrassâmes une nouvelles fois.

« Oh là, vous êtes à fond dès le matin ! »

Cette voix était celle de Sarah qui venait de se lever. Nous nous retournâmes sur elle et la vîmes en compagnie de Noa, qui gênée, regardait dans le salon, les deux jeunes filles se tenaient par la main. Elles étaient toutes mignonnes et souriantes, leur soirée semblait s'être bien passée pour elles aussi. Je sautais sur la cafetière une fois que la moitié de l'eau fut passée, il était fort et chaud mais délicieux. Élodie partit déjeuner avec les filles dans la salle, je me dis que demain j'irai bien chercher des viennoiseries, si je me lève assez tôt. Élodie discutait avec les filles et à entendre leur conversation, la seule chose qui les intéressait était d'aller à la plage, or, il fallait toujours faire des courses avant d'y aller car ce n'était pas avec le peu que nous avions pris hier que nous allions pouvoir manger tout un week-end. Je finis cigarette et café puis allait faire un tour dans la salle de bain pour me rafraîchir et m'habiller, je fus suivie par ma petite amie. À peine enfermées dans la petite pièce qu'elle commença à enlever mon pyjama, je la trouvais bien téméraire ce matin et anormalement excitée. Je calmais ses ardeurs en lui disant que nous n'étions pas seule mais que si elle le voulait, nous pourrions revenir ici quand elle le souhaitait et rien que toutes les deux. Heureusement, elle se calma un peu et je finis d'ôter moi-même le reste de mes habits puis me glissai sous la douche où elle me rejoignit. Nous nous lavâmes rapidement et en sortant, je vis que Marine c'était levée à son tour et prenait son petit déjeuner à la table en compagnie de Sarah, qui mangeait toujours, cette fille avait de l'appétit dès le matin. Après m'être servie une nouvelle tasse de café, la dernière de la cafetière, je me mis à table avec elles et nous discutâmes de notre emploi du temps. Elles voulaient passer toute la journée à la plage, il allait donc falloir faire quelques courses avant, afin de prendre de quoi nous restaurer ce midi et les moules pour ce soir. Comme nous serions épuisées, j'optais mentalement pour des frites surgelées, je fis passer mon idée de retourner au supermarché en justifiant la fraîcheur de la matinée, nous irions sur le sable à la fin de celle-ci. Marine et Noa comprirent ce que je voulais dire mais Sarah agissait comme une enfant gâtée, et comme réponse à tout enfant gâté je lui dis que si ça la chantait, je pouvais la déposer, seule, à la plage et qu'après nous irions faire les magasins. Elle fut soudainement moins enthousiaste. Nous fîmes le tour du supermarché avec une Sarah qui boudait, Noa qui essayait de la consolait, Élodie me collait et Marine observait tout le monde, drôle d'équipage que j'avais là. Nous prîmes de quoi manger pour ce midi et ce soir rapidement et sortîmes du magasin. Je déposais nos achats à la maison puis repartis à la recherche d'un marchant de moule, chose courante dans cette ville, les particuliers profitent de la marée basse, et revendent ensuite leurs produits chez eux, au moins il n'y a pas plus frais. J'en trouvais un pas loin du chalet, nous nous y arrêtâmes mais je fus seule à descendre accompagnée d'Élodie. L'homme était sympathique, il nous donna des conseils de préparation et nous fit cadeau d'un demi-litre de mollusques. Je rentrais en vitesse les mettre dans l'eau salée comme le vendeur me l'avait conseillé et nous partîmes enfin à la plage. À la vue du sable, Sarah revit et se mit à sautiller dans la voiture. Les filles se mirent à courir vers la plage, elles ne tardèrent pas à se mettre en maillot de bain, laissant leurs vêtements au même point, là où je décidais d'installer le parasol et d'y laisser nos sacs. Élodie portait un maillot deux pièces rose qui lui allait divinement bien, je la regardais avancer vers l'eau puis faire demi-tour dès que ses pieds la touchèrent tout en criant que c'était froid. Il n'était pas encore dix heures, «évidement qu'elle était froide et même en plein midi, je doute qu'elle soit assez chaude pour pouvoir s'y plonger. Sarah et Noa partirent à la recherche de coquillages, elles longèrent l'eau et sursautèrent à chaque fois que celle-ci les atteignait. Marine déroula l'un des tapis en bambou et s'y allongea simplement, c'était vraiment la fille la plus calme du groupe. Ma petite amie m'invita à la rejoindre, elle criait et faisait de grands signes de la main, j'ôtais mes vêtements à mon tour et me dirigeais vers la mer doucement. En effet, l'eau était glacée, elle me fit frissonner dès que je la touchai, Élodie avait beau me dire qu'on s'y sentait bien une fois dedans, je n'arrivais pas à avancer plus loin que mes chevilles. Elle finit par se rapprocher de moi puis m'aspergea si soudainement que je fis un drôle de cri. Elle ria aux éclats tout en recommençant, je me mis à vouloir l'arroser à mon tour. La scène avait l'air de sortir tout droit d'un manga, un classique de comédie romantique de s'asperger à la plage, d'un point de vue extérieur nous devions ressembler à deux adolescente jouant dans l'eau mais je ne me souciais pas du regard des autres, il ne devait pas y avoir plus qu'une douzaine de personne sur la plage, la plus part étant là pour promener leur chien, pas étonnant, vu l'heure. Le monde arrivera cet après-midi où il fera certainement plus chaud. Nous avions regarder la météo hier soir à la télévision mais ne gardait plus aucun souvenir de ce qu'il s'y était dit concernant les prévision du week-end. Je finis par avancer un peu plus loin dans l'eau et rejoignis ma petite amie qui me prit la main pour avancer le long de la plage. Nous avançâmes ainsi, de l'eau froide jusqu'au nombril et les épaules réchauffées par le soleil. 

AMOUR INTERDITOù les histoires vivent. Découvrez maintenant